I
CHANSONS AMOUREUSES
XIII
Pois lo bels temps renovella.
Graphie de c.
Le ms. T nomme Peire Raimon comme auteur ; c, Peire Breumon. M. Appel, qui ne connaissait pas alors noire pièce XII, déclare, à tort, dans les Proven. Ined., que le nom d’Audiart ne figure ni chez l’un, ni chez l’autre des deux troubadours ; mais, tout en considérant l’attribution comme très incertaine, il croit plutôt, en raison des dates respectives auxquelles ont vécu Ricas Novas et P. Raimon, à la paternité du dernier nommé. M. J. Anglade n’a pas accepté cette pièce dans son édition de Peire Raimon et l’a publiée en Appendice (p. 74) : il a bien vu qu’elle appartenait à Ricas Novas. La tornada, très voisine de celle de XII, suffirait à prouver que cette attribution est exacte. De plus, la recherche du fond et de la forme (rimes rares en -ui, vers de deux syllabes, allitérations, répétition de mots de même racine) est tout à fait dans la manière de Bremon (cf. les pièces VI, VII, VIII, IX, X et, surtout, XI et XII). Sur la possibilité de la paternité de Peire Bremon lo Tort, voy. le commentaire de la pièce XII ; et, sur la date, voy. la note à XII, 55. — Nous reproduisons, à quelques variantes graphiques près, le texte de M. J. Anglade.
Cette pièce présente le procédé de style, très usité par les troubadours, qui consiste à répéter dans un couplet des mots de même racine, soit à chaque vers, soit seulement dans quelques-uns ; ces répétitions, caractéristiques des coblas refranchas, ne se présentent parfois que dans un seul couplet (cf. XIV, vv. 1-8) : mais elles peuvent se poursuivre, comme ici, durant plusieurs strophes. Voy. A. Jeanroy-Salverda de Grave, Uc de Saint-Circ, note à XV, 4-10.