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Stroński, Stanislas. Le troubadour Elias de Barjols. Toulouse: Imprimerie et librairie Édouard Privat, 1906.

132,010- Elias de Barjols

9. savi[s]. — En dehors de cette chanson, il n’y a pas dans Elias d’irrégularités au point de vue de la déclinaison. Ici, au contraire, elles abondent : vv. 9, 24, 30 (cf. XIV, 32), 31 ; 27 (21), où s manque pour le nominatif ; de même pour le vocatif : v. 13 ; pour le vocatif, on trouve chanso, IX, 46, N’Isnart, X, 45, et En Jaufrezet, XV, 1, 20, 37 (ms. a seul).
 
14. par er (« maintenant, actuellement ») (e ouvert) fausserait la rime. On peut admettre l’infinitif parer au lieu de la 3e sg. par, gràce à l’appui vague que cet infinitif trouve dans ditz (?).
 
20. amar l’ai, le futur disjoint, dont les deux éléments sont séparés par un mot comme dans tous les exemples réunis par Diez³ (III, trad. 257-8). Jeanroy (Romania, XXXIII, p. 614) remarque qu’il faut y voir une règle fixe (c’est-à-dire que, p. ex., ai amar ne serait pas admissible).
 
21-2. Amar m’er et non a amar m’er, comme, p. ex., dans 461, 191 (P. O., p. 387, str. I-II) : … Ans tem que·m n’er a morir | Pos vei c’ab tal autra regna | Don per mi no·s vol partir.Partir m’en er...
 
26. C : quen lo deume seria ben redens, R : qe del deme seria ben rende¯s. — Raynouard (Lex, III, 31) cite C, et traduit : « Et ils lui demandent mille fois tant qu’il ne peut faire, vu qu’il serait bien rendant avec la dîme. » Mais comment concilier « avec » soit avec en, soit avec de ? — D’autre part, il serait sans doute trop compliqué de voir dans redens (qui est pour re(n)dre aussi bon que rendens) une autre forme de redem(p)s (car rezemut seul, part. pas. faible, est attesté), comme p. ex. : tens = temps et comme il arrive parfois à la rime de confondre -m avec -n (cf. Stimming, B. d. B.¹, p. 278, n. 28, v. 36), et de lire : E·l demandon mil tans que no pot faire : Que de·l deume seria ben redens, « qu’il serait sauvé moyennant la dime ».
 
40. parven est adjectif et signifie « visible », « reconnaissable ». — On peut noter ici les diverses constructions de cet adjectif :
— 1º Construction personnelle. — alcus es parvens, « quelqu’un est reconnaissable, appréciable » : Per o li bon seran entre·ls malvatz parvent (Suchier, Denkmäler, p. 249, v. 223 ; cf. au Glossaire) ; ici doit figurer aussi un exemple cité par Raynouard, Lex, IV, 428 : E·l fron li’n sors un estruma Que lli er jasse, mentre viva, parvens, « qui lui sera toujours marqué ». (Ce passage, appartenant à 17, 2, est imprimé de la même façon, d’après C, dans P. O., p. 356, str. VII ; cf. M dans Mahn, Ged., p.353, str. IV : el fron lin nays una escuma. Quel sera mais totz iornz parvens). Il faut lire : Qu’el i er iasse, mentre viva, parvens, « de façon qu’il y sera toujours, tant qu’il vit, reconnaissable » (ce qui est d’accord avec ce que l’on peut entrevoir de la leçon M, ensuite avec mentre viva, enfin avec le fait que parvens, substantif, « indice », n’aurait pas d’autre confirmation) ; c’est alors une construction alcus es parvens a alcuna re (voy. plus loin) et on se demandera si dans notre passage a la fi veut dire « à la fin » ou bien « d’après la fin ».
— 2º Construction impersonnelle. — es parven a alcuna re, « il est visible, on peut reconnaître d’après... » : ... E pois val pauc rics hom, quant pert sa gen, | Qu’a Daire, l rei de Persa, fo parven (Peire Vidal, 364, 4, éd. Bartsch, n. 35, vv. 15-6) ; Senher, vencutz no sui nien | Et al jutgar es (corr. : er ?) ben parven | Per qu’eu volh que·i si’ eissamen | Na Guilhelma... (432, 2, éd. Bartsch, Chr.4, col. 158, torn. II, vv. 1-4) ; ici encore al jutgar peut être « au jugement » ou bien « d’après le jugement ».
— 3º mi es parven a alcuna re, « il est visible à moi, on peut reconnaître à moi, d’après... » : Quant ieu la vey, ben m’es parven Als huelhs, al vis, a la color (Bernart de Ventadorn, Non es meravelha, 70, 31, éd. Appel., Chr.², n. 16, vv. 41-2, p. 56).
— 4º mi es parven d’alcuna re (subst.), « quelque chose m’est visible » : E, si torn en tan grieu cossire, | Volrai m’en mal, et er m’en pueys parven (Pons de Capduelh 375, 5, éd. Napolski, n. XVII, p. 75, vv. 44-5) ; ici doit trouver place un exemple de Raynouard, Lex, IV, 428 : Aissi·m trai| Mos volers lai | E·l fol captenemen | Don m’es mantas vetz parven.
— 5º si (dat.) far parven alcuna re — aussi (dans la rime) parven (Bonif. Calvo 101, 14, MG. 616),(à distinguer de far parven [-ensa, -enta 1 ex.] d’alc. re, construction fréquente, « montrer quelque chose »), — « rendre visible à soi quelque chose » : Bernart de Ventadorn 70, 3, str. VI ; Mahn, Ged.,p. 208, etc. : E si no·m o fas parven | Nuls hom meins de ioi non sen ; — et : si far farven alcuna re ad alcuna re, « rendre visible à soi quelque chose par quelque chose » : Gaucelm Faidit 167, 12, str. I, ms. A, n. 227, Studj, III, p. 245, et cf. Mahn, Ged., pp. 450-2, et ms. O, n. 107, éd. De Lollis, p. 76 : Be·m platz e m’es gen D’amic (cf. n. III, 43-5) q’en ioi s’apren Q’a fin cor, clar, valen, Cal - que bon mestier aia, fassa lui (plutôt que fass’a lui) parven Sa bon’ obra e son sen. On aura des doutes sur un passage de Peire d’Alvernhe (328, 8, éd. Zenker, n. XI, vv. 7 et suiv., p. 109) : Doncs aissi·m dei far parven| Ieu que venc novellamen | Demostrar en detriansa | Lo saber que·m n’es cregutz; Zenker écrit, p. 253 : « parven (adj.) kenntlich, se faire p. sich zeigen », et traduit, p. 168, par « je me dois montrer », qui n’est pas, évidemment, très satisfaisant comme sens ; et puisque la construction se far parven alc. re existe, et avec un autre sens, il me paraît naturel de l’y voir et de lire : Doncs aissi·m dei far parven – Ieu que venc novellamen | Demostrar en detriansaLo saber que·m n’es cregutz, ce qui correspondra aux vers précédents (1-2) : Bel m’es gen qui a son bon sen | Qu’en bona cort lo prezen, (la parenthèse Ieu que se rapportera à cort, et le reste, far parven lo saber, à presentar son bon sen). — Essentiellement la même construction : alcus (-na re) fai parven ad alcu, alcuna re « qu’un (qu. ch.) rend visible dansqu’un, qu. ch. se trouve dans Flamenca², p. 95 (et cf. Appel, Chr.², p. 26, n. 5, v. 209 s.) : Quar atressi con l’aigafreja,| Quanhom de primas s’ i refreja | Tro sus al pietz, fai parven leu | Ad omel cor el feg’ el leu | E diz oi ! oi ! que ges un mot | non pot formar adoncs del tot, | Assi estet Guillems adonc.
 — 6º Enfin, une construction curieuse : esser a parven (subst.), « être reconnaissable », attestée dans P. Cardenal (335, 32, str. II) : Ben son a parven | Li pro e li valen | Que ab ioi et ab rire | Et ab parlar gen |Estan entre la gen | Ab belh captenemen (LR., I, 449 ; Mahn, Ged., p. 612 = 613). 

 

 

 

 

 

 

 

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