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Stroński, Stanislas. Le troubadour Elias de Barjols. Toulouse: Imprimerie et librairie Édouard Privat, 1906.

132,004a- Elias de Barjols

 

VI. (106, 9.)

 

Orth. : C.

 

Les manuscrits. — Cette chanson est conservée entièrement dans L ; CR en donnent les cinq strophes, mais sans les deux tornadas ; GKd contiennent les trois premières strophes et le second envoi.

Nous avons là déjà une base de classement des mss. ; le classement au point de vue des attributions est d’accord avec le premier ; et les textes confirment qu’il est juste :

 

 

x (L). Rien n’autorise à admettre un rapprochement plus étroit, soit entre x et y, soit entre x et z, et il faut reconnaître l’existence d’une branche à part pour L.

(CR) : vv. 1 (conoyssens sui pour ben s. c., 1 syll. manque) ; 2 (conosc pour conuc) ; 8 (ni a vos dona pour ni uos non aus ; 1 syll. de plus) ; 9 (cor pour conort, 1 syll. manque) ; 10 (quieu pour quez ieu, 1 syll. manque) ; 12 (voluntat gran pour bon talan, 1 syll. de plus) ; 17 (lau  pour loing, resp. vir) ; 18 (auinen pour auinens ;per pour de) ; 19 (es pour non es, 1 syll. manque) ; 20 (quieu pour quez ieu, resp. res quieu, 1 syll. manque) ; 34 (don fora ben dregz de vos corr. de qeus am, dregz fora de uos afin d’éviter un enjambement syntactique) ; 37 (eus pour e vos, 1 syll. manque) ; cf. encore les leçons communes des vv. 11, 14, 16, 22, 27, 35. En somme, les deux mss. sont le plus étroitement liés entre eux et reproduisent leur texte à peu près sous la même forme (cf. vv. 7, 17, 24, 36).

(GKd) : vv. 2 (conoit pour conuc), 4 (del cor pour el cors), 15 (e seus aus pour e si plus hi), 17 (ua pour uau), 22-3 (ordre inverse), 24 (qen faza pour que·m fassatz), 25-40 (manquent) ; cf. encore les leçons communes des vv. 3, 6, 22, 46, 47, 48. — L’union de ce groupe est, comme dans y, tellement intime qu’il n’y a que très peu et de très légères divergences dans K (vv. 1, 12, 14, 17, 21, 22).— Kest naturellement le plus exactement reproduit par d qui n’est qu’une copie sans aucune valeur individuelle (cf. Mussafia, Del codice Estense, et Gröber, dans Romanische Studien, II, p. 471).

 

La forme et le genre. — C’est une chanson ; cinq coblas unissonans de 8 vers chaque, et deux tornadas. La formule est :

8a 7b 8b 7a 8c 7d’ 7d’ 8c

La suite des rimes est donc des plus simples et, à ce point de vue, notre chanson appartient, avec quatre autres d’Elias qui sont faites de coblas crozadas, au groupe considérable de Maus (nº 579, p. 119), où notre formule est donnée à tort comme douteuse ; l’erreur vient évidemment de ce que dans Raynouard (Lex, I, 422), sa forme métrique n’est pas débrouillée. Elle est un unicum dans ce groupe. Elle le doit à une particularité qui revient plusieurs fois dans Elias de Barjols. Toutes les autres chansons, très nombreuses, de ce groupe combinent différemment les longueurs des vers, mais elles gardent toujours la même longueur aux vers de même rime. Elias de Barjols s’y tient dans la seconde moitié de la strophe, mais dans la première moitié, il donne 8a 7a (vv. 1 et 4) et 7b 8b (vv. 2-3). Il répétera absolument la même chose, et dans le même groupe des coblas crozadas, dans sa pièce 132, 4 (nº XII) : la seconde moitié y est, comme ici, 8c 7d 7d 8c ; mais, dans la première, il combine 7a 5a (vv. 1 et 4) avec 5b 7b (vv. 2-3). Même phénomène dans VII, X, XI (cf. Introd., § III).

 

Date et localisation. — V, 41-2 : La valens comtessa de Proenza, vv. 45-6 : E·l conte, mon seignor, ai fe | Que si’ en loc de son paire. La comtesse est Garsende et le comte Raimon-Bérenger IV ; la chanson est à localiser en Provence, à la cour d’Aix, et elle est antérieure au retour du jeune comte qui eut lieu en 1216-17, mais évidemment peu éloignée de cette date. (Voyez, pour la preuve de ces affirmations, ma notice sur Garsende, à paraître dans les Annales du Midi.) 

 

 

 

 

 

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