Johnston, Ronald C. Les poésies lyriques du troubadour Arnaut de Mareuil
. Paris: Droz, 1935.
Estudi introductori - Einleitende Studie - Introductory study - Estudio introductorio - Introduction - Studio introduttivo - Estudi introductòri
TABLE DES MATIÈRES :
PRÉFACE
INTRODUCTION
La vie d’Arnaut de Mareuil
Date de composition
Pièces d’attribution douteuse
Deux idées favorites d’Arnaut
Le roman d’amour d’Arnaut de Mareuil
Les senhals
Les manuscrits
Musique des chansons
NOTES
LES POÉSIES LYRIQUES DU TROUBADOUR
ARNAUT DE MAREUIL
TO
MY FATHER AND MOTHER
I DEDICATE
THIS BOOK
PRÉFACE
Déjà en 1930 je songeais à publier une édition des chansons d'un troubadour. J’ai dû renoncer successivement à l'idée d'éditer Peire Cardenal et Daude de Pradas, ayant appris, après avoir fait un premier dépouillement des manuscrits, qu'un autre s'occupait de ce travail. J'ai pensé que si je prenais Arnaut de Mareuil, dont M. Friedmann avait annoncé une édition en 1910, personne ne songerait à l'éditer sans demander à M. Friedmann s'il avait abandonné son sujet, et que j'éviterais ainsi l'inconvénient désagréable d'avoir à abandonner une édition presque terminée. Pour plusieurs raisons M. Friedmann n'avait pas pu mener à bonne fin son entreprise et il a eu l'extrême obligeance de me passer tous ses papiers, ce qui m'a épargné bien des heures de travail laborieux. M. Friedmann et moi, nous avons l'intention de publier bientôt une édition critique de toutes les œuvres poétiques d'Arnaut de Mareuil ; nous avons discuté ce projet de travail en commun, et plusieurs de mes notes doivent leur origine à des discussions engagées à ce sujet, mais je prends la responsabilité de toute opinion émise dans ce livre, de même que pour la méthode d'éditer les textes.
J’ai présenté cette édition critique comme thèse pour le doctorat d'Université à la Faculté des Lettres de l'Université de Strasbourg. Mon travail a été surveillé par M. le Professeur E. Hoepffner, à qui je ne saurais jamais exprimer suffisamment ma reconnaissance. Lorsque je faisais mes études à Oxford, je passais mes vacances à Strasbourg pour profiter des conseils et de l'érudition de M. Hoepffner. Exerçant les fonctions de professeur de lycée dans un coin perdu de la campagne anglaise, je ne serais famais arrivé à compléter mon livre sans l'encouragement et l'intérêt qu'a eus pour moi M. le Professeur Hoepffner ; beaucoup de ce qui est bon dans ce livre vient de lui, beaucoup de ce qui aurait été mauvais en a été écarté par ses soins.
J'exprime ici ma reconnaissance à mon collègue et ami M. J. R. Dain, qui m'a aidé à corriger les épreuves et à l'Imprimeur F. Paillart dont la collaboration nous a été précieuse pour l'exécution de ce livre dans un délai extrêmement court.
Ayston, Uppingham, Rutland. Mai 1935.
INTRODUCTION
LA VIE D'ARNAUT DE MAREUIL
Nous ne savons guère autre chose de la vie du troubadour Arnaut de Mareuil que les indications de la biographie provençale qui, dans les mss ABEIKPRa, précède ses poésies. Nous suivons le texte de C. Chabaneau, Les Biographies des Troubadours en langue Provençale, Toulouse, 1885, page 219.
Arnautz de Maruelh fo de l'avescat de Peiragorc, d'un castel que a nom Maruelh.
Castel signifie une ville ou un village entouré de murs. Mareuil-sur-Belle, arr. Nontron, dép. Dordogne. Les mss. connaissent anssi les graphies Maruoil, Meroilh, Miroilh, et même, dans c, Miroitt ; on trouve quelquefois une version italianisée Merviglia.
e fon clergues de paubra generacio. E car no podia viure per las suas letras, el s'en anet per lo mon : e sabia ben trobar e s'entendia be. Et astre et aventura conduis lo a la cort de la comtessa de Burlatz, que era filha del pros comte Raimon, molher del vescomte de Beders, que avia nom Talhafer.
Taillefer est le vicomte Roger II de Béziers et Carcassonne ; il épousa en 1171 (1) Azalais (Adélaïde), fille de Raimon V de Toulouse et sœur de Raimon VI (2).
Aquest Arnautz cantava be e legia be romans ;
Ses lectures de romans sont d'une importance minime pour ses chansons, mais d'après les références et les allusions dans ses poésies non-strophiques, M. Friedmann (3) (p. 6-9) a pu montrer qu'il avait des connaissances littéraires assez étendues.
si era avinens hom de sa persona, e la comtessa li fazia gran be e gran honor. Et el enamoret se d'ela e d'ela fazia sas cansos ; mas non las (lire lo ?) auzava dire a ela ni a negun per nom qu'el las agues faitas, ans dizia que autre las fazia.
Pour son biographe Arnaut est donc l'amant timide par excellence ; c'est une idée qui se dégage de ses chansons et sur laquelle, à notre avis, on a beaucoup trop insisté.
Mas amors lo forset tan que dis en una canso :
La franca captenensa
Qu'ieu non posc oblidar.
Et en aquesta canso el li descobrit l'amor qu'el li avia. E la comtessa non l'esquivet, ans entendet sos precs e los receup e los grazic ; e·l mes en arnes e det li baudeza de trobar e de cantar d'ela.
La vida n'autorise pas de conclure, comme l'a fait le Moine de Montaudon, que la fidélité amoureuse d'Arnaut n'eut pas de récompense (4).
E fon onratz hom de cort, don fe mantas bonas cansos d'ela, lasquals cansos mostran qu'el n'ac de grans bens e de grans mals.
Les mss. EPR donnent quelques détails de plus.
Vos avetz auzit d'en Arnaut com s'enamoret de la comtessa de Bezers, filha del pros comte Raimon, maire del vescomte de Bezers,
En effet, après quatorze ans de mariage, en l'an 1185 (5), naquit un fils, Raimon-Roger, vicomte depuis 1194 jusqu'à 1209.
que li Frances auciron, quan l'agron pres a Carcassona (6) ; laquals comtessa era dicha de Burlatz, per so qu'ela fon noirida (nada dans E) dins lo castel de Burlatz (7).
Molt li volia gran be Arnautz ad ela, e moltas bonas cansos en fetz de lieis, e molt la preguet ab gran temensa ; et ela volia gran be a lui. E lo reis n'Anfos, que entendia en la comtessa, s'aperceup que volia ela gran be ad Arnaut de Maruelh. El reis fo ne fort gilos e dolens, quan vit los semblans amoros qu'ela fazia ad Arnaut, et auzi las bonas cansos qu'el fazia d'ela. Si la occaizonet d'Arnaut, e dis tan e tan li fetz dire qu'ela donet comjat ad Arnaut, e.l vedet que mais nol fos denan ni mais cantes d'ela e dels sieus precx d'ela.
Arnautz de Maruelh quant auzi lo comjat, fo sobre totas dolors dolens ; e si s'en parti com hom desesperatz de lieis e de sa cort. Et anet s'en an Guillem de Monpeslier qu'era sos amics e sos senher, et estet gran temps ab lui. E lai plays e ploret, e lai fetz aquesta canso que ditz :
Molt eran dous miei cossir.
Il nous semble qu'ici au moins nous entrons dans le romanesque. Pour bâtir cette histoire on n'avait besoin que des faits suivants : Arnaut avait chanté la comtesse de Burlatz, qui avait favorisé ensuite le roi d'Aragon (à qui Arnaut adresse un envoi) ; Arnaut avait mentionné G. de Montpellier (il s'agit de Guillaume VIII, mort en 1202) dans un envoi.
En effet, Alphonse II, roi d'Aragon (1162-1196), était très lié avec le vicomte de Béziers qui, en 1185, adopta le fils du roi (8). Si Adélaïde s'est montrée complaisante à l'égard d'Alphonse, celui-ci lui en a été peu reconnaissant, à en croire G. de Berguedan qui s'adresse ainsi à Alphonse dans la chanson Reis s'anc nul temps :
E pot vos hom be mostrar a retraire
La comtessa qu'es domna de Beders,
A cui tolgues, quan vos det sas amors,
Doas ciutatz e cen chastels ab tors,
De tot en tot ara de perdre l'or
Tro·l de Saissac i met autre demor. ( 9)
De ces indications l'auteur de la vida aurait très bien pu tirer sa conclusion que c'est le roi qui a fait chasser le troubadour. Cela s'accorde trop bien avec les craintes d'Arnaut, qui, dans ses chansons, se souvient toujours des désavantages de son humble origine, en priant sa dame de ne pas considérer paratge ni ricor, pour que nous puissions écarter la supposition que le biographe a inventé ce petit roman. Quant au séjour d'Arnaut à Montpellier, il n'en reste aucune trace dans les archives de cette ville, qui sont selon M. Friedmann « eine reiche Fundgrube für Personen..., die in der Umgebung Wilhelms als Zeugen des Fürsten oder der Bürger bei Regierungsakten oder Privatgeschäften auftreten. » (p. 3). Evidemment cela ne prouve pas la fausseté de l'histoire, mais on aurait bien voulu trouver quelque chose de la sorte pour étayer la vida.
Le biographe de Pistoleta (mss. IKN) nous fournit un autre détail. Pistoleta, dit-il, si fo cantaire d'En Arnaut de Maruoill, ce qui semble impliquer que celui-ci avait un jongleur attitré.
Nous ignorons la date de la mort d'Arnaut, et sans doute J. de Nostredame avec son affirmation « il trespassa en l'an 1220 », ne fait qu'une tentative sans fondement pour combler une lacune. Diez (loc. cit.) suggère qu'Arnaut est mort avant Adélaïde, parce que, s'il était vivant à cette date, il aurait écrit un planh. C'est une suggestion qui n'admet pas de preuve et qu'on ne peut guère accepter. (↑)
DATE DE COMPOSITION
Si nous pouvions être sûr que toutes les chansons soient adressées à une seule dame (10), et que cette dame soit Adélaïde de Béziers, il serait possible de prendre comme terminus a quo 1171, date du mariage d'Adélaïde, et comme terminus ad quem 1199, date de sa mort. On pourrait préciser davantage. Les chansons décrivent au moins trois étapes de la vie sentimentale de leur auteur, que cette vie soit réelle ou fictive, (a) naissance de l'amour, (b) sa plénitude, (c) regrets des plaisirs passés. Or, le serventois, dont nous avons cité plus haut les vers concernant Adélaïde, fut écrit entre 1191 et 1194 (11) et l'action que G. de Berguedan reproche au roi d'Aragon doit remonter à quelques années plus haut. Si nous admettions que le roi et Adélaïde se sont aimés pendant les années peu avant et après 1185, nous pourrions situer les chansons (c) à la même époque.
Excepté pour une vague référence à un roi d'Angleterre (III, 31-32) Arnaut ne fait pas d'allusion ni à la vie extérieure ni aux événements contemporains (12), nous sommes donc réduit à des spéculations, d'après lesquelles il semblerait que notre troubadour ait écrit entre 1171 et 1190. (↑)
PIÈCES D'ATTRIBUTION DOUTEUSE
Enumérons d'abord les poèmes qui sont attribués à tort à Arnaut par un ou deux mss., dont le témoignage ne vaut rien à cause du nombre écrasant des mss. qui ont attribué les poèmes à leur véritable auteur.
29,15
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4 mss. A. Daniel ; A. de M. CR ; G. de Borneil A.
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70,10
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11 mss. B. de Ventadorn ; A. de M. C reg., R ; F. de Romans C reg. ; G. de Borneil P.
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70,16
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15 mss. B. de Ventadorn ; A. de M. T ; anon. O.
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155,2
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10 mss. F. de Marseilla ; A. de M. C ; F. de Romans C reg., R.
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213,3
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11 mss. G. de Cabestanh ; A. de M. C reg. ; Çirardus Q ; anon. H.
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243,10
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6 mss. (dont C reg.) G. de Calanso ; A. de M. C reg. ; Ademar de Rocaficha C. (sic !)
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305,4
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11 mss. Monge de Montaudon ; A. de M. N ; anon. PS.
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366,24
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7 mss. (dont C) Peirol ; A. de M. C reg., R ; G. de S. Leidier M et citation de β ; P. Vidal C reg., RS.
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375,11
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12 mss. P. de Capduoill ; A. de M. R.
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375,20
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15 mss. (dont C reg.) P. de Capduoill ; A. de M. CMR ; Çirardus Q ; anon. HN.
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On se rappelle que le ms. C est précédé de deux tables.
Il est évident que C, C reg. et R sont les plus suspects en ce qui concerne l'attribution à Arnaut.
Dans C nous trouvons groupés :
111 vº Cui que fin' amors esbaudey
112 rº A guiza de fin amador
112 rº La cortezi' e·l guayez' e·l solatz
112 vº E mon cor ai un novellet chantar
113 rº Tot quant ieu fauc ni dic que·m si' honrat
113 rº Anc mais tam be chantars no·m lic
113 vº Us joys d'amors s'es e mon cor enclaus
114 rº Sabers e cortezia
Sabersfigure aussi dans E, Us joys dans T, Tot quant dans ER, pour le reste C est le seul ms. qui ait conservé ces chansons. Nous pouvons accepter comme étant d'Arnaut de Mareuil six de ces poèmes, c'est-à-dire tous sauf La cortezi' et Anc mais. Le seul qui offre une légère différence de forme est Sabers, et là nous disposons de deux mss., qui font groupe, il est vrai, mais dont l'un n'a pas cru nécessaire de douter de l'attribution de l'autre ; en outre les vers 9-10, 19-20, 22-23 et les strophes IV et V expriment encore une fois les lieux-communs dont se compose la pensée amoureuse d'Arnaut.
Nous rejetons sans aucune hésitation l'attribution à Arnaut de Anc mais et de La cortezi'. Dans la première un chevalier se plaint d'avoir perdu son héritage et demande un cheval et une lance pour qu'il puisse le reconquérir. On ne voit pas très bien Arnaut maniant l'un et l'autre, et pour quelle raison tâcherait-il de regagner ce qu'il n'avait jamais perdu pour l'excellente raison qu'il ne l'avait jamais possédé ? Les rimes en -ic, l'obscurité voulue de plusieurs vers, la fière indépendance dont se vante l'auteur, tout parle contre Arnaut, et nous ne voyons rien dans toute la chanson qui eût pu amener le scribe de C à la lui attribuer.
La cortezi'est adressée à une dame Na Guillelma de Miramons. Pour nous ce personnage reste aussi inconnu et mystérieux que si le poète ne l'avait nommé que par un senhal (Bergert, p. 29) ; mais à la date de la composition de la chanson la clé de l'énigme n'était sûrement pas difficile à trouver, et il est inconcevable qu'Arnaut, lui si discret et si plein de tact, ait proclamé de cette façon le nom de celle qu'il chantait. Quant aux « obscurités » dont parle Chabaneau, nous ne croyons pas au bien-fondé de ce jugement ; il y a une seule difficulté aux vers 30-31, où l'allusion nous échappe, mais le sens n'est pas voilé exprès. Nous ne croyons pas qu'Arnaut se fût servi du schéma de ce poème ; il préfère une forme plus simple et qui ne force pas sa muse, assez rebelle à la contrainte rigide d'une forme trop savante, à se plier à une telle répétition de vers de courte haleine.
Des vingt-six poèmes donnés à Arnaut dans la Bibliographie de Pillet-Carstens, nous ne rejetons que ces deux, mais c'est avec beaucoup d'hésitation que nous admettons l'authenticité du nº 30,18 Lo gens temps m'abelis e·m platz. La question est discutée par M. Friedmann (p. 43) qui fait valoir comme argument qu'il n'est pas dans les habitudes d'Arnaut de mettre le senhal au beau milieu du poème, et il ajoute que la phrase mielhs de be « erinnert an ihn (c'est-à-dire R. de Barbezieux) ». Pour notre part nous indiquons dans les notes de ce poème que les rimes monosyllabiques et faibles, telles que me, se et no, ne se rencontrent pas fréquemment dans les autres chansons d'Arnaut. Les quatre mss. IKa1d, qui attribuent cette chanson à R. de B., ne font qu'un seul groupe. C et α ne s'accordent pas toujours pour leur attribution, et dans ce cas Matfré Ermengaud, s'il avait voulu consulter C, aurait eu à choisir entre A. de M. et P. de Capduoill, ce qui est l'attribution du registre de C. Tous les copistes ont été un peu embarrassés pour trouver un auteur à ce poème, car R le fait passer pour l'œuvre d'Uc de Pena. Il nous semble que d'après les mss. il serait téméraire de vouloir nier l'attribution à Arnaut ; nous l'admettons donc, mais à contre-cœur seulement.
A. Pätzold (13), qui aurait rejeté la chanson dont nous venons de parler, a aussi exprimé des doutes à l’égard des pièces 30,5 Aissi cum selh que tem qu'Amors l’aucia (M. Chaytor discute la question de l'attribution de cette chanson, Ann. du Midi, 21,154, et de même que M. Friedmann (p. 33) ne croit pas qu'elle puisse être de Perdigo), 30,9 Belhs m'es lo dous temps amoros et 30,10 Belh m'es quan lo vens m'alena. Si l'on s'obstine à ne voir dans Arnaut de Mareuil qu'un amant timide et malheureux qui n'a aucun succès auprès de sa dame et qui ferme les yeux à toutes les beautés de la nature, alors seulement on peut refuser de croire à l'authenticité de ces deux chansons de printemps, qui signalent pour nous l'épanouissement de l'amour d'Arnaut. Evidemment il y a des différences d'inspiration et d'expression, puisque les circonstances de leur composition sont si différentes. Nous ne songeons pas un instant à douter de leur authenticité. M. Friedmann (p. 40-42) après une discussion des arguments de Pätzold, se déclare fermement pour A. de Mareuil.
Nous arrivons maintenant à trois chansons d'attribution douteuse que M. Friedmann réclame pour Arnaut de Mareuil ; ce sont A. de Peguillan 29 ; A. de Tintignac 1 ; G. de Cabestanh 6.
A. de Peguillan 29, Hom ditz que gaugz non es senes amor. M. Friedmann (p. 35) constate que le « Gedankengang der Kanzone... erinnert stark an Arnaut, namentlich der Schluss veranlasst mich sie ihm und nicht A. de Peg. zuzuweisen ». Il note que pour l'attribution, de même que pour le texte, CR vont ensemble contre Tc, et il conclut ainsi : « Nach den Hs. haben also beide gleichen Anspruch auf das Lied, nach dem Inhalt möchte ich es Arnaut zuweisen ». M. Friedmann a négligé le ms. O, qui contient une version estropiée de la chanson, mais qui doit pourtant remonter au même chef de file que Tc. Cette version est anonyme, mais se trouve au fº 8, c'est-à-dire parmi les chansons d'Aimeric de Peguillan (14), et non pas parmi les chansons d'Arnaut, lesquelles se trouvent aux folios 41, 51 et 52. Donc le témoignage des mss. est plutôt en faveur de l'attribution à Aimeric. Quant aux ressemblances de style que note M. Friedmann, celles-ci, à notre avis, ne sont pas importantes. Au contraire, le conflit entre les yeux et le cœur, dont traite la moitié de la chanson, ne ressemble pas du tout aux idées arnaldesques. Pour nous le fait que les vers 6 et 7 reprennent une idée qui figure aussi dans les chansons qui sont vraiment d'Arnaut, n'a rien de surprenant. Que l'on relise la chanson A pauc de chantar no·m recre de Folquet de Marseille, (attribuée à Arnaut par C) ; il y a là des ressemblances de forme et de fond beaucoup plus frappantes que celles dont il est question dans Hom ditz, et pourtant personne ne songerait à la donner à Arnaut.
Nous sommes donc de l'opinion qu'il faudrait des ressemblances de style beaucoup plus marquées pour nous faire préférer à l'attribution de Tc à celle de COR.
G. de Cabestanh 6, Lo jorn que·us vi, dompna, primieramen. Ce sont plutôt des raisons de style qui ont amené M. Friedmann à soutenir l'attribution de RUc contre celle de ABCETe. M. A. Långfors (15) a pu démontrer que l'attribution à A. de M. est aussi erronée que celle de DaIK à Peire del Poi. Avec sa conclusion : « On peut considérer comme à peu près certain que la chanson Lo jorn qu'ie·us vi appartient à Guilhem de Cabestanh », nous sommes d'accord.
Il nous reste à parler de la chanson En esmai et en consirier, attribuée à Arnaut par le ms. N et à A. de Tintignac par IKa1d. Ces quatre mss. formant un seul groupe, leur opinion ne vaut ni plus ni moins que celle de N. Cette chanson rappelle A guiza de fin amador, toutes les deux étant construites sur le même schéma, et contenant dans la dernière strophe une apostrophe, à la chanson dans A guiza, à un messager dans En esmai. L'une pourrait bien être une imitation habile d'une chanson arnaldesque, mais laquelle ? Il serait impossible de décider quel est l'original et quelle est l'imitation ; rien dans les deux chansons ne fait douter de leur authenticité. Nous les acceptons donc toutes les deux, de même que M. Friedmann (p. 34-35).
En ajoutant cette chanson aux vingt-quatre que nous gardons de celles qui ont été attribuées à Arnaut par Pillet-Carstens, nous arrivons à un total de vingt-cinq pièces, qui forment l'œuvre lyrique du troubadour Arnaut de Mareuil.
Nous imprimons en appendice les quatre chansons dont nous venons de rejeter l'authenticité. (↑)
DEUX IDÉES FAVORITES D'ARNAUT
Arnaut se répète fréquemment ; on n'a qu'à consulter au glossaire de cette édition les mots auzar et merce pour s'en convaincre. En effet il ne se lasse pas de dire qu'il n'ose montrer tous ses désirs et qu'il se contente de demander grâce.
Le thème du rêve, où dans son sommeil il voit sa dame et jouit en imagination des faveurs qui en réalité lui sont refusées, reparaît avec une insistance remarquable dans toute son œuvre :
Soven m'aven, la nuoch can soi colgaz,
que soi ab vos per semblan en dormen ;
adonc estau en tan ric jausimen,
ja non volri' esser mais residaz,
sol que·m dures aquel plazens pensatz ;
e can m'esveill, cuich murir desiran,
per qu'eu volgra aissi dormir un an.
(IX, 29-35),
et de même X, 18 et XI, 53. Dans ses poésies non strophiques il écrit plus longuement encore à ce sujet (voir Mahn, Werke der Troubadours, p. 153, Mas la nueg trac peior trebalha... ) Il nous assure d'ailleurs qu'il a de telles pensées et de tels songes encore plus souvent qu'on ne le devinerait par ses écrits :
Er ai trop dig, mas no puesc mais,
S'una vetz sola ai parlat
So que·l cor a mil vetz pensat.
(M. W., p. 154).
Arnaut n'est pas le seul troubadour qui ait raconté ses songes ; ce thème est développé déjà chez Jaufré Rudel, et dans F. de Romans nous trouvons un passage qui ressemble d'une façon tout à fait remarquable aux idées d'Arnaut :
Que la nueit, quan soi endurmiz,
s'en vai a vos mos esperiz ;
donna, ar ai eu tan de ben
que quan resvelh e m'en soven,
per pauc no·m volh los olhz crebar,
quar s'entremetton del velhar ;
e vauc vos per lo leich cerchan,
e quan no·us trob, reman ploran ;
qu'eu volria toz temps dormir,
qu'en sonjan vos pogues tenir.
(Donna, eu pren comjat de vos 21-30. Die Gedichte des Folquet von Romans, éd. R. Zenker, Halle, 1896, p. 72).
On pourrait s'étonner un peu de trouver le même thème, presque les mêmes paroles chez plusieurs troubadours. Evidemment c'est un moyen d'exprimer des idées audacieuses sans courir le risque de se les voir trop reprocher ; c'est un excellent moyen de suggérer indirectement une idée qui vous ferait peut-être chasser si elle était exprimée crûment en tête-à-tête ; mais une fois devenu conventionnel, ce thème aurait perdu son pouvoir. Nous croyons que ces songes ont un rapport avec le songe prophétique. Si le troubadour savait persuader à sa dame qu'il avait rêvé d'elle, et si la dame croyait que les songes révèlent l'avenir, sa résistance était sérieusement entamée ; après tout, pourquoi résister à l'inévitable ? Voilà peut-être l'explication de la popularité de ces récits de songes.
Arnaut ne se lasse pas de contempler sa dame. Il consacre de longs passages de ses lettres à décrire sa beauté (16), et les chansons contiennent plusieurs références à ses charmes, notamment la troisième strophe de Belh m'es quan lo vens m'alena. Mais ce qui est plus particulier à Arnaut c'est cette image de sa dame renfermée dans le cœur de l'amant par Amour (qui joue un rôle si important dans la vie sentimentale de notre poète) « qu'el cor m'a fag miral ab que·us remir » (IV, 45). Quand il ne peut pas voir sa dame il regarde cette image,
« tenc vos el cor ades e cossir saï
vostre gen cors cortes qui·m fai languir»
(VIII, 28).
Notre essai de reconstituer le petit roman d'amour dont les chansons tracent le cours, fera connaître la matière de la poésie arnaldesque. Quant à la manière, il nous semble qu'Arnaut s'est rendu compte de la banalité de ses idées, parce qu'il a tâché d'être original dans son choix de schémas et de rimes. Il s'exprime clairement et simplement, n'employant que très peu d'images. (↑)
LE ROMAN D'AMOUR D'ARNAUT DE MAREUIL
Nous ne croyons pas qu'un éditeur ait accompli son travail, s'il se contente de faire imprimer dans leur ordre alphabétique les chansons dont il aura établi le texte critique, vu surtout que, dans le cas d'Arnaut de Mareuil, les textes publiés dans les recueils de Raynouard, Mahn, et autres, ont déjà fait connaître l'œuvre du poète, et qu'une édition ne ferait que donner l'ensemble de ses chansons, dont le glossaire rendrait la consultation plus facile. Nous croyons qu'il est de notre devoir d'examiner les idées d'Arnaut et de grouper les poèmes selon quelque plan. Or le plan est esquissé dans la biographie provençale. Le biographe nous dit qu'Arnaut a dépeint dans ses chansons son amour pour Adélaïde de Béziers, qui, après avoir daigné l'écouter, l'a fait chasser de sa cour. En outre il a indiqué à quelles étapes de cette histoire d'amour se placent deux chansons, La franca captenensa et Mout eron doutz miei cossir.
Est-il possible, partant de ces minces indications, d'arranger les vingt-cinq chansons d'Arnaut de Mareuil de façon à faire ressortir toutes les étapes du douloureux chemin qu'a suivi notre troubadour ? La tâche est difficile, et à plusieurs reprises un autre ordre que celui que nous proposons pourra se suggérer au lecteur, comme il s'est suggéré à nous.
30,16. Adélaïde a un amant qui n'ose avouer qu'il chante d'elle ; son amour est un secret connu seulement d'Amour. Ce prétendant fait entendre des louanges de sa dame qui est la meilher de totas las melhors.
30,5. Il décrit les tourments que lui fait souffrir Amour qui l'exhorte à aimer fidèlement sa dame. A Amour tout est possible, les pauvres peuvent monter, comme l'a fait par exemple Jules César (vers 29).
30,15. Le pauvre poète ne peut plus s'empêcher de demander grâce à la dame, en lui disant qu'un amant humble est moins exigeant et plus reconnaissant que ne le serait un puissant seigneur.
30,26 ; 30,2 ; 30,6. Il subit toutes les peines et toutes les douleurs de l'amour, mais il assure à sa dame que, si elle accepte son amour, jamais elle n'aura un amant plus fidèle. Combien il préfère l'attente chez elle à un triomphe facile auprès d'une autre dame. Il reconnaîtra pour son seigneur même un berger du pays de sa dame ; mais il ne doit pas encore formuler des demandes trop ardentes, et il se reproche quelques mots hardis (6, vers 38).
30,34. Analyse de l'amour ; sa conception personnelle n'admet pas qu'on aime plus d'une dame.
30,22. L'amour s'empare complètement de lui à l'exclusion de toute autre joie, ce qui le rend à la fois fier et humble. Ses pensées prennent le devant sur ses actions (vers 38).
30,3 ; 30,4. Arnaut rappelle à sa dame qu'il la connaît maintenant depuis assez longtemps (3,2 ; 4,3) ; il lui dit qu'il commence à rêver d'elle (3,29 ; 4,18) ; il promet d'être discret si elle lui accorde une récompense (4,25).
30,21. Peut-être la réponse à la chanson précédente n'a-t-elle pas été trop favorable (vers 18-19) ; il en est triste, mais Amour le réconforte et il continue à chanter. Si sa dame lui défend de la voir, il regarde l'image d'elle renfermée dans son cœur (vers 32). Il redouble ses protestations de loyauté ; il souffrira tout, mais son désir augmente (vers 38) et encore une fois il a joui d'elle pendant son sommeil (vers 53).
30,17. Il y a eu une explication et la dame a promis quelque chose (vers 24), probablement son amitié, mais non son amour (voir Cui que fin'amors vers 21).
30,20. Louanges de la dame ; nouvelles protestations de fidélité.
34,1. Il ne craint pas les losengiers ; s'il ne triomphe pas, c'est uniquement par excès de timidité.
30,8. Il éprouve maintenant tout le pouvoir d'Amour ; malgré sa fidélité il n'aura pas sa dame si Amour ne l'aide pas. Son cas lui semble si désespéré qu'il regrette presque de l'avoir jamais vue (vers 19 : même idée que 10,29 vers 6). Il rappelle à la dame les plaisirs qu'il a éprouvés dans sa société, son rire et sa conversation ; il lui demande grâce encore une fois, en l'assurant qu'il ne craindra pas les losengiers, qui n'en sauront jamais rien.
30,9. L'espoir naît dans le cœur du poète, ou bien c'est le printemps, ou bien son amour, qui va trouver sa floraison, le fait penser à cette saison.
30,10 ; 30,25. Paratges s'est incliné devant Amour, comblant ainsi les vœux du troubadour. Ces chansons et les deux qui suivent dépeignent sa joie et son bonheur.
30,18. Epoque heureuse ; il demande un baiser (vers 16) qu'il obtient.
30,12. Il compose une chanson pour les amants heureux.
30,1. Mais le ciel s'obscurcit. Il a eu un « don » de sa dame (vers 20), qui a cependant changé d'humeur, et le troubadour craint de retomber dans l'indifférence. Ce changement est-il dû à l'arrivée annoncée du roi d'Aragon ? (à qui s'adresse le deuxième envoi).
30,13. Oui, l'amour du troubadour a perdu sa nouveauté pour la dame, qui le lui reproche (vers 16). Un tel traitement est injuste (vers 20) ; plus elle le dédaigne, plus il l'aime. Il tâche de l'attendrir en lui rappelant qu'il est d'humble origine (strophe IV) ; son amour éclate en louanges (str. V).
Viennent ensuite trois chansons écrites après la rupture définitive.
30,23. La dame ne veut plus de lui, mais il l'aime toujours (str. I). Il essaie de l'adoucir par les moyens qui ont déjà réussi une fois. Elle est puissante, il n'est pas convenable qu'elle se montre orgueilleuse (str. II). Il a fait tout ce qu'il pouvait à son service ; il ne lui demande plus l'amitié, il se contentera de la reconnaissance (str. III). Sa seule faute c'est d'avoir été trop fidèle (str. IV). Ah, qu'elle est belle, cette dame cruelle ! il devrait s'en aller
« mas quand ieu pens cals etz que·m faitz languir,
cossir l'onor et oblit la foudat,
e fuich mon sen e sec ma voluntat.»
30,11. Il est au désespoir ; il fait tout de même un dernier effort ; il décrit son angoisse — les plaisirs de ce monde sont transitoires — il aurait dû se contenter du peu que voulait lui accorder sa dame (vers 21) ; il a été trop hardi, il a tout perdu. La dame s'obstine à le chasser.
30,19. Il est parti de la cour de Béziers. De son exil il envoie une chanson qui exprime ses regrets pour ce passé où même ses chagrins étaient doux. Sa dernière strophe est toute remplie des louanges de la belle Adélaïde, comme si Arnaut voulait nous assurer que son amour ne s'éteindrait qu'avec son dernier soupir.
Nous ne pouvons pas dire que les choses sont arrivées comme cela dans la vie, mais voilà la vie sentimentale d'Arnaut de Mareuil, telle qu'il l'a racontée dans ses chansons. (↑)
LES SENHALS
Dans la plupart des chansons il n'y a aucune indication de la personne à qui elles sont adressées. L'envoi commence généralement par un Dompna ou Doussa dompna, de sorte qu'il est impossible de savoir si elles étaient écrites pour une ou pour plusieurs personnes. Un envoi mentionne le roi d'Aragon, un deuxième le marquis de Montferrat, et un troisième cel cui es Monpesliers. F. Bergert (17) nous dit que sous les senhals de Belhs Carboncles (Mon Carbon dans AB), Mon Frances, Genoës, Ensenhat et probablement Ben S'Eschai se cachent des personnages masculins. Quant aux autres senhals, Bel Esgart, Belh Vezer, Gen Conquis et Na Ses Merce (?), rien ne nous avertit s'il s'agit d'une seule dame ou de quatre dames différentes. Diez (op. cit., p. 121) identifie Gen Conquis avec Adélaïde de Burlatz, mais cette identification ne peut pas être prouvée. Comme l'a noté F. Bergert, Gen Conquis peut signifier deux choses : « Diez fasst die Form der senhal auf als « Holderrungen ». Es ist aber möglich conquis als 3. Pers. Perf. Akt. zu nehmen : « Hold bezwang sie ».
En effet, si Arnaut a voulu empêcher qu'on découvre le nom de sa dame, il a admirablement réussi. Si nous n'acceptons pas le témoignage du biographe provençal, il est impossible, en prenant comme point de départ les chansons, d'arriver à aucune conclusion à ce sujet. Tout ce qu'on peut dire, c'est que le poète parle avec une telle sincérité de sa fidélité à une seule dame, et de l'impossibilité d'en aimer plus d'une, qu'il est probable qu'il s'est servi de plusieurs senhals, et qu'il a même évité un senhal dans la plupart de ses poèmes, afin de dérouter les curieux et de cacher à jamais l'identité de celle qu'il aimait. (↑)
LES MANUSCRITS
Pour les versions de A B Dc F G Kp O P Q U a a1 et c nous nous sommes servi d'éditions diplomatiques.
Nous avons consulté S à Oxford, et nous avons fait photographier C D I R.
M. Friedmann a eu la grande amabilité de nous passer les copies de E Fa K L M N T b d et f qu'il avait faites ou qu'il s'était fait faire avant la guerre.
Il est question de vingt-huit manuscrits (sans compter les œuvres où se trouvent des citations de quelques vers) dont voici la liste selon Pillet-Carstens, Bibliographie der Troubadours, Halle, 1933.
A = ROME. Biblioteca Vaticana 5232. Pakscher et De Lollis, Studi di fil. rom. III.
B = PARIS. Bibliothèque Nationale, franç. 1592. De Lollis, loc. cit., p. 671.
C = PARIS. Bibl. Nat., franç. 856.
D = MODENA. B. Estense, α R, 4, 4.
Dc = fº 243-360 de D. Teulié et Rossi, Annales du Midi, XIII, 60, 199, 371 ; XIV, 197, 523.
E = PARIS. Bibl. Nat., franç. 1749.
F = ROME. B. Chigiana L. IV, 106. E. Stengel, Diplomatischer Abdruck unter Heranziehung von Fª... : Die prov. Blumenlese der Chigiana, Marburg, 1878.
Fª = FLORENCE. B. Riccardiana 2981.
G = MILAN. B. Ambrosiana R 71 sup. G. Bertoni, Gesellschaft für roman. Lit. Bd. 28.
I = PARIS. Bibl. Nat., franç. 854.
K = PARIS. Bibl. Nat., franç. 12473.
Kp = COPENHAGUE. Kgl. Bibliothek, Thottske Samling Nv. 1087. E. Stengel, Zeits. für. roman. Phil. I, 387 (1877).
L = ROME. B. Vaticana 3206.
M = PARIS. Bibl. Nat., franç. 12474.
N = CHELTENHAM. Mr Fitz-Roy Fenwick's Library 8335.
O = ROME. B. Vaticana 3208. C. de Lollis. Atti della R Accad. dei Lincei, 1886, serie quarta. Classe di scienze morali, storiche e filologiche. Vol. II, Parte Iª.
P = FLORENCE. B. Laurenziana, Plut. XLI cod. 42. E. Stengel, Archiv für das Stud. der Neueren Sprachen... XLIX 59, 283, L 241.
Q = FLORENCE. B. Riccardiana 2909. G. Bertoni, Gesellschaft für. roman. Lit. Bd. 8.
R = PARIS. Bibl. Nat., franç. 22543. (Nous citons les folios d'après la numérotation de nos photographies. Pillet-Carstens suivent l'ancienne numérotation.)
S = OXFORD. Bodleian Library, Douce 269. (Nons avons consulté ce ms. sur place. W. P. Shepard en a publié une édition dipl. Princeton-Paris, 1927).
T = PARIS. Bibl. Nat., franç. 15211.
U = FLORENCE. B. Laurenziana, Plut. XLI cod. 43. Arch. 35, 363.
a = FLORENCE. B. Riccardiana 2814. E. Stengel, Rev. des L. R., XLI, 351 ;
XLII 5, 305, 500 ; XLIII 196 ; XLIV 213, 328, 423, 514 ; XLV 44, 120, 211.
a1 = MODENA. B. Estense. Càmpori γ. N. 8, 4 ; 11, 12, 13. G. Bertoni. Collectanea Friburgensia, nouv. série, fasc. XI. Il canzoniere prov. di Bernart
Amoros., Fribourg, 1911.
b = ROME. B. Vaticana, Barb. 4087.
c = FLORENCE. B. Laurenziana, Plut. XC inf. 26. M. Pelaez, Studi di fil. rom. 7, 244.
d = MODENA. B. Estense. Anhang zu D.
f = PARIS. Bibl. Nat., franç. 12472.
a = Le Breviari d'amor de Matfre Ermengaud. G. Azaïs, éd. Béziers-Paris, 1862-81. (↑)
MUSIQUE DES CHANSONS
Le ms. G a conservé la musique de nos chansons IX (30,3) et XXV (30,19) ; le ms. R celle de nos chansons I (30,16), III (30,15), XII (30,17) et XXIII (30,23).
Étant complètement ignorant en ce qui concerne la musique, il nous est impossible de fournir à ce sujet la moindre indication. (↑)
NOTES
1. F. Diez, Leben und Werke der Troubadours, 2e éd., 1882, p. 103 ; Chabaneau, loc. cit. Chabaneau note aussi que Roger II était vicomte de 1167-1194. (↑)
2. Il est question d'elle dans un poème attribué à B. de Ventadour (voir l'édition de Appel, p. 348).
Mas molt soi iratz de la comtessa prezan,
e marritz d'un plai dona da Burlatz,
en que·l pro de sai qui perdem, so m'es parven,
avem pres gran dans si Dieus encar no la·us ren,
et dans Guiraut de Salignac, A vos cui tenc per domn' e per seignor, nous lisons :
Pros comtessa, sobrenom avetz ver,
Car gen burlatz e metetz vostr' aver
E fatz tezaur de fin pretz benestan,
C'autra dompna del mon non val aitan. (↑)
3. W. Friedmann, Einleitung zu einer kritischen Ausgabe der Gedichte des Troubadours Arnaut de Mareuil, Halle a/S., 1910. (↑)
4. Voici les vers du Moine où il est question d'Arnaut :
E·l noves Arnautz de Maruoill,
qu'ades lo vei d'avol escuoill,
e si donz non a chausimen
e fai o mal car no l'acuoill,
qu'ades clamon merce sei uoill,
on plus chanta, l'aiga en deissen.
O. Klein, Mönch von Montaudon, 1882 (p. 26). (↑)
5. Dans un acte de mai 1204 Raimon Roger se déclare « majorem decem et octo annis » (Note de P. Meyer, Chanson de la Croisade, tome II, p. 12). (↑)
6. Raimon Roger mourut en 1209. Le biographe admet le meurtre du vicomte comme un fait incontesté ; en réalité il y avait deux opinions. A ce propos P. Meyer, op. cit., tome II, p. 46, cite « le témoignage d'Innocent III écrivant au légat que le vicomte avait été « ad ultimum miserabiliter interfectus » comme « la version méridionale de la mort du vicomte ». L'autre version est donnée par G. de Tudèle :
Vers 862
E lo vescoms mori apres de menazon(dyssenterie) ;
E li malvatz tafur(vauriens) e li autre garson
Que no sabon l'afaire co si va ni co non,
So dizo qu'om l'aucis de noitz a traïcion :
E·l coms(de Montfort) no o cosentira, per Jhesu Christ del tron,
Per nulha re c'om sapcha ni sia en est mon
Que hom l'agues aucis.
P. Meyer, op. cit., tome I, p. 40. (↑)
7. Burlatz : Canton de Roquecourbe, arr. de Castres (Tarn). Adélaïde avait droit au titre de comtesse, parce qu'elle était fille d'un comte.
Jehan de Nostredame, p. 45 de l'éd. Chabaneau-Anglade, a inventé une autre explication du titre C. de Burlatz : « Ce Jehan de Burlas, pour raison de sa femme, qu'estoit filhe du procomte Remond et femme en premières nopces du vicomte de Beziers, surnommé Tailhefer... » (↑)
8. Friedmann, p. 2. (↑)
9. Milà y Fontanals, Los Trovadores en España, Obras, II, p. 309. (↑)
10. D'après une version italienne de la vie d'Arnaut il paraîtrait qu'Arnaut eût chanté plusieurs dames. Il s’agit d'un passage du commentaire de Pétrarque par Gesualdo (éd. 1581, p. 368) cité par M. Friedmann, p. 61 : « El men famoso Arnaldo a differenza di Arnaldo Daniello, i quali duo si come d'un nome cosi furono d'una patria, ma non di conditione nè di fama eguale. E benche fosse questo Arnaldo buon dicitore, non possendone vivere al suo paese, si pose a cercare molte parti del mondo, in ogni luoco cangiando amore ; pur al fine girando prese ad amare ed a cantare la contessa di Burlas figliuola del Pro Conte Ramondo e mogliere del Visconte de Beders, il quale fu nomato Tagliaferro, e n' hebbe honore asai e utilitate. »
Est-ce que Gesualdo suit ici une version aujourd'hui perdue de la vida provençale, ou est-ce une conclusion basée sur le fait qu'Arnaut emploie plusieurs senhals ? (↑)
11. Milà y Fontanals, loc. cit., p. 309. (↑)
12. Dans un article de M. P. Boissonnade, L'histoire dans l'œuvre de Marcabru (Romania, 1922, p. 210), nous lisons : « De même qu'Aliénor fut la protectrice de Bernard de Ventadour et de tant d'autres, de même que Richard devait protéger Arnaud de Mareuil... » Au sujet des relations d'Arnaut avec Richard Cœur de Lion, nous n'avons aucun renseignement à donner. (↑)
13. A. Pätzold, Die individuellen Eigentümlichkeiten einiger hervorragender Troubadours, p. 57 ff., dans Ausgaben und Abhandlungen... E. Stengel, t. 95. Marburg, 1897. (↑)
14. Le fº 9 contient deux chansons d'Aimeric, le fº 10 en contient une. (↑)
15. A. Långfors, Les Chansons de Guilhem de Cabestanh, Paris, 1924. Voir les pages iii, iv et 76, et pour le texte, 18. (↑)
16. Voir Mahn, Werke, p. 153 : Vostre gen cors cuendet e gai... (↑)
17. Fritz Bergert, Die von den Trobadors genannten oder gefeierten Damen, Zeitschrift für rom. Phil., Beiheft 46, Halle, 1913, p. 20-22. (↑) (↑)
Bibliografia de l'edició - Bibliographie - Bibliography - Bibliografía de la edición - Notice bibliographique - Scheda bibliografica - Notícia bibliografica
Voir aussi Les Manuscrits pour les sources des éditions diplomatiques. Les abréviations dont nous nous sommes servi se trouvent après la date de publication.
APPEL, Bernart von Ventadorn, Halle, 1915.
APPEL, Provenzalische Chrestomathie, 6e éd., Leipzig, 1932 (Prov. Chrest).
APPEL, Provenzalische Lautlehre, Leipzig, 1918.
AUDIAU et LAVAUD, Nouvelle anthologie des troubadours, Paris, 1928.
AZAÏS, Lo Breviari d'Amor de Matfre Ermengau, 2 vol., Paris-Béziers, 1862-81.
BARTSCH, Provenzalisches Lesebuch, Elberfeld, 1855.
BERGERT, Die von den Trobadors genannten oder gefeierten Damen (Zeitschrift für rom. Phil., Beiheft 46). Halle, 1913 (Bergert).
CHABANEAU, Les Biographies des Troubadours en langue provençale, Toulouse, 1885.
CHABANEAU et ANGLADE, Jehan de Nostredame, Les vies des plus célèbres et anciens poètes provençaux, Paris, 1913.
FRIEDMANN, Einleitung zu einer kritischen Ausgabe der Gedichte des Troubadours Arnaut de Mareuil, Halle, 1910 (Friedmann).
DIEZ, Leben und Werke der Troubadours, 2e éd., Leipzig, 1882 (L. und W.).
JEANROY, Anthologie des troubadours, Paris, s. d.
JEANROY, La poésie lyrique des troubadours, 2 vol., Paris, 1934.
JEANROY et SALVERDA DE GRAVE, Poésies de Uc de Saint-Circ, Toulouse, 1913.
KLEIN, Die Dichtungen des Mönchs von Montaudon (Ausg. u. Abh.,7) Marburg, 1885.
LǺNGFORS, Les Chansons de Guilhem de Cabestanh, Paris, 1924.
LEVY, Petit dictionnaire provençal-français, 2e éd., Heidelberg, 1923.
LEVY, Provenzalisches Supplement-Worterbuch, Leipzig, 1894-1924.
LOMMATZSCH, Provenzalisches Liederbuch, Berlin, 1917.
MAHN, Die Werke der Troubadours, Berlin, 1846, t. I, p. 147 (M. W.).
MAUS, Peire Cardenals Strophenbau in seinem Verhältniss zu dem anderer Troubadours (Ausg. u. Abh., 5), Marburg, 1884 (Maus).
MEYER, Chanson de la Croisade contre les Albigeois, Paris, 1879.
MILÀ Y FONTANALS, De los trovadores en España, Barcelona, 1889.
NAPOLSKI, Leben und Werke des Trobadors Ponz de Capduoill, Halle, 1879.
PÄTZOLD, Die individuellen Eigentümlichkeiten einiger hervorragender Troubadours (Ausg. u. Abh., 95), Marburg, 1897.
PILLET-CARSTENS, Bibliographie der Troubadours, Halle, 1933.
RAYNOUARD, Choix des poésies originales des Troubadours, Paris, 1816-21 (Choix).
RAYNOUARD, Lexique roman, Paris, 1838-44. (Lex. rom.).
ROCHEGUDE, Le Parnasse occitanien, Toulouse, 1819. (P. O.).
Revue des langues romanes, Montpellier (Rev. des l. r.).
SCHULTZ-GORA, Altprovenzalisches Elementarbuch, 4e éd., Heidelberg, 1924 (A. E.).
ZENKER, Die Gedichte des Folquet von Romans, Halle, 1896.
Glossari - Glossar - Vocabulary - Glosario - Vocabulaire - Vocabolario - Vocabulari
INDEX DES NOMS PROPRES ET DES SENHALS
ANGIEUS, coms d'A. II, 32.
ARAGON XXI, 39.
BELHS CARBONCLES XXIII, 41.
BEL ESGART, Mon B. E. I, 41.
? BELHS SEMBLANS XIX, 9.
BELH VEZER, Mon B. V. XIX, 20.
BEN S'ESCHAI, Mon B. S'E. V, 36.
CEZAR, Juli C. II, 29.
ELENA XVII, 17.
ENSENHAT, N'E. XX, 53.
FRANCES XXV, 56 ; Mon F. VIII, 44, XXII, 51 ; Senher F. IX, 39.
FRANSA, la reïna de F. 10,29, vers 19.
GEN CONQUIS VI, 61 ; Mos G. C. VIII, 41, XV, 45, XXI, 36.
GENOËS III, 61, XXV, 51 ; Senher En G. XXII, 54.
GUILLELMA, Na G. 30,14, vers 58.
IRLANDA, senher ni reis d'I. II, 31.
MIRAMONS 30, 14, vers 67.
MONFERRAT, marques de M. XXIII, 42.
MONPESLIERS XV, 43.
? NA SES MERCE XXIV, 57.
NORMANDIA, ducx de N. II, 32.
OVIDIS XXV, 28.
? VASSALATGES 30,7, vers 42.
GLOSSAIRE
abaissar v. neut. baisser, XVI 19.
abrandar, s'a. s'enflammer II 9.
acli(n) incliné XV 28, XVI 24, XXIV 6.
aclinar et s’a. s’incliner XVII 14, XX 50.
adautar, s'a. de prendre goût à VIII 43.
ademplir réaliser XIV 48.
aderdre élever XII 26.
ades toujours IV 13, 25, V 22, IX 24, XIII 28, XVI 41, XVIII 19, 32, XXII 3, 56, XXIV 50.
adorar adorer V 22 : adorar vas alcun VI 44.
aduire amener, apporter IV 33, VI 49, XI 3, XIX 33, XXII 2.
afaire condition II 27, XX 13, XXIII 10.
afan peine, tourment IV 7, VII 11.
agensar embellir, plaire XXI 26, 39.
aip qualité I 42, II 12, XXI 7, 37, XXII 33.
aire famille, extraction, de bon a. noble II 34, 43, XX 53, XXV 4.
aizir, s'a. de approcher de VIII 27.
al(s) autre chose V 16, IX 13, XVI 7, XX 51.
albir(e) opinion V 20, X 12, 34.
alques un peu XIV 4.
amaire cas-rég. amador amoureux, amant II 19, IV 12, VI 56, XII 43, XVI 39, XIX 21, XXV 16, 29.
ambaissat affaire XI 36.
Amors Amour I 10, II 1, 13, 17, 26, 45, IV 14, 33, 43, VI 2, 37, VII 2, 15, 21, VIII 3, 7, 16, 35, XI 3, 4, 18, 21, XII 5, 22, XIV 8, 9, XV 1, 13, 28, 41, XVI 18, 26, XVIII 4, 25, 42, XIX 6, XX 8, 14, 23, XXI 32, XXII 24, XXIII 1, XXIV 1, XXV 49.
ardimen témérité IV 3, 43, VI 55, XIV 23, XVIII 29.
aspre âpre IV 37.
atraire attirer II 6 ; tirer XX 28.
atur obstacle VI 42.
aucire tuer II 1, 14, X 26, 39, XII 10, XIII 25, XV 21, XVI 17, XX 25, 47.
auratge vent XVII 15.
aussor plus haut IV 46, VI 59, XVIII 33.
auzar oser I 7, 12, 15, III 33, IV 20, V 8, IX 16, 22, 28, XIV 5, 21, XVI 29, 34, XVIII 11, XX 27, XXI 35, XXIII 2, 5, 27, XXV 8, 15, 25.
avïar mettre en train XX 54.
avol vil XXII 39.
azirar fâcher,haïr III 30, IV 23, X 21, 28, XIV 9.
bailia puissance, gouvernement II 39, XII 30.
baisaire cas-rég. baisador celui qui embrasse XX 37.
balansa balance XXV 35.
baussat trompé IX 39.
bauzaire cas-rég. bauzador trompeur XX 45.
belaire comp. fém. de bel plus belle II 5, XVII 18.
benestan parfait IX 14, 41, XIX 27.
blandir courtiser II 10.
blos exempt XXI 21.
brizar briser VII 9.
cabalos supérieur I 43.
caber être contenu XII 44, XXIII 12.
cambïar, camjar changer VII 31, X 37, XIII 22, XIX 22.
cap sommet IV 20, XV 18.
capduelh sommet, autorité IV 20, 46, XVIII 17.
carsir chérir XXI 18.
casar poursuivre II 25.
castiar exhorter XIII 12.
celadamen secrètement I 9.
cert sûr, fidèle V 21, 39.
chauzimen, cauz- choix, discrétion, clémence, pitié I 36, III 9, VI 45, X 10, XI 45, XIII 50, XIV 44, XXI 5, 14, XXII 2, XXIII 13, XXV 12.
chauzir en choisir VIII 3.
clamor bruit, plainte XXIII 25.
clau clé IV 14.
cobir accorder XXI 1.
cochat affligé VI 10.
color couleur I 3, XI 41, XXIII 33, XXV 54.
colre vénérer XXI 8.
cometre attaquer XXII 34.
complir remplir V 19.
complit accompli VIII 17.
conoissensa savoir, reconnaissance I 41, XXI 5, 36.
conortar réconforter II 36, VII 13, IX 8, XV 27.
consensa, coss- permission I 30.
consentir permettre II 28, XI 44.
consire pensée, souci X 1, XVI 7.
consiros soucieux X 4.
conven promesse XII 24, XX 40.
cora que à quelque moment que XI 11.
coral sincère XII 27, XXV 29.
coralmen sincèrement XX 24.
cozen douleur cuisante VI 6.
cri(n) chevelure XVII 22.
dan dommage I 8, IX 7, X 38, XIV 32, XIX 8, XX 16, 19, XXIV 30.
dec(h)azer v. neut. déchoir ; v. a. détruire V 18, XIX 32.
deferir, se d. (?) différer XX 54.
defes interdiction IV 32.
delis inf. delir (?) déchoir XVI 37 ; abandonner XXIV 30.
derdre élever IV 18, XII 14.
desasegurar inquiéter XXII 23.
destolre, se d. se désister IV 44.
destreigner tourmenter XXIII 1, XXIV 37.
devesir expliquer XIV 47.
devi(n) celui qui devine ; celui qui guette (les amours d'autrui) XV 35, XXIV 48.
devire séparer, partager VII 30, X 33, XV 15.
dezert désert V 35.
dezirier désir II 9, IV 16, XII 10, XIV 3.
doler, se d. souffrir IV 5, XII 4.
domengier vassal XV 4.
domnejar servir les dames XXIV 9.
drech subst. droit ; adj. légitime, juste II 28, 41, 42, VII 30, XX 39, XXIV 17.
drechura droit II 23, XXII 40.
drudaria amour XIII 31.
drut amant VIII 20.
duire instruire XII 3.
eis, eus même I 11, XV 7.
eisausar élever XII 14, XXV 31.
enans avantage XVIII 23.
enansar pousser en avant VI 19.
encaussar chasser XXIII 3.
engan, enjan tromperie IX 6, 26, XIX 45, XXI 21.
enganaire cas-rég. enganador trompeur X 35.
engenh esprit, habileté XXI 32.
engres violent IV 7.
enquerre chercher, requérir d'amour II 11, XVIII 15.
ensenhamen instruction ; bonnes manières ; sagesse I 1, II 15, III 25, VI 21, 62, XII 1, XIII 47, XXI 3, XXV 22, 41.
enten pensée, désir XXIII 5.
entendre, e. vas s'engager vers XIV 39 ; (s’) e. en courtiser X 34, XV 10.
esbaudejar réjouir XXIV 1.
esbaudir, s'e. s'égayer XII 4, XVI 3.
esc(h)azer échoir I 40, V 9, VIII 20, XI 48, XVI 13 ; s'e. être adjugé XIX 28 ; convenir (?) X 36.
escondir cacher II 2, XVI 42.
esdevenir devenir XX 36.
esfredar troubler XI 19.
esmai inquiétude XIV 1, XXIV 2.
esmerat parfait VI 36, XIII 4.
espert habile V 14.
estier(s) autrement III 33, IV 29, V 9, XV 12, XXI 35.
estra hors de XXIV 7.
estraire retirer II 26, XVIII 20, XXIII 2, XXV 5.
estrenher étouffer X 14.
fadia refus XXII 39.
faillensa défaut III 11, XXI 33.
faillimen défaut, erreur III 18, XIV 18, 30.
faillir faillir, manquer V 13, VII 33, VIII 21, XIV 20, XX 42, XXIV 26, 29 ; subst. péché III 20 ; ses f. assurément III 51.
fenher feindre VI 28 ; se f. cesser XV 8.
flor fleur VI 6, XVI 4, XVII 18.
folheiar agir follement I 19, II 7, XXIV 25.
franher rompre, briser VII 9, XX 40.
fuelh feuillet (?) XVIII 33.
fuelha feuille XVI 10.
gap exagération XII 19.
gaug joie, jouissance VI 14, VII 10, XIX 39, XXV 54.
gauzimen, jau- joie VI 57, X 30.
g(u)azardo(n), gui-, -erdo, récompense I 40, V 39, IX 9, XIX 16, XXIII 24.
gensar s'embellir XVI 11.
gienh habileté, ruse I 5, II 4, 44, III 11.
granren beaucoup XV 16.
grat degré VI 59.
grazir bien accueillir III 36, XXIII 22 ; faire récompenser XXIV 46.
greu lourd, difficile V 4, VII 8, XIV 34, 41, XIX 20, XX 12, XXV 25.
greujar v. neut. souffrir (?) XXIV 17.
guandir protéger, se g. se réfugier II 2, VIII 35.
guit guide XXI 15.
guiza façon VII 16, VIII 37 ; a g. de comme V 1.
gurpir abandonner XX 40.
ira colère I 13.
issernit distingué VIII 25.
jai geai XVII 4.
jasse toujours XI 47.
laire cas-rég. lairon voleur XX 36.
laissar abandonner II 24 ; laisser V 33, X 26, XIII 14 ; se l. se désister II 11, IX 17, XXV 57.
landa plaine II 24.
languir languir VIII 29, XIV 12, XXIII 38 ; abattre XV 14.
lausenga flatterie XV 37.
lausengier flatteur XIV 31, XV 32, XVI 36, XX 44.
lei loi XXIV 7 ; a lei de à la manière de VI 51, XV 10.
leu léger VII 11, XX 2.
leugier léger ; volage XIV 22, XV 5.
leujaria imprudence II 22.
lezer permission XII 12.
ligamen lien X 9.
luecx, en l. parfois XIII 20.
mala à la male heure XIX 10, XXIV 59.
malsabensa mécontentement I 13.
maltraich peine VI 5, XXII 10.
manen riche III 48.
mans pl. ouvriers, serfs VII 34.
mantenen immédiatement X 39.
mantenensa secours I 29, XXI 19.
martir(e) martyre X 14, 22, XVI 21.
meitat moitié VII 29.
mensprendre faillir V 12.
mentaver nommer XXIII 42.
mentire menteur X 35.
merce merci, pitié I 36, II 18, 20, III 9, IV 22, VI 11, 49, VII 21, 26, XI 44, 45, XII 9, XIII 45, XV 4, 31, XVII 25, XVIII 25, XX 29, XXI 14, XXIV 5. clamar m. demander grâce II 19, III 23, IV 26, V 30, VI 42, XI 40, XIII 49, XIX 7, 14, XXIII 8, XXIV 61, XXV 8 ; pregar m. I 22, XXIII 15, XXIV 27.
mesura mesure VII 6, VIII 8, XIV 15, XV 30, XXI 3, XXII 13.
meteis même II 3, XV 42.
meyns de sans XX 21.
miraill miroir ; modèle IV 45, VI 27.
miranda tour de guet II 38.
mudar, se m. s'empêcher XVII 11.
nafrar blesser XXIII 6.
noncaler indifférence XII 42 ; gitar a n. ne pas se soucier de XIV 42, XXI 24 ; gitar de n. se soucier de XIV 52.
nozedor celui qui nuit VII 35.
nozer nuire XIV 31, XXIII 17.
ochaison cause ; accusation XIX 35, XXII 16, XXIII 28.
ops nécessaire ; moyens de subsistance II 16, VI 41 ; aver o. falloir XV 19, XVI 23.
orat désir XI 52.
paor peur I 6, 13, 35, XIV 20, XV 21, 32.
par femelle XVII 8.
paradis paradis V 25, XII 48.
paratge noblesse XV 28, XVIII 26, 30, XXIII 9.
paria compagnie II 11, XII 3, XIII 2.
partir partager XXI 32 ; v. neut. s'en aller VII 19 ; se p. s'éloigner III 26, X 17, XIII 9, XV 25, XXIII 37, XXV 6.
pascor printemps VI 64.
pastor berger V 25.
patz paix XIII 14 ; en p. patiemment XI 49, XIX 19.
pecador malheureux XX 29.
pechat responsabilité VI 12.
persiar (?) percer VII 9.
pessamen chagrin, pensée IV 28, X 2.
pezar déplaire II 44, IV 30, XIV 2, XXII 14.
planet simple XX 2.
pliure assurer XII 16, XIII 21.
portier portier XV 19.
prim excellemment XXIV 54.
privat intime IX 18, XIX 37 (ou : discret) ?
pro assez, beaucoup VI 30, VIII 21.
pro profit I 8, III 23, XVIII 23, XIX 6.
pueg colline II, 24.
pujar monter II 23, 27, 35, XI 38.
rancura plainte XXII 20.
rancurar reprocher XXIII 26.
randa, a r. entièrement II 30.
recreire, se r. se désister I 17, XIX 23.
repaire demeure II 12, XX 49.
rescos, a r., en r. en secret I 15, X 32.
respieg espoir, attente V 3, XII 38.
ressidar se réveiller IX 32, 20.
retraire raconter ; retirer I 43, II 33, XI 28, XIV 25, XX 21, 44, XXIV 18, XXV 15, 28 ; reprocher XXIII 26.
revenir ranimer XVII 16, XIX 4.
ricor richesse, puissance I 21, II 6, III 50, VI 32, XXIII 9, XXV 30.
rossinhol rossignol XVII 4.
saber, mon s. sciemment, à mon avis VII 33, XV 21.
sabor saveur IV 8, VI 23.
saur couleur d'or XVII 22.
sazos, maintas s. souvent VIII 23.
seignoriu seigneurie XXI 23.
servire serviteur IV 21, X 7.
soanar refuser XXIV 21.
sobrancier supérieur XV 26.
sobretemer, sobretemor peur excessive I 11, V 13.
sobrier, a s. en abondance XIV 45.
soplegar s'incliner IV 25, V 22, XVIII 26 ; supplier XII 2.
sofranher manquer XII 12, XXV 10.
sofrire celui qui souffre X 29, XI 50.
solatz joie VII 18, VIII 30, 41, X 31, XI 5, 6, XIII 22, XVI 21, 34, XXI 2, XXV 9, 46, 59.
sordejar empirer XXIV 15.
sorzer élever VII 3.
talan, -en désir, amour VIII 19, IX 13, XII 10, XIII 28, XIV 5, 22, XXII 11.
tan petite quantité, mil tans mille fois autant XIX 17.
tanher convenir II 25, XII 24, XXI 41.
temensa crainte I 6, III 31, XXI 12.
temer craindre II 1, III 10, VI 12, VII 32, VIII 21, IX 23, 27, XIV 35, XV 26, XVI 12, XVIII 27, XX 14, XXIII 4, XXV 33.
terner, temor crainte V 10, XII 38, XIX 11.
tertz tiers V 7.
tolre enlever ; empêcher I 6, 12, XV 32, XX 14, 39, XXI 33 ; se t. se désister IV 35.
tornar tourner, changer VII 16, 22, X 21, XXIV 2 ; revenir XIV 51.
trahi train, fracas XVII 32.
trametre envoyer XVI 43, XXI 40.
trebalh tourment XVIII 34, XXIV 45, 46.
triar choisir XVIII 30.
trop beaucoup, très, trop, II 21, XI 22.
truan vil II 17.
usar consumer VII 9.
vairar, se v. se changer II 13.
vair(e) inconstant II 44, III 12.
vassalatge exploit XVIII 14.
vejaire opinion II 40, XXIV 59.
ventura bonne chance XXI 10.
vianda nourriture II 16.
virar virer, changer I 26, II 13, IV 38, VII 15, 20, X 15, 18, XVI 28.
volver détourner VII 15, X 15.
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