De la poésie des troubadours à son déclin, et de sa chute.
Lorsqu’on observe l’état de la poésie des troubadours à son déclin, on la voit se localiser en un certain nombre de centres qui peu à peu s’isolent les uns des autres, s’affaiblissent et disparaissent. Parmi ces centres, les plus brillants sont les cours d’Alphonse X de Castille, des rois d’Aragon Jacques Ier, puis Pierre III, et des ducs d’Este. Viennent ensuite les petites cours des comtes de Rhodez, des vicomtes de Narbonne, des comtes de Foix. C’est hors du pays où elle était née et où elle avait opéré son plus grand développement que cette poésie recevait le plus d’encouragements. Dans cet état de choses, les conditions nécessaires à son existence se trouvaient interverties. Transportée en des pays où se parlaient des idiomes apparentés, mais non identiques au provençal, elle y avait pu vivre et prospérer pendant un siècle grâce à de continuelles immigrations qui, venant de la mère patrie, la vivifiaient sans cesse. Elle avait obtenu ce succès presque sans égal qu’elle imposait sa langue aux poètes des pays où elle s’établissait ; et en Lombardie comme en Catalogne, tant qu’il y eut des troubadours venus des pays de langue d’oc, on composa en langue d’oc. Alphonse II et Pierre III d’Aragon, Guilhem de Bergadan, Hugo de Mataplana, Raimon Vidal de Besaudun, Serveri de Girone, ne chantaient point en catalan, ni Sordel, Lanfranc Cigala, Bonifaci Calvo, Ferrari, en lombard ou en toscan. Mais lorsque la dernière génération des troubadours venus d’au-delà des Pyrénées fut épuisée, les idiomes locaux reprirent leurs droits, et de la poésie provençale il ne resta plus qu’une tradition classique dont longtemps encore l’effet se fit sentir en Espagne comme en Italie.
Les derniers troubadours qui passèrent les Pyrénées ou les Alpes avaient connu dans leur première jeunesse les beaux temps de la poésie de cour et en retrouvèrent comme un reflet auprès d’Alphonse le Sage ou des ducs de la maison d’Este. Ceux qui restèrent en France ou s’y formèrent depuis leur départ y rencontrèrent des conditions bien moins favorables. La puissante maison de Toulouse, depuis si longtemps la protectrice des troubadours, avait perdu son prestige, et bientôt (1249), cédait la place à un frère du roi de France. Le comté de Provence, encore plus mal partagé, tombait, en 1246, sous la main d’un autre frère du même roi qui n’effaça point par ses actes l’antipathie qu’excitait son origine. Les seigneuries secondaires qui avaient conservé leur indépendance purent prolonger pendant quelque temps l’existence de la poésie de cour, mais non la maintenir dans son ancienne splendeur. Ainsi, cette poésie périssait en France faute de soutien, tandis qu’à l’étranger, où elle obtenait un meilleur accueil, elle se transformait, empruntant la langue des pays où elle s’était réfugiée.
M. Diez a fort bien montré comment la poésie de cour, étant le produit de l’esprit chevaleresque tel qu’il régnait parmi les seigneurs du midi, au XIIe siècle, se trouvait soumise aux vicissitudes du système féodal et devait tomber avec lui (1). Cette raison, parfaitement suffisante, dispense d’en chercher d’autres, et par exemple de supposer de la part du public un dégoût pour une poésie qui, ayant épuisé son cercle d’idées, n’aurait plus vécu que de lieux communs. Diez encore, a parfaitement répondu que cette explication, admissible si toute la poésie de cour avait consisté en chansons amoureuses, ne pouvait s’appliquer au sirventes ni au conte (non plus qu’à bien d’autres genres) qui ne furent jamais si florissants qu’au XIIIe siècle, c’est-à-dire au déclin même de cette poésie.
La chute de la poésie des troubadours, en tant que poésie de cour, était donc en quelque sorte fatale. N’eût-elle pas été déterminée par les événements dont le Midi fut le théâtre au XIIIe siècle, qu’elle serait arrivée un peu plus tard, et plus lentement aussi, par suite du développement naturel de la société. Mais devait-il arriver nécessairement que la fin de cette poésie entraînerait celle de la littérature provençale ? En d’autres termes, la protection accordée aux troubadours était-elle la condition indispensable de tout mouvement littéraire au midi de la France ? En thèse générale, on ne saurait le prétendre. Ce serait réduire les lettres à un seul mode d’existence et oublier que les phases des littératures sont marquées par une succession de genres qui sortent les uns des autres, se proportionnant aux circonstances du temps et du lieu. La plupart des littératures ont été, pour un temps, poésies de cour, et, les conditions de cette période cessant, se sont développées dans un autre sens. Est-ce donc parce que, dans les pays de langue d’oc, la poésie, de populaire qu’elle était, s’était élevée d’elle-même, sans influence extérieure, au rang de poésie de cour ; est-ce parce qu’à ce degré elle avait montré une puissance et une fécondité dont on chercherait vainement l’équivalent en France, en Italie ou en Espagne ; est-ce, en un mot, pour avoir été la plus forte en son genre, que seule elle devait succomber au sortir de cette période, impuissante à se transformer, incapable de laisser après elle une littérature provençale ?
Évidemment, des circonstances spéciales au Midi de la France peuvent seules expliquer un fait aussi isolé ; et ces circonstances, il ne faut point les chercher ailleurs que dans l’établissement de la domination française dans les provinces méridionales.
Ici, l’on ne prétend point que les persécutions qui furent la suite de la croisade albigeoise aient recherché les écrivains du Midi ou proscrit leurs ouvrages, et l’on ne veut pas dire non plus que les populations aient oublié leur langue puisque, maintenant encore, elles n’y ont pas renoncé, puisque, dans les classes supérieures mêmes, l’emploi du français comme idiome courant de la conversation ne remonte pas à plus d’un siècle ou un siècle et demi. Mais, ce qui est incontestable, c’est qu’à partir de la poésie des troubadours, l’évolution littéraire se fit dans le sens français et bientôt en français. Les romans de Blandin de Cornouailles et de Guillaume de la Barre, au commencement du XIVe siècle, sont de plates imitations des romans d’aventure français (2). Gaston II, comte de Foix (1315-1343) encourage la composition de l’Elucidari de las proprietatz de todas res naturals, vaste compilation mêlée de prose et de vers ; mais, au milieu du XIVe siècle, son fils, Gaston Phœbus, écrivait en français le Traité de la chasse, et, dès les premières années du règne de Charles VI, le prieur de Salon, Honoré Bonnet, composait en français son Arbre de batailles, qui du reste ne laissa pas d’exciter au Midi quelque intérêt, puisqu’il en existe une traduction contemporaine en provençal (3). En ces temps-là, la littérature était l’œuvre d’un petit nombre et s’adressait à un public restreint. Il eût été bien difficile aux écrivains méridionaux de trouver une voie indépendante et de se soustraire à la pression du goût français quand on voit avec quelle puissance elle s’exerçait hors de France. L’école de Toulouse l’essaya au commencement du XIVe siècle, mais ce mouvement de réaction aurait eu besoin, pour réussir, d’avoir son point de départ dans le sentiment national, et non pas dans des idées littéraires étroites et arriérées. Mais le sentiment national, peu développé au Moyen-âge, n’avait pas encore pris la langue pour signe extérieur. Ce n’est que de nos jours qu’on voit des nations privées de leur indépendance s’attacher à maintenir la pureté de leur idiome et la perpétuité de leur littérature. Aussi, pourrait-on dire que, malgré les siècles écoulés depuis l’annexion des pays de langue d’oc à la France, la formation et l’expansion d’une littérature originale dans les provinces du Midi ont plus de chances de réussite aujourd’hui qu’au XIVe siècle.
Cependant, les circonstances qui annihilèrent la littérature provençale en l’entraînant dans le courant de la littérature française, pour s’être manifestées en peu d’années, ne durent pas produire leur effet en un temps aussi court. Pendant la seconde moitié du XIIIe siècle, les troubadours, bien que la plupart du temps sans protecteurs, n’ont pas dû cesser subitement leurs chants. Au même temps et durant la première moitié du XIVe siècle, avant que l’influence française eût tout à fait pris le dessus, il est certain qu’une littérature plus bourgeoise que la poésie de cour et possédant encore, au moins par la langue, une certaine indépendance, a cherché à s’établir. Malheureusement, sur tout le mouvement littéraire de cette période, en dehors de l’école de Toulouse, dont les manuscrits ont été soigneusement conservés, nous avons peu de renseignements. La littérature provençale, qui nous est parvenue dans un état si fragmentaire, a peut-être subi plus de pertes pour sa dernière époque que pour le temps de son apogée. Assurément, nous n’avons qu’une faible partie des poésies que composèrent les troubadours de la période qu’on pourrait appeler classique, celle qui s’étend entre le milieu du XIIe siècle environ et la croisade albigeoise ; il ne faut pas perdre de vue que nos chansonniers ne sont que des anthologies, et si nous n’avons que vingt-cinq pièces de Folquet de Marseille ou quarante-six de Peire Vidal, il n’en faut rien conclure, sinon que ceux qui, vers le milieu du XIIIe siècle, s’occupèrent les premiers de recueillir les poésies des troubadours, n’en connaissaient pas davantage. Mais, après tout, si nous considérons que de l’immense majorité des pièces de l’époque classique nous avons plusieurs copies, nous serons autorisés à conclure que la poésie de ce temps nous est parvenue à peu près dans l’état où on pouvait la connaître au temps d’Alphonse de Poitiers et de Charles d’Anjou. Nous avons le choix dont on se contentait alors. Autre chose à partir de ce temps. Guiraut Riquier, les troubadours de Béziers, Nat de Mons, Folquet de Lunel, Serveri de Girone, et la plupart de ces poètes de la fin du XIIIe siècle de chacun desquels nous n’avons qu’une ou deux pièces, figurent dans deux collections seulement : le chansonnier toulousain, conservé à la bibl. imp. sous le nº 856 du fonds français, et le chansonnier d’Urfé (La Vall. 14), qui dans beaucoup de cas se répètent, ayant apparemment puisé à la même source. D’autre part, en dehors des troubadours, les compositions de ce temps nous sont bien rarement arrivées en plusieurs exemplaires. Il n’existe qu’une copie des nouvelles de Raimon Vidal, de Flamenca, de Blandin de Cornouailles, de Guillaume de la Barre, des vies de sainte Enimie, de saint Alexis, etc. (4) Et comme ces ouvrages, et bien d’autres qu’on pourrait citer, ne sont mentionnés par aucun contemporain, le souvenir même s’en serait perdu sans la chance qui nous a conservé les mss. uniques où ils sont transcrits. Il fallait assurément que les compositions provençales fussent tombées en discrédit, pour qu’on apportât si peu de soin à en multiplier les copies. Et par là on juge de ce qui doit s’être perdu des œuvres de ce temps. (↑)
§ II.
Le chansonnier Giraud.
Un manuscrit, donné en 1859 à la Bibliothèque impériale par M. Ch. Giraud, de l’Institut, permet de réparer quelques-unes de ces pertes. C’est un chansonnier qui, dans son état actuel, contient environ 185 pièces, plus un assez grand nombre de ces couplets isolés qu’on appelait coblas esparsas. Il va sans dire que la plupart sont déjà connues par d’autres recueils, que souvent même on en possède un texte supérieur à celui du manuscrit de M. Giraud. Mais il paraît que le compilateur de ce chansonnier a puisé à des sources négligées jusqu’à lui, ou plutôt qu’il a emprunté largement à la tradition orale, car il ne nous a pas conservé moins de 32 pièces (sans compter quelques coblas) qu’on chercherait vainement ailleurs. Toutes ces compositions, sauf une chanson de Guilhem de Saint-Didier, appartiennent à la période comprise entre 1270 et 1310 environ, et apportent ainsi un important supplément aux notions éparses que nous possédions jusqu’à présent sur l’état de la poésie provençale à cette époque. Ce chansonnier a été exécuté en Provence, — ce qu’on peut savoir de son histoire confirme pleinement les indices tirés du dialecte, — et par conséquent il n’est point surprenant que les pièces nouvelles dont nous lui devons la connaissance se trouvent être l’œuvre de provençaux, toutes les fois que nous en pouvons vérifier l’origine. Cette circonstance ne leur donne pas un médiocre intérêt. La Provence en effet, est faiblement représentée dans les deux recueils mentionnés plus haut, qui à eux seuls fournissent à peu près tout ce que nous possédons jusqu’à présent des troubadours de la dernière époque. Depuis la mort de Blacatz (1236 ou 1237 (5)) toute la littérature de la Provence consiste, d’après les sources jusqu’ici utilisées, en quelques pièces de Blacasset, Bertran de Lamanon, Boniface de Castellane, Granet, Paulet de Marseille, Raimon de Tors de Marseille, Duran de Carpentras, Guilhem d’Hyères, Bertran Carbonel de Marseille, auxquelles il faut ajouter la Vie de saint Honorat, de Raimon Féraut (6). À ces noms viendront désormais se joindre ceux de Daspols, de Jacme Mote d’Arles, de Rostanh Berenguier de Marseille, de Ponson, de Moter, de Berenguier Trobel, de Johan de Pennes, de Guilhem de Lobevier, d’Albaric, de Guibert, de Peire Trabustel, de Rainaut de Tres Sauses. Pour certains de ces personnages, nous n’avons rien de plus que leurs noms et quelques indices d’où peut se déduire leur origine provençale, mais pour d’autres les renseignements sont plus abondants. L’une des deux pièces de Daspols étant un planh sur la mort de saint Louis est par le fait datée de 1270. La pièce où Jacme Mote, s’adressant à Charles II, rappelle les maux que le règne de son prédécesseur a causés à la Provence et exprime l’espérance d’un régime meilleur, date sans doute du premier voyage de Charles II en Provence, c’est-à-dire de 1291. Enfin Rostanh Berenguier, le plus habile peut-être des troubadours que nous révèle le ms. de M. Giraud, vient se placer dans les premières années du XIVe siècle, puisqu’il fait l’éloge du grand-maître Foulque de Villaret, l’illustre vainqueur de Rhodes. D’autres pièces se laissent également dater avec plus ou moins de précision. Ce sont là de précieux jalons pour l’histoire littéraire. La vie de ces représentants attardés de la poésie de cour serait intéressante à connaître ; malheureusement nous sommes mal renseignés à cet égard. Vivaient-ils, à la façon des anciens troubadours, des dons que leur faisaient les personnages qu’ils visitaient ? Ou bien étaient-ce, comme les lauréats de Toulouse, d’honnêtes artisans qui charmaient leurs loisirs par le culte des muses ? Il est à croire qu’ils s’efforçaient de maintenir la tradition, aussi bien quant à la rémunération due au troubadour qu’en ce qui avait rapport à son art; mais il se peut bien que la rémunération se soit parfois fait attendre un peu plus que de raison. On le croirait du moins, à lire l’envoi un peu impatient de la tenson adressée par Bertran Carbonel au comte d’Avellino. À vrai dire, il n’y avait plus alors de protecteurs de la poésie tels qu’avaient été Barral de Marseille, le marquis Boniface VIII de Montferrat, Guillaume IV d’Orange, Blacatz, et tant d’autres. On envoyait bien ses poésies à tel ou tel grand personnage, mais il n’en résultait pas, comme jadis, une protection permanente. La tornada ou, pour parler français, l’envoi de ces compositions remplissait simplement le rôle qui, dans la littérature en prose, était dès lors et fut bien longtemps encore dévolu aux dédicaces. Somme toute, ces troubadours de la dernière heure devaient mener une vie médiocrement brillante. C’étaient cependant, selon toute apparence, des poètes de profession, car si on compare leurs compositions avec les produits récompensés à Toulouse, on y trouvera encore trop de distinction, trop de littérature surtout pour en faire l’œuvre de simples artisans.
Plusieurs de ces troubadours appartiennent à la région des bords du Rhône, et, par exemple, un fait, assurément fort inattendu que nous révèle le ms. Giraud, c’est qu’il y avait à la fin du XIIIe siècle ou au commencement du XIVe une sorte de petit centre poétique à Tarascon.
Cette petite ville, qui n’a jamais joué un grand rôle en quoi que ce soit, n’a pas laissé cependant de fournir son petit contingent à l’histoire des troubadours. On connaissait trois poètes tarasconais, des moins célèbres, il faut l’avouer : Ricaut ou Richart de Tarascon (7) Tomier et Palazin (8). Rigoureusement, le ms. Giraud ne nous autorise à ajouter aucun nom à cette courte liste ; toutefois il ne serait pas téméraire de considérer comme habitants de Tarascon, Johan de Pennes, qui déclare, et ce ne devait pas être un médiocre éloge, qu’il n’est pas dans Tarascon de dame plus belle que sa « guerrière ». — car tel est le surnom qu’il donne à sa bien aimée, — et Ponson qui préfère l’amour de sa dame à Beaucaire et à tout le territoire d’Argence (sur la rive droite du Rhône, en face Tarascon).
Entre les noms nouveaux que le ms. Giraud ajoute à l’histoire des troubadours, il en est deux qu’on connaissait par les Vies des plus célèbres et anciens poètes provençaux de Jehan de Nostre Dame (Lyon, 1575), ceux de Jacme Mote d’Arles et de Rostanh Berenguier de Marseille. Mais à vrai dire, le témoignage de Nostre Dame ne fournissait que leurs noms, car les récits qu’il en fait, et qui seront rapportés en leur lieu, sont si visiblement fabuleux que la critique ne pouvait que les rejeter absolument. La comparaison de ces récits avec les renseignements authentiques que fournissent les pièces de Jacme Mote et de Rostanh Berenguier, montre une fois de plus la mauvaise foi ou la sottise de Nostre Dame ; car les deux alternatives peuvent être soutenues, selon qu’on regarde ce procureur au parlement d’Aix comme l’inventeur des faits qu’il avance, ou qu’on admet la réalité du moine des îles d’Or et de Hugues de Saint-Cezari, ces prétendus biographes de l’autorité desquels il se couvre sans cesse. Réservons présentement la question de l’autorité qu’il convient d’attribuer à Nostre Dame. Elle est trop compliquée pour être traitée incidemment ici. Tout à l’heure, elle se représentera lorsque nous aurons à faire l’histoire du ms. de M. Giraud, et nous pourrons alors, sans prétendre l’épuiser, réunir quelques faits d’où résultera une conclusion plus précise et plus sûre que les opinions assez vagues qui ont jusqu’à présent régné sur ce sujet (9).
Le ms. Giraud se trouve à un autre égard en connexion avec Nostre Dame. Sur quelques espaces laissés blancs aux folios 21 et 22 une main qui paraît du XVIe siècle, mais qui cherchait certainement à se faire plus ancienne, a transcrit trois pièces provençales, trois sonnets qui, pour être mis sous les noms de Jacme Mote, de Blacasset et de Bertran de Lamanon, ne sont néanmoins guère plus anciens que la main qui les a tracés (10). Ce sont des faux qui paraissent apparentés de très près à ceux que J. de Nostre Dame a semés avec une si déplorable abondance en ses Vies des poètes provençaux. Les uns et les autres semblent sortir d’une même fabrique. Faut-il croire que leur auteur commun est J. de Nostre Dame lui-même ? On verra tout à l’heure que cette proposition ne manque pas de vraisemblance, quoiqu’elle ne puisse être prouvée. (↑)
§ III.
Description du chansonnier Giraud ; son histoire.
— Jehan de Nostre Dame.
Les observations qui précèdent ont eu pour but d’indiquer d’une façon générale l’intérêt qu’offre l’étude du manuscrit qui a fourni la matière du présent mémoire. Il est temps maintenant de passer à la description de ce chansonnier et de rapporter ce que je sais de son histoire. Viendront ensuite quelques remarques sur le dialecte dans lequel il est écrit, et alors commencera le mémoire proprement dit dans lequel j’étudierai les pièces nouvelles de ce recueil, groupant ensemble toutes celles du même auteur, et classant autant que possible les auteurs par ordre chronologique. En appendice, je donnerai pièce par pièce la table du ms. Giraud et celle d’un autre recueil beaucoup plus important, le ms. d’Urfé qui n’a pas été jusqu’à ce jour décrit en détail (11).
Le manuscrit donné à la Bibliothèque impériale par M. Giraud est un volume en fort papier de coton, contenant en son état actuel 73 feuillets, y compris deux feuillets de garde en partie écrits. Il a une double pagination : la première, qui peut remonter au XVe siècle, ne s’étend pas à la moitié du ms. et, de plus, est tout à fait irrégulière (12) : notons cependant qu’elle commence par le chiffre 4 ; la seconde est du XVIe siècle, et s’étend de 4 à 79, constatant l’absence des feuillets 1-3, 43-45 et 70-71. De plus, il manque à la fin du volume un nombre de feuillets que nous ne pouvons déterminer. En tête du feuillet chiffré 4, maintenant le premier après le feuillet de garde, on lit ces mots écrits au XVIIe siècle : « Livre patois où sont cités plusieurs personnages de Provence et distingués », ce qui montre que la mutilation du ms., au moins en ce qui concerne le début, n’est pas récente. Les feuillets de garde et trois feuillets ajoutés à la fin contiennent des essais d’index et la copie de quelques vers du chansonnier. Ce chansonnier est écrit à longues lignes, et d’une seule main, sauf quelques pièces dont il sera parlé dans un instant. L’écriture est assez cursive et peut être rapportée à la première moitié du XIVe siècle. Il n’y a ni peintures, ni lettres ornées, ni rubriques. Il se divise en deux parties. La première comprend les feuillets numérotés 4 à 22. Les deux derniers de ces feuillets et le bas du fol. 20 vº, étant restés blancs, ont été remplis, 1º, vers le milieu du XIVe siècle, par deux tensons et trois couplets isolés écrits de deux mains différentes que je désigne par β et γ (13) ; 2°, au XVIe siècle, par les pièces fausses dont il a été dit quelques mots ci-dessus. La seconde partie comprend le reste du ms. Les pièces y sont numérotées selon une série continue qui va de j à cliiij (14).
La bibliothèque de Carpentras renferme parmi les additions à la collection Peiresc un recueil de notes sur des sujets variés d’histoire et d’archéologie, entre lesquelles se trouvent cinquante-cinq feuillets relatifs à l’histoire de Provence. L’écriture, qui est remarquablement nette, paraît devoir être rapportée au milieu ou à la seconde moitié du XVIe siècle. Elle m’a paru être identique à celle des ébauches de table qui ont été tracées sur des feuillets de garde, tant à la fin qu’au commencement du ms. Giraud. Selon feu Lambert, le regrettable bibliothécaire de Carpentras, cette écriture serait celle de Jehan de Nostre Dame, l’auteur des Vies des poètes provençaux (15). Si le fait était prouvé, il aurait une importance réelle pour la critique des sources auxquelles a puisé l’infidèle historien des troubadours. En effet, l’auteur des notes contenues dans le ms. de Carpentras a très-certainement possédé notre chansonnier. Il le cite à plusieurs reprises comme lui appartenant. C’est ce qu’il fait notamment lorsqu’il traduit les deux pièces de Daspols (voy. ci-après, § IV). Ailleurs, à propos du troubadour Hugues de Pena, il mentionne comme se trouvant dans son chansonnier « un dialogue de luy et de sa dame qu’il appelle ma doulce guerrière », allusion manifeste à la pièce de Johan de Pennes que contient le ms. Giraud, fol. 26 v°, et qui ne se trouve, non plus que les pièces de Daspols, nulle part ailleurs. Mais si Jehan de Nostre Dame a possédé notre ms., il a donc été à même de puiser à une bonne source. Il en aurait pu tirer, sur bon nombre des troubadours qu’il a étudiés, des renseignements, sinon suffisants, du moins valables et, le plus souvent, en contradiction complète avec ce qu’il nous rapporte des mêmes personnages. Il les a négligés de propos délibéré, grave présomption contre sa bonne foi. On est, par là, amené à croire que ses récits, lorsqu’ils diffèrent des notions fournies par les sources authentiques, ce qui est le cas ordinaire, ont été imaginés à plaisir, en dépit de ces mêmes sources qu’il connaissait au moins en partie ; qu’en un mot les chansonniers ne lui ont guère fourni que des noms et un petit nombre de traits auxquels il a ajouté toutes les inventions qui lui ont paru propres à glorifier son pays (16). Je le répète, il faudrait prouver que les fragments de Carpentras sont bien de J. de Nostre Dame, et aucune preuve ne serait plus facile à fournir, s’il subsistait quelques échantillons certains de l’écriture de ce personnage, ce que j’ignore. Toutefois, je ne puis me dispenser d’indiquer certains faits qui tendent à confirmer la conjecture (si ce n’est qu’une conjecture) de M. Lambert. L’auteur des notes en question mentionne à plusieurs reprises un chansonnier appartenant « au seigr comte de Sault (17) ». Or, Jehan de Nostre Dame assure dans sa préface (p. 12-3) « avoir veu et leu deux grands tomes divers escripts en lettre de forme sur parchemin illuminez d’or et d’azur, qui sont dans les Archifs du seigneur Comte de Sault, auxquels sont descrites en lettre rouge les vies des Poëtes Provensaux (qu’ils nommoyent Troubadours) et leurs Poësies en lettre noire, en leur idiomat, en nombre de plus de quatre-vingt... (18) ». Notons en outre ce petit fait que dans les deux textes le troubadour appelé ordinairement dans les mss. Arnaut de Marail ou de Maruelh, est devenu Arnaud de Meyruelh. Mais, dira-t-on, comment expliquer la contradiction qui existe entre le livret imprimé de Nostre Dame et les notes manuscrites de Carpentras ? Car ces dernières contiennent des renseignements généralement empruntés à de bonnes sources et le livret est tout fables. Il ne faudrait pas dire que notre ms. a pu ne venir entre les mains du procureur d’Aix qu’après la publication du livre (1575), car à défaut de ce recueil, il avait du moins les deux volumes du comte de Sault qui certes lui auraient fourni tout autre chose que les faussetés dont il a encombré l’histoire des troubadours. Il faut de toute nécessité admettre que Nostre Dame a eu sous les yeux de fort bons documents : les mss. du comte de Sault et tous ceux qu’il indique vaguement dans sa préface (p. 18), au nombre desquels il faut, selon toute apparence, comprendre notre chansonnier ; qu’il a d’abord, avec assez de bonne foi (19), recueilli des notes pour son usage personnel (notes de Carpentras) ; qu’ensuite, pour rédiger son ouvrage imprimé, il a mis de côté tout ce qu’il possédait d’indications exactes afin de donner libre cours à sa fantaisie. Dans cette hypothèse, les pièces apocryphes dont abonde son livre pourraient, avec une grande vraisemblance, lui être attribuées, de même que les trois sonnets de notre chansonnier, qui seraient alors de son écriture (20).
Depuis le XVIe siècle je ne trouve plus trace de notre ms. jusqu’au moment de la Révolution. À cette époque il appartenait à la famille de Simiane. Lorsqu’elle partit pour l’émigration, ce précieux volume fut, avec les archives de la famille, enfoui dans la cour du château au pied d’un olivier. La terre de Provence a été légère au vieux chansonnier. C’est à peine si les bords un peu usés des feuillets (et qui l’étaient peut-être auparavant) attestent un séjour de plusieurs années au-dessous du sol. En 1836, Mme la marquise de Simiane l’offrit à M. Giraud, qui le communiqua à Raynouard. L’illustre philologue, qui depuis longtemps avait publié son premier Choix des poésies des troubadours, et venait probablement d’achever l’impression du second (21), se trouvait alors engagé dans d’autres poursuites, notamment dans la composition d’un grand travail qui devait servir d’introduction à son Nouveau Choix. Il ne put tirer du nouveau chansonnier qu’on lui présentait tout le parti qu’il n’eût pas manqué d’en tirer quelques années plus tôt, et se contenta d’en publier dans l’Annuaire de la Société de l’Histoire de France pour l’année 1837, deux couplets qu’il attribua à Richard-Cœur-de-Lion. C’était une erreur. La pièce anonyme d’où ces deux couplets sont extraits est à la vérité placée à la suite de la célèbre chanson de Richard : Ja nus hom pris ne dira sa raison, mais, depuis 1829, Diez avait prouvé que cette chanson est française et non provençale (L. u. W. p. 101) ; l’autre pièce du même prince (Daufin ieus voil deresnier) est également française, et Raynouard aurait pu hésiter à attribuer une chanson incontestablement provençale au roi anglais. Le fait est qu’elle est de Cercamon (22).
En 1859, M. Giraud fit don de son manuscrit à la bibliothèque où il fut inscrit sous le n° 5351 du supplément français, et lorsque le Supplément fut réuni à l’Ancien fonds, il reçut le n° 12472 qu’il porte actuellement. (↑)
§ IV.
Dialecte du chansonnier Giraud.
Le dialecte du scribe qui a exécuté ce ms. était celui de la Provence. Là dessus point de doute. Aller plus loin, chercher à déterminer où ce dialecte se parlait, serait beaucoup s’aventurer. Les éléments d’une pareille recherche sont peut-être plus rares pour la Provence que pour aucun des autres pays de langue d’oc. Là, en effet, les documents diplomatiques, qui ailleurs fournissent la principale base de l’étude des dialectes, font a peu près complétementdéfaut. Jusqu’à son dernier jour la chancellerie des comtes de Provence a expédié ses actes en latin. Les municipalités ont en général suivi son exemple. Les coutumes étaient rédigées en latin, et les textes provençaux que nous en avons ne sont que des traductions (23). Telle était la force de l’habitude que même les délibérations des conseils de ville étaient rédigées en latin. À Tarascon, par exemple, c’est seulement à la date du 19 mars 1519 que le conseil, considérant que la plupart des conseillers étaient illettrés et n’entendaient pas le latin, délibéra que ses décisions seraient désormais rédigées en langue vulgaire, c’est-à-dire en provençal (24) ; et l’emploi de la langue du pays ne devait pas durer longtemps, car dès 1540 le français venait remplacer définitivement le provençal dans la rédaction des mêmes actes. Les seuls documents diplomatiques ou administratifs dans lesquels on puisse étudier l’idiome de la Provence sont : 1° les actes d’hommage, qui, pour des motifs que j’ai ailleurs essayé de déterminer (25), ont été dans tous les pays de langue d’oc rédigés en tout ou en partie en langue vulgaire. Ils sont très-peu nombreux ; 2° les règlements de métiers et ordonnances de police ; 3° les livres de cadastre ou compoids, les registres d’impôt, les comptes et pièces à l’appui et autres documents du même genre qui remontent rarement au-delà du XIVe siècle.
À ces textes, qui sont encore pour la plupart inaccessibles aux linguistes, viennent se joindre quelques mss. de provenance assez certaine pour fournir une base à l’étude des variétés locales du provençal de Provence. Je citerai notamment la vie de sainte Douceline, écrite peu après la mort de la sainte, c’est-à-dire dans le dernier quart du XIIIe siècle (26), et le ms. Bibl. imp. 1049, qui renferme entre autres textes la vie de Barlaam et Josaphat, et qui a été écrit à Aix un peu avant le milieu du XIVe siècle (27).
Tout ce que je puis dire de la langue de notre chansonnier en général, c’est qu’elle ne présente pas certains caractères qui au XIVe siècle s’observent dans les documents provençaux des bords du Rhône, soit d’Arles ou de Tarascon. Tout au contraire, il a plusieurs points communs avec le ms. d’Aix ci-dessus indiqué, mais non point assez pour qu’on puisse conclure que le copiste était le concitoyen du scribe à qui est dû le ms. 1049. Ce qui complique encore la difficulté de cette recherche, c’est que le chansonnier Giraud n’offre pas partout les mêmes caractères, ayant plus ou moins conservé les formes usitées dans le recueil ou les recueils où il a puisé. Les faits ci-après exposés ont été à peu près tous relevés dans les pièces qui seront publiées dans ce mémoire. Étant presque toutes d’auteurs provençaux et d’une époque relativement récente, ces poésies peuvent avoir été recueillies de la tradition orale ; aussi le caractère du dialecte provençal y est-il plus fortement marqué que dans le reste du ms. (28).
u prend la place d’o dans lur, I, 42, 48 ; VII. 42, etc., et dans murir, I, 8. Dans le premier cas il répond à o tonique latin, dans le second à o avant la tonique. Dans l’un et dans l’autre cas le prov. mod. admet invariablement ou (29).
Au commencement des mots o tonique, venant de u latin, et uei tonique, développent au devant d’eux un v dans von (unde), IV, I, 49, VIII, II, 30, 67 ; vueilhs (oculus), IX, 6, 14, etc. Il ne faut pas songer à prononcer uon : il est sans exemple que u latin soit devenu uo, et d’ailleurs il faut bien que dans vueilhs la première lettre soit une consonne. La prosthèse de v devant o initial s’observe en prov. mod. dans vounte (unde), l’ancien on ou von, dans vounch (unctum, oint) et mots dérivés, dans vounge (undecim). Remarquons que dans tous ces exemples la voyelle est en position (30). — La forme ordinaire on se rencontre aussi dans notre ms., par ex. I, 38 ; IV, II, 2, etc. — Jusqu’à présent von (ou vont) n’a été rencontré que dans la traduction en vers de l’Évangile de l’Enfance (voy. Bartsch, Denkmœler d. prov. Literatur, note sur 279, 33). La copie qu’on possède de cette version a été exécutée par un homme du nord, un certain Simon Bretel, de Tournai (Denkm., 305, 34), mais probablement d’après un texte écrit en Provence.
o étymologique et tonique, se dissout en uo devant c : luoc, I, 1 ; IV, I, 70 ; II, 26, 51 ; luocx, VII, 4 ; — en ue devant deux consonnes formant position ou devant l : puecs, puesc, IV, I, 12, 19 ; nueh (nox), VIII, I, 20 ; erguell, IV, II, 12 ; VI, 31 ; vuell, VI, 59.
eu prend la place de v latin dans vieure, VII, 52, et mots analogues, fait ordinaire ailleurs encore qu’en Provence, au XIVe siècle. Voy. Bartsch, Denkmœler, note sur 105, 3.
y se rencontre parfois, non pas seulement à la place d’i semi-voyelle (eysemple, malvays), ce qui n’a rien que d’ordinaire, mais aussi à la place de la consonne j dans yoyos, IV, I, 5, où le premier y représente g latin et ne peut être autre chose qu’une notation bizarre de j ; dans yos (jusum), IV, I, 17, à côté duquel on rencontre aussi jos, IV, II, 30 ; dans corayos, IV, I, 38, qui devrait être corajos puisque le ms. porte toujours corage, linhage, viage, IV, II, 34, 36, 40 ; dans yai (jacet), X, 48. — Ce qui me semble prouver que y peut exprimer le son du j (prononcé dj ou dz), c’est qu’on trouve envega, VII, 13 (ou le g remplace un j) et enveya I, 8. D’ailleurs nous allons voir que pour noter le son de g dur le copiste emploie non pas g simple, mais gu, même devant a et o.
Il faut considérer comme tout à fait exceptionnel dans notre ms. l’emploi de g au lieu de ch dans gantaire : Si vuelh ieu esser gantaire, f. 7, v° ; g est dans ce cas pour j, et on a d’autres exemples de j pour ch (31).
gu devant a et o est d’un emploi presque constant : guastan, X, II d, 10 ; guardar, V, 31 ; guardas, IV, I, 43 ; guarda, IV, II, 40 ; guaire, IV, I, 25 ; preguara, I, 33 ; reneguar, IV, I, 41 ; — lenguas, IV, I, 63 ; — Araguon, III, 18 ; — seguon, VI, 10 ; guolias, X, II d, 14 ; guovern, IV, I, 14 (32) etc.
Le t final est le plus souvent conservé dans les substantifs, les participes présents et les adverbes en ment ; voir les rimes cc de V. Souvent il est ajouté à tort, pour la rime, ainsi legent attire la rime sent (sensus) V, 20-1. — Même fait dans le ms. 1049 et dans la Vie de Douceline, avec la différence que dans ce dernier ouvrage les adverbes reçoivent l’s adverbial (mens au lieu de ment).
v initial tombe dans d’ostre pour de vostre, VII, 16, 34 ; XII, II, 3 ; XIII, 22 ; dans c’os pour que vos; XII, II, 8. Comme la mesure du vers serait rompue si on rétablissait la forme complète, il faut attribuer cette aphérèse non au copiste, mais aux auteurs. Jacme Mote, dont la pièce a dû être composée vers 1291, Ponson et Moter sont les seuls chez qui elle se rencontre.
n final, ne formant pas position (33), persiste la plupart du temps ; ainsi le copiste de notre chansonnier écrit en (in) et non e, — ben, bens, ren, et non be, bes, re,— camins, IV, I, 42, et non camis, etc. Cette nasale, qu’on ne trouve guère écrite que dans la partie orientale des pays de langue d’oc, c’est-à-dire en Provence, où elle se conserve encore dans le même cas, était faiblement prononcée ou même pouvait ne pas se prononcer du tout, car elle ne compte pas à la rime ; companhons rime avec nos, IV, I, 27-8 ; les rimes cc de la tenson de Peire et de Guilhem (§ VI) sont en e, quoique le copiste ait écrit ren-fren 23-4, manten-se 32-3, cre-ten 41-2, aperten-coven 50-1, ajoutant la nasale aussi souvent qu’il le pouvait. À la vérité, ces exemples sont empruntés à des auteurs dont l’origine provençale n’est que probable, mais nous savons d’ailleurs que le même fait peut être observé dans des poésies certainement composées en Provence (34).
n est ordinairement redoublé dans annar, II, 12 ; III, 27 ; IV, II, 45. — De même dans le ms. 1049, voy. Prov. Leseb. 167, 5 ; 169, 22, 31 ; 171, 2, etc.
n et l mouillés sont ordinairement notés par inh, ilh : Aynes (Agnès) VIII, I, 18 ; guazainhet, X, I, 21 ; guazainh, même pièce, 70 ; enseinhament, même pièce, 17, 60 ; reinhon, IV, II, 6 ; seinher, même pièce, passim; seinhor, I, 27 ; X, 49, etc. — trebailhat, IV, II, 39 ; ergueilhs, X, II d, 5, hueilhs, même pièce, 6. — Cependant ill et ll étaient employés aux mêmes fins que ilh : trebaill, VI, 26, erguell, VI, 11, 15, 31.
r précédé de s tombe parfois à la fin des mots : drechuries, IV, I, 61 ; senhos, IV, II, 1. C’est la marque d’une prononciation assez ancienne, car déjà dans Bertran de Born on trouve flors rimant avec jos (S’ieu fos aissi senher e poderos, dern. coupl.). Voy, Bartsch, Prov. Leseb. note sur 41, 9-10, et Denkm., notes sur 55, 12 ; 293, 36 ; 298, 20.
s prend ordinairement la place de tz à la fin des mots, ce qui n’est pas particulier à la Provence, mais est assez général dans les pays de langue d’oc dès la fin du XIIIe siècle : annas, II, 12 ; blasmas, III, 11 ; solas, III, 20 ; aves, II, 7 ; vers (virides), X, II d, 8. Cependant etz se montre assez souvent : prenetz, III, 28 ; creiretz, IV, I, 58 ; volretz, IV, I, 62. Il est à remarquer que les participes conservent toujours le tz : forratz, IV, I, 21 ; restauratz, VII, 9 ; mortz, IV, I, 12 ; VII, 12 ; aunitz, VII, 18 ; tengutz, VII, 18.
z venant de d latin tombe facilement lorsqu’il est entre deux voyelles : chaer, VII, 48. Il persiste constamment lorsqu’il vient de c, comme dans plazer.
z s’introduit entre deux voyelles, sans motif étymologique, dans glizeiza (= glieiza, église), IV, I, 23 ; prozeza, IV, II, 69. On trouve beaucoup d’exemples analogues dans les textes en provençal de Provence du XIVe siècle, par ex., dans le ms. 1049, azondos (Chrest. prov., 345, 21), où il serait absurde de dire que le b latin s’est changé en z ; voy. Bartsch, Denkm. notes sur 51, 4, et 196, 19.
h se rencontre au devant de mots où il n’est nullement étymologique : hel (=elo), X, I, 36, 69 ; hen (in), X, III, 35 ; hi (ibi) I, 7 ; hill (illi), X, II d, 16 ; hueilhs, IX, 26, 29, 32, 36, 37, 38, 41,47 ; ho (aut), V, 6, IX, 6 ; hufre, X, II d, 10 ; hufri, X, II, 36 ; hon (unde), IX, 24 ; hotra (ultra), X, III, 23. — Dans d’autres mots, la présence de l’h pourrait sembler justifiée par l’étymologie, si on ne savait que dans toutes les langues romanes le h initial latin a disparu dès les premiers monuments, et ne se montre que dans les mots de formation savante. Aussi, dans les mots qui suivent, et qui, dans des textes plus anciens, commenceraient par la voyelle, représente-t-il, non l’aspiration traditionnelle venant des Latins, mais une aspiration récemment produite : ha (habet), X, I, 50 ; han (habent), X, II d, 17 ; hac (habuit) X, I, 14, 34, 37 ; haya (habeat), X, II d, 18 ; ho (hoc), VIII, I, 30 ; X, II d, 11, 12 ; honor, X, I, 6 ; deshonors, X, II d, 9 ; hostal, X, I, 5. — Le même fait s’observe dans d’autres mss. du même temps, par ex. dans celui de Guillaume de la Barre ; voy. mon mémoire sur ce poème, p. 35.
Dans ce ms, li est parfois employé comme cas sujet de l’art. fém. sing. : li mort, IV, I, 3. Ce qui n’est ici qu’accidentel est constant dans certains mss. provençaux, par ex. dans celui de la Vie de Douceline. J’en ai aussi noté quelques exemples dans Flamenca (p. XXXII-III). (↑)
§ V.
De la méthode suivie dans le présent mémoire.
Il me reste à dire quelques mots de la méthode que j’ai suivie dans le présent mémoire. Les poésies du même auteur, quelle que soit leur place dans le ms., sont groupées ensemble, mais, n’ayant aucun moyen de déterminer la succession chronologique des pièces de chaque troubadour, je les ai rangées dans chaque groupe selon l’ordre que leur assigne le ms. La succession chronologique des auteurs est, je crois, sûrement établie pour les huit premiers chapitres. Au § IX je n’ai déjà plus que des présomptions assez vagues pour placer la tenson de Girart et de Peironet avant Rostanh Berenguier, troubadour dont l’époque est fixée avec certitude aux premières années du XIVe siècle. Pour les pièces publiées dans les chapitres qui suivent, tout indice chronologique m’a manqué ; j’ai donné en premier lieu celles dont l’auteur est nommé, réservant pour la fin les poésies écrites par β et γ, et les pièces fausses.
J’ai tenu à reproduire avec une entière exactitude la leçon du ms., sauf dans les cas où il y a eu de la part du copiste une méprise évidente, par ex. IV, I, 31, 70, 75. Les restitutions qui ne me paraissent pas absolument certaines, je me suis borné à les proposer en note. J’ai fait aussi, au moyen de crochets (pour marquer les additions de lettres) et de parenthèses (pour indiquer les suppressions), un petit nombre de corrections grammaticales. En somme, je n’ai voulu corriger que les fautes imputables à l’inattention ou a l’ignorance du copiste, mais non point les formes qui dépendent du lieu où le ms. a été exécuté. J’ai donc partout laissé subsister les caractères du dialecte, lors même qu’ils troublent la rime. Il serait illogique de les supprimer à cette place et de les conserver dans le corps du vers. En outre, sans parler de la réserve qu’il convient de garder dans une édition princeps, ces marques dialectales ont aussi leur intérêt.
La transcription des abréviations donne lieu ici, comme avec bien d’autres mss., a certains doutes. La seconde syllabe des mots senher, linhage est surmontée d’un trait dont je n’ai pu tenir compte. Le même trait, dans nō, cō, etc., peut en certains cas se traduire aussi bien par n que par m. En effet, dans certains mss., devant un mot commençant par p ou b, l’n final passe à l’m, et d’autre part m devient facilement n en provençal de Provence ; c’est même la règle actuelle : avem est devenu aven en prov. mod. ; il y a quelques exemples de ces faits dans notre chansonnier (35), toutefois, comme ils sont loin d’être constants, je m’en suis, en cas d’abréviation, tenu à l’étymologie, écrivant par exemple non pour le latin non, et nom pour nome.
Je donne les noms des troubadours sous leur forme originale (cas régime), et les noms des lieux sous leur forme actuelle. (↑)
ADDITIONS ET CORRECTIONS.
J’ai parlé précédemment (Introduction, § III) d’un recueil de notes sur certains poètes provençaux conservé parmi les mss. de Peiresc, et attribué par feu Lambert, le bibliothécaire de Carpentras, à J. De Nostre-Dame. J’ai signalé une coïncidence qui confirme l’opinion du savant bibliothécaire : à savoir que l’auteur de ces notes s’était servi du chansonnier du comte de Sault, que J. de Nostre-Dame mentionne dans ses Vies (p. 12-3). Enfin j’ai établi que l’auteur des notes, ainsi identifié avec J. de Nostre-Dame, avait possédé le chansonnier qui est l’objet principal du présent mémoire. Depuis que tout cela a été écrit et imprimé, j’ai revu le recueil de Carpentras (36), j’en ai comparé l’écriture avec diverses notes du XVIe siècle qui se rencontrent çà et là sur les marges (par ex. ff. 8 vº, 9, 15, 20 vº, 28 vº, 29, etc.) ou sur les feuillets de garde du ms. Giraud, et cet examen m’a convaincu que l’écriture est la même de part et d’autre. Il est à remarquer que les pages attribuées à J. de Nostre-Dame dans le recueil de Carpentras présentent deux écritures fort différentes, quoique évidemment de la même main. L’une, employée pour le texte, est une jolie gothique très-fine, telle qu’on l’écrivait au XVIe siècle ; l’autre, qui sert pour les rubriques marginales (manchettes), est une italique très-soignée, assez semblable aux impressions Aldines. Ces deux écritures, surtout la seconde, se reconnaissent manifestement dans les endroits ci-dessus mentionnés du ms. Giraud. On y trouve aussi sur l’un des derniers feuillets de garde, entre autres essais de plume, ce début d’une requête, qui trahit le procureur au Parlement : « A Nossrs de Parlement supplie humblement Pierre de Castellane ».
Le ms. Giraud est donc bien incontestablement l’une des sources auxquelles a puisé J. de Nostre-Dame. Une autre de ses sources, et probablement la plus importante, a été, comme il le dit lui-même en un passage que j’ai rapporté au § III, le chansonnier en deux volumes du comte de Sault. J’ai établi à ce propos (note 18 (37)) que ce chansonnier ne pouvait être identifié avec aucun de ceux qui nous sont parvenus. Il est maintenant possible de dépasser ce résultat purement négatif. M. Bartsch a donné dans le Jahrbuch für romanische und englische Literatur (XI, 19) la description du ms. 2814 de la Bibliothèque Riccardi à Florence (celui que je désigne par S), déjà décrit, mais d’une manière insuffisante par le docteur Grüzmacher (Archiv, XXXIII, 427-33), et il a établi que ce ms. était la copie partielle, faite à la fin du XVIe siècle ou au commencement du XVIIe, d’un recueil dont l’étendue devait être fort considérable. Le compilateur de ce recueil était un clerc nommé Bernart Amoros, de Saint-Flour, qui se fait connaître dans une curieuse préface heureusement conservée par le ms. Riccardi, et reproduite successivement par M. Grüzmacher et par M. Bartsch. Le ms. Riccardi nous a aussi conservé la table des troubadours qui figuraient dans l’original. Cette table, imprimée pour la première fois par M. Bartsch, contient un certain nombre de noms qui ne se retrouvent dans aucun de nos chansonniers : Bermon Rascas, Reforzat de Tres, Luquetz Gatelus, Calega Panza, N’Amoros dau Luc, Porceval (l. Perceval) Doria, Peire de Castelnou, Engenim Durre (sic) de Valentines, Bertrant de Pessatz, Pel estort, Pomairol, Vaquier, Rubaut, Peire de Mont-Albert (38). Or il se trouve précisément que trois au moins de ces noms sont aussi mentionnés par Nostre-Dame : ceux de Bernard (39) Rascas (Vies, etc., p. 220), de Perceval Doria (p. 130) et de Peire de Castelnou (p. 142). Les récits que Nostre-Dame rattache aux noms de ces personnages ont tout l’air d’avoir été inventés à plaisir, mais nous savons que tel était l’usage de notre procureur en la Cour de parlement de Provence, et il ne ressort pas moins de la présence de ces trois noms une forte présomption qu’il a eu à sa disposition le recueil de B. Amoros : en d’autres termes, que ce recueil (ou un tout semblable) était compris dans les « deux grands tomes » du comte de Sault dont Nostre-Dame parle dans son « proesme au lecteur ».
D’autres indices conduisent à la même conclusion. Le ms. Riccardi contient une courte notice sur Guillem Montanhagol ou de Montanhagout qui ne se trouve point ailleurs, et qui est ainsi conçue :
Guillem de Montanghaguout (sic) si fo uns cavallers de Proenza, fon bon trobador et grant amador ; e entendia se e ma dona Jauseranda del castel de Lunel, e fes per leis maintas bonas chanzos (40).
C’est à n’en pas douter de ce texte que Nostre-Dame a fait sortir ce qui suit :
.....fut amoureux de Iausserande du Lunel, fille (ainsi qu’aucungs ont escript) de Galserand ou Iausserant Prince de Frette et de Gaulcier (sic) qu’estoit une des plus excellentes dames en prestance et beauté de corps, et des illustres en vertus et bonnes conditions, qui ayt vescu de son temps. A la louange de laquelle il feist maintes bonnes chansons, qu’il adressa à Ildephons, premier du nom... (Les Vies, etc., p. 35) (41).
Une dernière preuve. J’ai parlé au § IX du présent mémoire d’un partimen de Simon Doria et de Lanfranc Cigala qui a été connu de J. de Nostre-Dame et qui pourtant (voy. Intr., § III, note) ne se retrouve actuellement que dans le ms. du Vatican 3208 dont il ne paraît pas que notre auteur ait jamais pu avoir connaissance. Mais cette pièce se trouvait aussi dans le recueil de Bernart Amoros, comme on le voit par la table qu’a publiée M. Bartsch (Jahrbuch, XI, 17, ligne 4).
On pourrait relever d’autres indices conduisant, à la même conclusion. En résumé, le chansonnier en deux volumes du comte de Sault, consulté par Nostre-Dame, paraît n’avoir point été différent du grand recueil compilé au XIIIe siècle par Bernart Amoros, et dont le ms. Riccardi 2814 est une copie partielle.
Par suite de deux erreurs que j’avais commises en dressant la table du ms. d’Urfé (I), et dont je ne me suis aperçu qu’à la correction des épreuves, tous les renvois faits à ce ms. dans la table de E (42) à partir du n° 611 sont inexacts. Pour les rectifier il faut ajouter 13 jusqu’au nº 642, et 14 à partir du nº 643. (↑)
Notes :
1. Die Poesie der troubadours, p. 63-4 (traduct. p. 65). (↑)
2. Voy. Bartsch, Prov. Leseb., p. XX, et Denkmœler der prov. Lit., p. IX-X. (↑)
3. Bibl. imp., fonds fr. 1277 (anc. 78072). Un extrait en a été publié par M. Bartsch, Chrest. provenç. col. 391-4. (↑)
4. Il n’y a guère entre les ouvrages provençaux de la décadence, que le Breviari d’amor et la Vie de saint Honorat dont on ait d’assez nombreuses copies. (↑)
5. Voy. Diez, Leben u. Werke d. Troubadours, p. 476. (↑)
6. Il est fort probable que parmi les troubadours dont on ne peut déterminer l’origine, quelques uns appartiennent à la Provence, mais, naturellement, je ne cite que ceux dont l’origine provençale est certaine. (↑)
7. Richartz est la forme donnée par le ms. du Vatican 5232, f. 166, et par 1592, f. 106, mais les autres mss. portent Ricautz ou Richautz (voy. 854, f. 122 et 154 ; 856, f. 387 ; 1749, p. 219 ; Este, pièce 220). Ce troubadour, dont il ne nous reste qu’une chanson (Parn. occit., p. 385), et encore lui est-elle disputée par Gui de Cavaillon (ms. 856, f. 387), et une tenson (Ged. 531-2), était, d’après sa Vie, un chevalier, c’est-à-dire une personne noble. On peut donc, avec toute probabilité, l’identifier avec un Ricauus de Tharascone qui figure en 1226 parmi les chevaliers de Tarascon traitant avec le comte Raimon Bérenger de la vente du consulat et de certains droits. La liste des chevaliers, au nombre de 74, qui figurent dans cet acte est donnée pour complète : « nos omnes milites Tharasconis, tam domini quam alii milites et filii militum, omnes et singuli infrascripti habitantes in castro Tharasconis, scilicet... » (Orig. aux archives de Tarascon, AA, 1). (↑)
8. Tomier et Palazin étaient, selon leur Vie, deux chevaliers de Tarascon qui faisaient des sirventes sur le comte de Provence, sur celui de Toulouse et sur celui de Baux, et sur les affaires qui se passaient en Provence. Deux chansons, conservées chacune par un seul ms. (854, f. 191, et Este, pièce 720), portent les noms réunis de ces deux personnages (cf. Ch. V, 274 et 447). Dans la liste citée à la note précédente figurent « R. Thomerius et frater ejus ». (↑)
9. Diez est, je crois, le premier qui ait résolument rejeté les récits de Nostre Dame (Leben u. Werke d. Troub., p. 607, cf. p. 604), quoique, en un endroit (p. 121, n. 1), il ait paru admettre l’authenticité d’une pièce ridiculement fausse que cite cet auteur. Les avertissements de Diez n’ont pas empêché plusieurs de ceux qui sont venus après lui d’accepter avec confiance quelques uns au moins des contes de Nostre Dame, et j’ai dû récemment, à l’occasion d’un livre déplorable publié sur les troubadours par un professeur de faculté, discuter quelques unes des assertions de l’historien provençal et en démontrer la fausseté (Rev. crit. 1867, art. 56). Diez pensait cependant que tout n’était pas à rejeter « mais, [dit-il], entre tant d’invraisemblances et d’évidentes erreurs, comment démêler le vrai » ? Nous verrons tout à l’heure qu’il est maintenant possible d’arriver sur ce point à des résultats positifs et non plus seulement négatifs, mais qu’en dernière analyse ce qui peut être accepté de Nostre Dame se réduit à un petit nombre de noms propres qu’il faut, au préalable, dépouiller de tous les renseignements biographiques joints par l’auteur. (↑)
10. Ces pièces sont publiées à la fin du présent mémoire. (↑)
11. Voici le motif particulier qui me détermine à donner ici la table du ms. d’Urfé. Il est d’un format énorme et contient ordinairement huit à neuf pièces par feuillet. Il serait donc trop peu précis de citer par feuillet, et il vaut mieux assurément citer les pièces par une série continue de numéros allant de la première à la dernière. J’ai dressé, depuis longtemps, de ce ms. une table ainsi numérotée, et c’est aux chiffres de cette table que se réfèrent les renvois au ms. d’Urfé, tant dans la description du ms. Giraud que dans celle du chansonnier 269 de la collection Douce à Oxford, que j’ai récemment publiée (Arch. des Missions, 2e série, V, 251-66). J’annonçais dès lors (p. 251) que cette table, sans laquelle mes renvois seraient inintelligibles, ne tarderait pas à être publiée. C’est cette promesse que je veux maintenant remplir.
Pour épargner la place je désignerai dorénavant, et notamment dans les tables dressées à l’appendice, les chansonniers par des lettres. Présentement, il ne me paraît pas possible d’arriver à grouper ces recueils par familles (voir ce que je dis à cet égard Arch. des Missions, 2e série, V, 165-6). C’est pourquoi, au lieu d’adopter le classement de M. Bartsch (Peire Vidal’s Lieder, p. LXXXVI-XCI), qui ne me satisfait pas, ou d’en proposer un nouveau qui ne pourrait guère être plus satisfaisant, je range les chansonniers par bibliothèques, les disposant sous chaque bibliothèque selon l’ordre de leurs nos. Ainsi la question du classement se trouve réservée.
Je néglige le ms. de Bologne, qui est identique à F J, et celui de la Bibl. Riccardi, n° 2981, qui est la copie d’O. — A B C D sont décrits dans le t. I du Cat. des mss. fr. de la Bibl. imp. (je suis responsable des notices d’A et de B). E est le ms. Giraud dont la table sera donnée à l’appendice du présent mémoire. F est, sauf de très-légères différences, identique à A. G (anc. suppl. fr. 2033, plus anciennement Val. 3794) n’a pas été décrit, mais, sauf la pagination, la notice de Val. 3205, donnée par le Dr Grüzmacher peut lui être appliquée. H (anc. suppl. fr. 683), peu important, sinon pour Peire Cardinal, n’a pas encore de notice publiée. I (La Vallière 14, ou ms. d’Urfé), sera, comme il a été dit plus haut, décrit à l’appendice. Les chansonniers des bibliothèques italiennes ont tous été (sauf le ms. d’Este, maintenant en Autriche) décrits par le Dr Grüzmacher, dans l’Archiv für das Studium der neueren Sprachen d’Herrig, de 1862 à 1864, à savoir : J, XXXV, 84 ; K, XXXIV, 418 ; L, XXXIV, 385 ; M, XXXIV, 368 ; N, XXXIV, 141 (cf. des extraits publiés XXXIII, 312 et 434, et XXXIV, 161) ; O m’est connu par une notice de M. Guessard ; c’est l’original du ms. Riccardi 2981, décrit par Grüzmacher XXXIII, 425 ; P, XXXIII, 299 ; Q, XXXV, 363 (publication intégrale) ; R, XXXIII, 407 ; S, XXXIII, 427 ; T, XXXIII, 412 ; U a été décrit par M. Mussafia, Acad. de Vienne. Sitzungsberichte. t. LV (1867) ; V, XXXVI, 379 (publ. intégr. ; cf. une notice paléographique XXXV, 99) ; W, XXXII, 389 (cf. des extraits publiés XXXV, 100) ; X, XXXII, 423 ; Y (ms. de sir Thomas Phillipps) n’a pas encore été décrit ; un certain nombre de pièces dans les Ged. d. Troub. de Mahn ; Z, Arch. des Missions, 2e série, V, 251. (↑)
12. Elle s’accorde avec la seconde jusqu’au fol. 10, puis elle poursuit ainsi : 20, 20, 30, 40, 50, 60, 70, 80, 90, 70, 80, 90, 70, 72 — 93. Le 93e feuillet correspond au fol. 42 de la seconde pagination. (↑)
13. Ces deux écritures, quoique fort distinctes, paraissent contemporaines. Néanmoins, il n’est pas difficile de voir que γ est venu après β ; en effet, c’est γ qui a écrit le couplet français qui se trouve au milieu du fol. 22, et ce couplet n’a évidemment été mis à cette place que parce que la moitié supérieure de la page était déjà occupée par β. — Cette dernière main a ajouté en quelques endroits (ff. 5 rº, 13 vº, 15 rº) des titres à diverses pièces. (↑)
14. On verra dans la table donnée à l’appendice que cette numérotation n’est pas exempte d’erreurs. (↑)
15. « Ces fragments, compris en 55 feuillets sans ordre, paraissent être de la main de Jean Nostradamus et font partie des documents dont s’est servi César Nostradamus pour composer son histoire de Provence. Il est constant que plusieurs des passages qu’ils contiennent se trouvent isolés textuellement dans cette histoire dont le ms. original existe à Carpentras. » (Catal. des mss. de Carp., III, 152). J’ai vérifié l’exactitude du fait rapporté en dernier lieu par M. Lambert, toutefois il faut dire qu’il y a souvent des variantes considérables, non-seulement de rédaction, mais encore de faits entre le texte des feuillets en question et celui de l’Histoire et Chronique de Provence de César de Nostre Dame. (↑)
16. Cela pouvait déjà être soupçonné rien qu’à voir l’artifice avec lequel Nostre Dame sait profiter d’une lointaine analogie de noms, faisant de Jaufre Rudel de Blaye un Jaufre Rudel de Blieux (Basses-Alpes) (Vies, etc. p. 23). C’est de même, comme nous le verrons tout à l’heure (p. 17, note), que le moine de Montaudon est devenu chez lui le moine de Montmajour, et d’auvergnat, provençal. (↑)
17. F. 65 : « ...Mais je trouve au chansoner (sic) du seigr comte de Sault qu’il (Hugues de Pena) a faict quatre fort belles chansons doctes et de bon sens, en l’une desquelles il appert qu’il estoit amoureux de Beatrix, comtesse de Prouvence, femme dud. Charles roy de Sicille, et la nomme Beatrix comtesse de Prouvence, en la louant qu’elle est la première dame vertueuse de ce monde ; et toutes ces chansons il les adresse, partie à Monsr Barral seigneur de Marseillas, et des Baulx, et partie à messire Ysnard d’Entravenes comte de Sault. Et en mon chansonier... » (le reste de la phrase concerne Johan de Pennas et est cité au § XI). — Ailleurs (fol. 89), l’auteur des mêmes notes, parlant de la comtesse de Burlas au sujet de laquelle il commet de bien graves erreurs (voir ci-après, p. 16 note), dit qu’« Arnaud de Meyrueilh, fameux poète provençal, en a fait de fort belles et bonnes chansons, ainsi qu’elles se treuvent tant au chansoner du seigr comte de Sault que au myen au nombre de quatorze ».Puis il traduit la Vie de ce troubadour. —Le comte de Sault dont il s’agit ici est François d’Agout, en faveur de qui la seigneurie de Sault fut érigée en comtépar lettres patentes du 22 avril 1561, voy. d’Expilly au mot Sault, p. 661 a b et 676 b. (↑)
18. Il serait intéressant de savoir si les deux volumes du comte de Sault peuvent être identifiés avec quelqu’un des chansonniers actuellement connus, ou s’ils sont perdus ; mais les indications fournies tant par le livre de Nostre Dame que par les notes du ms. de Carpentras ne donnent pas les éléments nécessaires à la solution de ce petit problème. Dans les notes de Carpentras, citées ci-dessus, il est question d’un seul chansonnier ; dans la préface de Nostre Dame il est parlé de « deux grands tomes divers ». I1 est, à mon avis, vraisemblable qu’il s’agit de deux chansonniers, et non d’un seul qui aurait formé deux volumes. Tous les chansonniers connus, aussi bien en français qu’en provençal, sont compris en un seul volume. Cette explication admise, notre recherche doit se limiter aux seuls recueils qui contiennent les Vies écrites en vermillon, c’est-à-dire aux mss. 854, 12473 (ces deux volumes étant, comme on sait, deux exemplaires du même chansonnier), 1592 et 12474 de la Bibl. imp., et 5232 du Vatican. Éliminons d’abord 1592 et 12474 qui ne peuvent prétendre à être qualifiés de « grands tomes » et sont très-loin de contenir les œuvres de plus de quatre-vingts poètes. Éliminons encore 12473 et Vat. 5232 qui, au temps de Nostre Dame se trouvaient l’un et l’autre en Italie où l’un d’eux est encore, et il ne restera plus que le ms. 854 qui contient en effet plus de quatre-vingts troubadours. Mais pour certains détails, il ne répond pas aux indications fournies par les notes du ms. de Carpentras. Ainsi, le chansonnier du comte de Sault aurait contenu quatre pièces d’Ugo de Pena, et le ms. 854 n’en renferme qu’une : Cora quem desplagues amors, fol. 140 (publiée d’après Vat. 5232, A. XXXIV, 179), et c’est même la seule pièce qu’on possède de ce troubadour. En outre, on verra au § 9 de la seconde partie du présent mémoire que Nostre Dame connaissait un partimen de Simon Doria et de Lanfranc Cigala qui présentement ne se trouve que dans le ms. 3208 du Vatican, chansonnier qui d’ailleurs ne répond pas aux indications de Nostre Dame puisqu’il ne contient pas les Vies. De cela il résulterait que l’un au moins des deux chansonniers du comte de Sault (admis qu’il y en avait deux) est perdu. Ce qui complique la difficulté c’est que, nous en aurons la preuve tout à l’heure, les assertions contenues dans les notes de Carpentras ne méritent pas une confiance absolue. Il se pourrait, à la rigueur, que des quatre chansons d’Ugo de Pena alléguées plus haut trois n’aient jamais existé. Le plus sûr, quant au chansonnier ou aux chansonniers du comte de Sault, est jusqu’à présent de ne rien affirmer. (↑)
19. Il est certain que l’auteur, quel qu’il soit, de ces notes, n’a pas apporté à son travail une entière bonne foi, ce qui nous ramène encore à Jehan de Nostre Dame. Dans les quelques lignes consacrées à A. de Mareuil, il est dit (f. 89) que la protectrice de ce troubadour, la comtesse de Burlas, épousa en secondes noces « Jan de Burlas », ainsi appelé du nom de sa femme, personnage qui « feust en credit envers Charles roy de Sicille ». C’est là une assertion qui ne repose absolument sur rien, qui est même entièrement absurde, et n’a été inventée que pour rattacher A. de Mareuil à la maison d’Anjou. La comtesse de Burlas, fille de Raimon V, comte de Toulouse, ne paraît pas avoir survécu plus de six ou sept ans à son mari, Roger II, vicomte de Béziers (†1194) ; elle était certainement morte en avril 1201 (voy. D. Vaissète, III, 92). Non seulement elle ne se remaria point, mais l’eût-elle fait, il serait bien invraisemblable que son second mari eût connu Charles d’Anjou, surtout comme roi de Sicile. Cette fantaisie n’a point pris place dans la vie, d’ailleurs entièrement fabuleuse, que J. de Nostre Dame a écrite d’A. De Mareuil (Les Vies, etc., p. 65), mais le poète y est entièrement rattaché à la Provence puisqu’au lieu de le faire naître à Mareuil, en Périgord, conformément au témoignage de la vie authentique, l’auteur suppose qu’il prit son nom du lieu de Meyrueilh, près d’Aix (maintenant Meyreuil). C’est une invention substituée à une autre. (↑)
20. Comme l’écriture en est à dessein vieillie, on ne peut utilement la comparer à celle des fragments de Carpentras. — Il y aurait une autre manière d’expliquer la contradiction entre les notes du ms. de Carpentras et le livre de Nostre Dame. Ce serait de supposer que, par une erreur de critique à la rigueur admissible, il aurait, pour la composition de son ouvrage, donné la préférence aux renseignements fournis par le moine de Montmajour, le moine des Iles d’Or et Hugues de Saint-Cezari, ses autorités favorites. Mais je pense que les deux derniers de ces personnages sont de pure invention, et ce qui me conduit à cette opinion, c’est que pour le premier, le moine de Montmajour, la fraude est palpable. M. Diez a déjà remarqué (Leben u. Werke d. Tr., p. 607) que ce personnage doit être identifié avec le moine de Montaudon dont la satire (Pus Peire d’Alvernh’a chantat) aurait été postérieurement allongée, mais il est de toute évidence que c’est Nostre Dame lui-même qui a 1° attribué ce troubadour à la Provence en changeant Montaudon (Auvergne) avec Montmajour (tout près d’Arles), 2° fait produire au sirventes beaucoup plus qu’il ne contient, une fois à l’aide d’un emprunt au sirventes analogue de Peire d’Auvergne (cf. Chantarai d’aquetz trobadors, coupl. 3 dans Ch. IV, 298, avec Les Vies, etc., p. 146, dernières lignes), mais le plus souvent à l’aide d’inventions plus ou moins absurdes. En déclarant dans sa préface (p. 18-9) qu’une grande partie de ses mss., et notamment les œuvresdu moine de Montmajour, du moine des Isles d’Or et d’Hugues de Saint-Cezari lui ont été dérobées lors des troubles de 1562, maître Jehan prenait ses précautions contre ceux qui auraient pu lui demander la production de ses pièces. (↑)
21. L’Avertissement placé par M. J. Paquet en tête du Nouveau choix qui forme le tome I du Lexique roman, est daté du 15 février 1838, et ce volume était imprimé, sauf l’introduction qui demeura inachevée, lorsque Raynouard mourut à Passy le 27 oct. 1836. (↑)
22. L’erreur de Raynouard a été reproduite par M. Th. Wright, Biographia britannica litteraria, anglo-norman period, p. 327. (↑)
23. Tel est le cas notamment de la coutume de Manosque qui a été publiée en latin et en provençal dans le Bulletin du Comité, IV (1857), 224-32. (↑)
24. Archives de Tarascon, registre coté BB 13. (↑)
25. Revue des Sociétés savantes, IVe série, t. X, p. 479 ; rapport sur une communication de M. Blancard. (↑)
26. Ms. unique à la Bibl. imp., fonds fr. 13503. Je publierai prochainement cet ouvrage qui est très important, non pas seulement pour l’histoire de la langue, mais encore pour celle du mouvement franciscain dans le midi de la France. — On en trouvera un extrait dans la Chrest. prov. de Bartsch, col. 299. (↑)
27. Pour les détails, voir Barlaam u. Josaphat, franzœsisches Gedicht von Gui de Cambrai, hgg. von H. Zotenberg u. Paul Meyer (Stuttgart, 1864), p. 352. (↑)
28. Dans les renvois qui accompagnent les formes ci-après rapportées, le premier chiffre (grandes capitales) désigne le §, le second (petites capitales), le nº de la pièce lorsqu’il y en a plus d’une dans un chapitre, le troisième (chiffre arabe), le n° du vers. (↑)
29. Voy. mon mémoire sur l’o en provençal, §§ 1 et 4 (Mém. de la Socitté de linguistiquede Paris, t. I). (↑)
30. Cette prononciation n’est pas générale : dans la Haute-Provence on dit plutôt ounte, et le plus souvent mounte, mais elle existe à tout le moins dans le Var. (↑)
31. Dans une prière en vers à la Vierge, qui a été écrite vers le commencement du XIIIe siècle sur la garde d’un ms. de Carpentras, il y a Can jantarai (=cantarai) ta orazon. Même en français, j a été accidentellement employé pour ch. Il y a jholt (=calidum) dans le fragment de Valenciennes, voy. Littré, Hist. de la langue fr., II, 32. (↑)
33. C’est l’n séparable de Diez. Gram. I. 392 ; cf. Flamenca, p. XXIX-XXX. (↑)
34. Ainsi fe (fides) rime avec sosten dans la complainte sur la mort du comte Robert : Denkm., 57, 7-8. (↑)
35. Ainsi, m pour n : em paradis, IV, i, 71 ; — n pour m : con, IV, i, 3 ; an (pour am, avec) IV, i, 17 ; viven (pour vivem) IV, i, 14 ; vieuran (pour vieurem, nous vivrons) IV, I, 52. Tous ces mots sont écrits en toutes lettres. (↑)
36. J’ai profité de cette circonstance pour collationner les extraits que j’ai imprimés de ces notes, et j’ai trouvé dans l’un d’eux quelques inexactitudes. P. 14, n. 2 ; au lieu de « F. 65 », lisez : « F. 69 de l’anc. pagination, ou fol. 89 de la nouvelle ». —Trouve, l. treuve. — Av. dern. l. de la note, Marseillac, l. Masseilhe (Marseille). (↑)
37. Dans cette note j’ai dit que le ms. 854 ne renfermait qu’une pièce d’Ugo de Pena, ce qui est vrai, mais j’ai eu tort d’ajouter que c’était la seule qu’on possédât de ce troubadour. Il y en a deux autres dans le ms. d’Urfé (I 213-4). (↑)
38. Je ne joins pas à cette liste, comme l’a fait M. Bartsch, le nom de Gaudi, auteur d’une tenson avec Albert, parce que ce Gaudi n’est probablement pas différent du G. Godi dont une pièce est conservée par les mss. 856 et d’Urfé (1792). (↑)
39. Bernard dans Nostre-Dame, et non Bermon comme dans le ms. Riccardi, mais il y a certainement ici une de ces fautes d’impression qui sont si fréquentes dans le livre de Nostre-Dame, et qui parfois vont jusqu’à troubler le sens. Dans le ms. souvent cité de Carpentras, il y a (fol. 80 de l’anc. pagin., fol. 104 de la nouvelle), une note assez longue de Nostre-Dame sur Laurette de Sade, note dont la substance a passé en partie dans l’Histoire et Chronique de Provence de César de Nostre-Dame (p. 364). Selon lui cette femme célèbre aurait été la nièce de Phanette, dame de Romanin, « qui depuis, par la corruption du mot, la nommoyent la Phade ou la fée de Romanyn ». Nostre-Dame donne ensuite la liste des dames et des poètes qui se réunissaient alors pour disputer sur des matières de poésie. Parmi ces poètes figure Bermond Rascas.
Ce passage n’est d’ailleurs pas sans intérêt. On y voit à l’état d’embryon l’idée des cours d’amours, bien que le mot ne soit pas prononcé. Nostre-Dame dit simplement que Laurette de Sade et sa tante « en la présence des plus souverains poètes se trouvoyent souvent en grandes disputes de la poésie, et avec elles l’accompagnoyent :
Huguette de Forcalquier, dame de Trectz,
Briande d’Agoult, comtesse de la Lune,
Beatrix d’Agoult, dame de Sault,
Douce de Moustiers, dame de Clumant (?),
Ysoard de Roquefueille, dame d’Ansoys,
Anne, vicomtesse de Thalard,
Beatrix de Cadenet, dame de Lambesc,
Rixende de Puyverd, qui fut femme d’Arnaud de Villeneuve,
Phanette ou Estephanette, dame de Romanyn, qui depuys a esté nommée la Phade de Romanyn,
Et plusieurs autres qui se tenoyent la pluspart du temps en Avignon lorsque la cour romeyne y residoit.
Et les poètes provensaulx estoyent ceulx-cy :
Bertrand de Lamanon, IIe du nom, filz du premier Bertrand,
Albertet de Sisteron,
Bermond Rascas,
Bertrand de Pena, seigneur de Romoles et de Mostiers en partie,
Arnaud de Villeneufve, chevalier, sage es drois, qui fut podestat d’Avignon, seigneur de Autz (?),
Bertrand de Masseilhe, sieur d’Evenes,
Jaume Motte d’Arles. »
Je me borne au sujet de ce passage (où les anachronismes abondent) à noter que la liste des dames de Romanin est fort différente de celle que le même Nostre-Dame donne à la p. 131 de ses Vies. (↑)
40. Cette vie a été donnée par Raynouard (Ch. V, 202), non en original, mais d’après une traduction italienne assez moderne. (↑)
41. Au lieu de Guillem de Montanhagout que portait son ms., Nostre-Dame dit Guilhem de Agoult, rattachant ainsi ce troubadour, qui était toulousain, à une célèbre famille provençale. (↑)
42. Et dans celle de Z que j’ai imprimée dans les Archives des Missions en 1868. (↑)
AVERTISSEMENT. — La concordance des chansonniers avec les lettres par lesquelles je les désigne, a été donnée plus haut au § III de l’Introduction. Le chiffre placé après la lettre indique le folio où la pièce est transcrite. Exceptionnellement, le ms. 1749 (D) est cité par pages, ce genre de pagination ayant été adopté pour ce seul ms. dans le Catalogue du Fonds français. De même pour le ms. S (1). Exceptionnellement encore, les chansonniers de La Vallière (I), d’Este (U) et d’Oxford (Z), sont cités, non par folios, mais par les nos des pièces, méthode assurément la meilleure, mais qui ne peut être employée que lorsqu’il existe d’un chansonnier une table imprimée et ainsi numérotée (2). — Pour les pièces qui se trouvent aussi dans Z, je me suis borné, afin d’épargner l’espace, à renvoyer à ce ms. : on trouvera dans la table que j’en ai donnée dans les Archives des Missions, la concordance à peu près complète (3) des autres mss. — Lorsqu’une pièce a été publiée dans les Gedichte der Troubadours de Mahn ou dans l’Archiv für das Studium der neueren Sprachen de Herrig, je l’indique entre parenthèses, à la suite de la mention du ms. d’après lequel la publication a été faite. Je me borne à citer ces deux collections, d’abord parce qu’elles sont (on prétendent être) la reproduction diplomatique de mss. déterminés, ensuite parce que, faute de tables, les recherches y sont particulièrement difficiles. — Les pièces du chansonnier Giraud qui ont été publiées dans les pages précédentes, sont accompagnées de la mention du § où elles ont pris place. — J’ai ajouté entre crochets le nom de l’auteur toutes les fois qu’il avait été omis et qu’il pouvait être rétabli avec certitude. — Pour quelques autres détails, je renvoie à l’Avertissement que j’ai placé en tête de la table de Z.
Une question que je voudrais pouvoir résoudre est celle des rapports qui existent entre le ms. Giraud et les autres recueils des poésies des troubadours. Malheureusement, les observations que j’ai présentées ailleurs (4), au sujet du chansonnier d’Oxford, s’appliquent également à celui-ci. On ne peut le faire entrer dans aucune famille de chansonniers parce que les chansonniers que nous avons ne se laissent pas grouper par familles. On doit le considérer comme une compilation originale faite avec des matériaux anciens et des matériaux nouveaux. L’état de corruption où il nous présente plusieurs des pièces nouvelles (voir notamment §§ III et XX) porte à croire qu’elles ont été, du moins pour une part, recueillies de la tradition orale. Quant aux matériaux anciens, il est bien évident qu’ils ont dû être puisés par le compilateur dans un ou plusieurs recueils plus ou moins apparentés à ceux que nous possédons encore, mais non point certainement dans un chansonnier semblable à aucun de ceux que nous connaissons : la disposition des pièces, leurs leçons, leurs attributions, s’opposent à cette hypothèse. C’est donc pièce par pièce qu’il faudrait étudier les rapports de notre chansonnier avec les autres. La table qui suit le montre déjà à elle seule, et on le verra mieux encore en examinant le texte, imprimé un peu plus loin, de deux chansons que j’ai choisies à dessein parmi celles dont on a publié le plus de leçons (nos iij et xxx du ms. Giraud). Après ces observations générales, je me bornerai à deux remarques particulières. La première, c’est qu’en ce qui concerne les attributions, notre chansonnier suit bien souvent une direction qui lui est propre, et qui, en ce cas, est, on peut le dire, fort mauvaise. L’attribution qu’il fait des pièces xx, lxxj, xcij, ciij, cx, cxliv, lui est personnelle, et est certainement erronnée. Ma seconde remarque est que le compilateur du ms. Giraud doit avoir profité d’un recueil fort analogue à B (ms. 856), qui est considéré comme l’un de nos plus précieux chansonniers ; car, seul avec ce ms., il contient les pièces lxvj, lxx, xcvj, et il s’accorde avec lui seul sur d’autres points encore. Ce sont là de simples indications qu’une connaissance plus approfondie de nos autres chansonniers permettra assurément de préciser et de multiplier.
.lxij. Sitot d’amors suy destretz nueh e dia. — § XIII.
En FOLQUET.
.lxiij. Tant m’abelis l’amoros pensamens. — Z 15.
.lxiiij. S’al cor plagues ben forai mai sazos. — Z 17.
(v°)
.lxv. Amor, merce, non mueira tan soven— Z 19.
(f. 50)
.lxv bis (45). Ja nos cug hom qu’ieu camje mas chansos. — A 64, B 5, C (G. 64), D 4, G (G. 957), H 228, I 353, M 58, N 63, P 7, Q 33, R 14, T 22, U 144, V 88, W 6, Y (G. 958).
(vº)
En P. DE CAZALS.
(f. 51)
.lxvj. Ja tant nom cugiei quem trigues. — B 247.
AIMERIC DE PEGULLA.
(vº)
.lxvij. Atressim pren com fai al jogador. — Z 104.
.lxviij. Amors, a vos meseisam clam de vos. — A 52, B (G. 739), D (G. 740), G 91, H 178, I 425, N (G. 1176), Q 45, R 46, T 13, U 228, W 38.
.lxix. Cel que s’irais ni guerrej’amb amor. — Z 106.
(f. 52)
UC DE LA BACALARIA.
(vº)
.lxx. Ses tot enjan e ses fol’entendensa. — B 347.
GAUSBERC DE PUEIH CIBOT.
(f. 53)
.lxxj. Aisi com cel qu’a estat ses seinhor. — Z 143.
AIMERIC DE BEL ENUEI.
(vº)
.lxxij. Aissi col pres can s’en cuja fugir. — Z 89.
.lxxiij. Aissi com hom que seinhers ocaizona. — A (G. 400), B (G. 156), I (G. 399) (46).
En G. ADZEMAR.
(f. 54)
.lxxiiij. Ben fora oi mais sazon e lox. — A 105, B 159, C (G. 342), D 139, G 69, H 174, I 400, N 109, Q 127, U 42, W 76.
ARNAUT DE MARUELH.
(vº)
.lxxv. Ses jois non es valors. — Z 74.
.lxxvj. Si com li peis en an l’aigua lur vida. — Z 73.
BERENGUIER DE PARAZOL.
(f. 55)
.lxxvij. Ab la fresca clardat. — A 140, B (G. 3), D 94, I 309, M 170.
.lxxviij. De la gensor c’om vej’ al mieu semblan. — B 209, D 94, I 307.
En PONS DE CAPDUEILL.
(vº)
.lxxix. S’anc fis ni dis nulha sazo. — A (G. 555), B 116, G 162, I 462, L 13, N 61, P 36, S 223, U 385, W 79.
.lxxx. Si com celluy c’a pron de valedors. — Z 133.
(f. 56)
.lxxxj. Lials amixs qui amors ten joios. — A 73, B 116, G 161, H 120, I 467, M 23, N 60, U 379.
.lxxxij. Aissi m’es pres com a cel qui sercan. — A 73, B 118, C 38, G 159, I 463, K (G. 155), N 60, Q 96, S 222, U 383.
(vº)
PEIRE VIDAL.
(f. 57)
.lxxxiij. S’ieu fos en cort on hom trobes drechura. — Bartsch 43.
.lxxxiiij. Tuig miey conssir son d’amor e de chan. — Bartsch IV (47).
.lxxxv. Anc non mori per amor ni per al. — Bartsch 35.
(vº)
.lxxxvj. Puis quel paupres que jas el ric ostal. — Bartsch 37.
(f. 58)
.lxxxvij. Nuls homs nos pot d’amor gandir. — Bartsch 24.
GAUSCELM FAIDITZ.
(vº)
.lxxxviij. Tant ai sufert lonjamen gran afan. — Z 68.
.lxxxix. Si anc nuls homs per aver fin corage. — Z 58 (48).
(f. 59)
.ixxxx. Totz mi cugiei de canson far sufrir. — Z 65.
GUIS D’UISEL.
(vº)
.lxxxxj. Si bem partes, mala domna, de vos. — A 90, B 218, C (G. 149) G 205, I f. 144 vº, K 112, M 25, N 111, Q 125, T 35, U 172, W 58.
R. JORDAN, VESCONS DE SANT ANTONI.
(f. 60)
.lxxxxij. Ara parra s’a jes de cortezia— Z 139.
.lxxxxiij. Ben es camjatz aras mos penssamens. — A 83, B (G. 788), G (G. 789), I 271, N (A. XXXIII, 465), S 249, U 397 (49).
.lxxxxiiij. Per cal forfag ni per cal failhimen. — Z 128.
En CADANET.
(f. 61)
.lxxxxv. Camjada s’es m’aventura. — Z 150.
.lxxxxvj. Aitals com ieu seria. — B 155.
.lxxxxvij. S’ieu pogues ma volontat. — A 115, B 157, G (G. 94), G 153, H 278, I 456, N 144, Q 70, U 259, W 101.
(vº)
.lxxxxviij. Uey mai m’aures avinen. — Z 98.
(f. 62)
.lxxxxix. Meravilh me de tot fin amador. — Z 99.
.c. Ab lial cor et ab humil talan. — B 155.
(vº)
En DIEUDE DE PARADIS.
(f. 63)
.cj. Ben ay’amors car anc mi fes cauzir. — A 111, B 167, G 170, I 263, M 13, N 124, W 88.
.cij. Amors m’ajuda em somon. — A 112, B (G. 351), G 143, M 13, N 125, S 101.
BERNAT DEL VENTADOR.
.ciij. Humils e franx e fins soplei ves vos. — A 73, B 116, G 161, H 122, I 464, N 60, S 224, U 378 (50).
.ciiij. Aras consseilhatz, seinhor. — Z 29.
RIGAUT DE BERBEZILS.
(f. 64)
.cv. Be volria saber d’amor. — A 88, B 220, C 103, G 99, I 507, K 11, L 30, N 165, P 10, T 44, W 62.
.cvj. Bem cujava d’amor gardar. — A 89 (G. 656) et 133, B (G. 657), I 142, L 31, N 165, U 362 (51).
(vº)
PERDIGON.
.cvij. Tot l’an mi ten amors de tal faisso. — Z 112.
En P. RAIMON DE TOLOZA lo pros.
.cviij. Atressi com la candela. — Z 134.
(f. 65)
.cix. Encaras van recalivan. — A 86 et 105, B 244, I 170, N 110 (52).
ELIAS DE BARYOLS.
.cx. Tot franchamen ven, domna, denant vos. — A 190, B 209, G 87, H 199, I 305, K 7, Q 135, S 214, U 292, W 108 (53).
.cxj. Car compri vostras beutatz. — A 131, B 221, I 780, L 58, T 109.
(f. 66)
[.cxj bis]. Amors vos m’avetz tengut. — D 125.
(v°)
.cxij. Ben deu hom som bon senhor. — Z 123.
R. DE MIRAVALS.
(fol. 67).
.cxiij. Tuitz cil que van demandan. — A 72, B (G. 1096), D (G. 1095), I 720, N (G. 1097), U 332.
.cxiiij. D’amors es tot mon consiriers. — A 71, B 79, G 110, H 180, I 708, N 47, U 334.
.cxv. Entre dos volers fuy pensius. — Z 137.
(v°)
.cxvj. Sel cuy jois tainh ni chantar sap. —A 70, B (G. 1117), D 31, G (G. 1116), I 701, K 147, N (G. 1119), U 336, V 43, Y (G. 1118).
AIMERIC DE PEGULLA.
(f. 68 vº)
.cxvij. Destreitz, coitatz, desamatz, amoros. — A 51, B 91, C (G. 52), G (G. 1172), I 424, N 137, Q 47, R 45, U 242, Y (G. 1173).
.cxviij. A lei de fol camjador. — B (G. 204), G (G. 1186), I (G. 1187), N 141, U 230, Y (G. 1188).
.cxviiij. Dona, per vos estauc en greu turmen. — A 50, B 93, G 264, I 130, K 140, U 241.
(f. 69)
.cxxj. De fin’amor comensan mas chansos. — Z 102.
Aquestas coblas fes P. VIDAL, e son en .xxxiij., que son d’aquellas : Can homs honratz :
(vº)
Qu’ilh es tan dousa e franx e plazentieira.
Aquestas coblas fes En BLACAS, en son en .xl„ que so d’aquellas : Sim fa amor ab fiel cor amar :
197. Dalfi, yeu vos vuelh derraynier. — A 185, C 119, N (A. XXXIV, 193), U 462 (126).
(d)
198. Rey, pus vos mi de mi chantatz. — A 185, C 120, N 203, U 463 (127).
199. Guilhem, prims iest en trobar. — D 216, G 259.
200. Mir Bernat, mas vos ay trobat (G. 1020).
(f. 24)
201. Guilhem, d’un plag novel.
202. Gausselm, nom pues estener. — D 221.
(b)
203. Aram platz, G. de Bornelh (G. 821). — D (G. 336), U 652 (128).
204. Helias, de dos amadors. — D 82, G (G. 1014), H 82, M (A. XXXIV, 380) (129).
(c)
205. En Berguedan, d’estas doas razos. — A (G. 590), B (G. 50), G (G. 591), N 186, T 8, U 523.
206. Aram diatz, Raymbaut, sieus agrada. — A 155, G 255, N 181, U 508.
(d)
207. Domn’a vos me coman.
208. Pos a[n]c nous valc amors, senh’en Bertran (G. 543).
(f. 25)
209. Amicx Guigo, be m’aur’obs de tos sens.
G. DE SANT LEYDIER.
210. Aisi com es bela silh per qu’ieu chant. — A 78, B 132, G 123, H 192, N 131, Q 117, U 407, V 118.
(b)
211. Companho, ab joy muou mon chan. — E cxlvj.
212. El mon non a neguna creatura. — B 135, V 117.
(c)
UC DE PENA.
213. Lo dos temps m’abelis em platz.
214. Si anc me fes amors quem desplagues. — B 371.
UC DE SANT SIRC.
215. Anc enemic qu’ieu agues. — A 128, B (G. 1145), C (G. 28), D (G. 687), H 198, K 55, L 29, N 154, P 35, Q 42, U 278, W 84, Y (G. 1146) (130).
(d)
216. Aisi com es cuend’e guay (G. 1138). — A (G. 1137), B (G. 11), K 57, N 157, U 283, W 85.
217. Jent an sauput miey huelh venser mon cor (G. 1150). — A (G. 1148), B (G. 1149), N (G. 1151), Q 113, U 274, W 83, Y (G. 1152).
(f. 26)
218. Ses dezir e ses razo. — A (G. 1158), B (G. 1159), N (G. 1160), U 282.
219. Lonjamen ay atenduda. — A 128, B 224, C (G. 345), H 119, N 156, U 280.
(b)
220. Nulha res que mestiers m’aya. — A 128, B (G. 718), N (G. 1141), U 279, Y (G. 1140).
221. Nulhs homs no sap d’amic tro l’a perdut. — A 128, B 225, C (G. 78), D (G. 1135), K 9, M 39, N 154, P 34, U 277, W 83.
(c)
222. Servit aurai franchamen. — A 129, B 226, N 155, U 275.
P. ROTGIER.
(d)
223. No say don chant e chantar plagram fort. — A 13, B (G. 1056), G (G. 1055), H 210, U 529.
224. Eu pareysson de los flors. — A 12, B 195, C 108, D 173, G 196, N 108, R 82, U 7 (131).
225. Entr’ ir’ e joy m’an si devis. — A 14, B 195, D 174, G 196, H 211, N 108, U 10.
(f. 27)
226. Tant no plou ni venta. — A 13, 195, G 194, N 23, U 8 (132).
AR. DANIEL.
227. Ab plazer ressep e recuelh. — A (G. 414), B (G. 5), G (G. 413), L 35, N 118, U 167 (133).
(b)
228. Lo ferm voler c’ al cor m’intra. — Z 117. Ajoutez R 38, S 106, T 39.
229. Sim fos amors de joy donar tan larja. — E cliiij. Ajoutez O 27, R 37, T 40.
230. Ans que sims reston de branchas. — A 66, B 203, C (G. 135), D (G. 412), K 110, N 42, Q 26, R 40, U 184, V 63.
(c)
231. L’aur’ amara. — A (G. 417), B (G. 416), L 9, N 42, Q 22, S 110, U 174, V 90.
232. En breu bricaral tems braus. — A 67, B (G. 423), B (G. 424), L 11, N 41, U 183.
(d)
NAUDOY.
233. Truc Mallet, en vos me tenh. — A 186, B 375, L 41, N (A. XXXIV, 199), U 476 (134).
R. DE DURT FORT.
234. Truc Maletz, beus tenh en grat (135). — B 379.
(f. 28)
GAUBERT DE PUEG SIBOT.
235. Merces es e chauzimen. — A 80, B 190, D 160, H 115, L 16, N (A. XXXIII, 458), O 33, Q 79, S 212, U 157, V 104, W 105.
236. Una gran amors corals. — A 80, B 191, D 159, H 114, K 37, N 116, P 11, Q 80, S 212, U 159, W 104.
(b)
G. DE BERGUEDAN.
237. Un trichayre (G. 586). — B 211.
238. Can vey lo tems tornar e reverdir. — A (G. 167), B 211, G (G. 1061), H 168, N 202, O 36, U 311, W 78.
(c)
G. AUGIER.
239. Ses alegratje. — Z 156. Ajoutez R 79 (P. Ramon de Toulouse).
TIBAUT DE BLIZON.
240. Amors, je ne me planh mie (G. 730). — B (G. 729).
(d)
P. BREMON RICAS NOVAS.
241. Pus partit an lo cor en Sordel en Bertrans.
242. En la mar major son e d’estieu e d’ivern. — G 234, N 210, U 489.
TIBAUT DE BLIZON.
243. Can se reconjan auzeus (G. 728).
(f. 29)
G. AUGIER.
244. Can vey lo dos tems venir. — Cf. ci-dessus le n° 52.
(b)
MAYSTRE P. DE CORBIAN.
245. Dona dels angels regina. — A 149, B 373.
G. ADZEMARS.
246. S’ieu conogues quem fos enans. — B 163.
(c)
247. Comensamen comensaray. — A105, B 162, D 142, G 68, H 178, W 77.
248. Non pot esser sufert ni atendut. — A 104, B 160, C 68, M 45, N 108, U 41 (136).
B. MARTI.
249. Bela m’es la flor d’aguilen. — A 11, B 175, C 33, D 45, N 9, U 3 (137).
(d)
ALEGRET.
250. Bel m’es can la rayna canta. — B (G. 221), G 141 (138).
NESPERDUT.
251. Lo dezirier el talan e l’enveya. — B 375.
(f. 30)
POS [DE] SA GARDIA.
252. Pus coman ay de far chanso. — Cf. ci-dessus n° 123.
G. MAGRET.
253. Ma donam ten pres. — A 139, B 349.
(b)
254. En aysim pren co fay al pescador. — A 138, B 238, D 139, G 204, M 15, W 113 (139).
POS [DE] SA GARDIA.
255. Sitot non ay al cor grant alegransa. — B 339.
(c)
PONS D’ORTAFAM.
256. Si ay perdut mon saber. — B 356, S 214.
R. DE LA SALA.
257. Dieus aydatz. — B 373, D 111.
DAUDE [DE] PRADAS.
258. Per lo dos tems que renovela (G. 1045).
(d)
259. Un sonet gay e leugier. — A 113, B 164, G 167, M (A. XXXIV, 373), N 56 (140).
260. No cujava ses comjat far chanso. — A 112, B (G. 1039), G (G. 1038), M 70, N (A. XXXIII, 464), W 88.
(f. 31)
261. Qui finamen sap cossirar. — B 170, G (G. 1040), U 203, Y (G. 1041).
262. El tems quel rossinhol s’esjau. — B 167, D 121, G 169, M 8, N (G. 1050), U 195, Y (G. 1049).
(b)
263. Ben ay’ amor car anc me fes chauzir. — E cj.
264. Pus Amors vol em comanda. — B 163, C. (G. 86), D (G. 1042), G 171, L 8, N 123, U 197.
(c)
265. Anc hom mays tan be non amet. — A (G. 742), B (G. 741), G 170, L 7, N (A. XXXIII, 461), U 194.
266. De lay on son tug miey desir. — A 112, B (G. 1047), D 123, N (G. 1048), S 100, U 201 (141).
(d)
G. FIGUIEYRA.
267. Pel joy del bel comensamen (G. 1079). — A 109, B 248.
268. En pessamen me fay estar amors. — B 249, C (G. 348), H 262, L 2, N 85, U 356 (142).
(f. 32)
269. Totz hom que ben comens’ e ben fenis. — E f. 19.
270. Anc mays de joy ni de chan (G. 1166 b (143)). Cf. ci-dessus n° 151.
(b)
R. JORDAN Vescoms de Sant Antoni.
271. Ben es camjatz eras mos pessamens. — E lxxxxiij.
272. Vas vos sopley en qui ay m’entendensa. — A 83, B 152, C (G. 108), G (G. 787), H 215, N 129, U 398 (144).
(c)
273. Per cal forfag ni per cal falhimen. — E lxxxxiv. Ajoutez S 250.
ELIAS CAYREL.
274. Abril ni mai non aten de far vers. A 106 bis, B (G. 186), G 202, L 13, N 50, W 86.
(d)
275. Si com sel que sos companhos. — B 234, L 31, N 50.
276. Aras non vey pueg ni comba. — A 107, B 233, D 127, L 32, N (A. XXXIII, 440), W 87.
(f. 33)
277. Tot mon cor e mo sen. — A 106 bis, B 233, D 128, G 202, L 32, N (A. XXXIII, 441), W 86.
278. So que sol dar alegransa. — A 106, B 234, L 33, N (A. XXXIII, 443), U 290.
(b)
279. Qui saubes dar tan bon cosselh denan. — B 234, L 32, N (A. XXXIII, 442).
G. DE BALAUN.
280. Mon vers mou merceyan vas vos (G. 698). — A 111, B (var. G. 698), L (A. XXXIV, 393) (145).
(c)
ELIAS DE FONSALADA.
281. En cor ay que comens. — B 344, L (A. XXXIV, 395).
B. AR. SABATA.
282. Fis amicx soy, mas enquer non a gayre. — B. 239 (146).
(d)
[Tensons]
283. G. Raynier, pus non puec vezer vos.
284. Falco, don’ avinen.
(f. 34)
285. An Miquel de Castilho (Un couplet dans Lex. rom. I, 511) (147).
286. Duy cavayer an preyat lonjamen (G. 542) (148).
(b)
287. Aram digatz vostre semblan (G. 697). — A 159, B 393, H 83, N 180, T 5, U 505, W (A. XXXII, 417).
288. En Savaric, yeus deman (G. 1131). — B 391, H 84, K 82, M 81, N 187, W (A. XXXII, 418).
(c)
289. Bernado, la jenser dona ques myr.
290. Falco, en dire mal.
(d)
291. Qui vos dara respieg Dieus lo maldia.
292. Bona domna, tan vos ay fin coratje.
(f. 35)
293. Auzit ay dir, Bo fil, que saps trobar.
(b)
294. Guiraut Riquier, si bens es luenh de nos.
GR. DE BORNELH.
295. Per solatz revelhar. — A 19, B 6, C 8, N 12, P 1, Q 21, R 3, T 102, U 18, V 75.
(c)
296. Pos brays e critz (G. 950). — A 66, B (G. 435), G (G. 436), K 109, L 11, N 39, Q 27, R 41, S 106, U 180, V 113 (149).
297. En honor Dieu torn e mon chan (G. 831). — A 26, B 12, S 44, T 103.
298. Sil cor no m’esta adreg. — A 22, B 26, C 24, N (A. XXXIII, 331), S 57, T 91 (150).
299. L’autrier lo premier jorn d’aost. — B 29.
(f. 36)
P. ESPANHOL.
300. Entre quem pes e vau per ombr’escura. — B 350.
301. Estat ay co hom esperdut. — Cf. ci-dessus nº 83.
(b)
SORDEL.
302. Per re nom puese d’amor cujar (G. 550). — B 264, H 223.
303. Tostems seray ves amors fis e ferms. — B 264.
(c)
B. DE PARAROLS.
304. Mays ay de talan que no suelh. — B 209.
305. Tot francamens venc denant vos. — E cx.
(d)
306. Bona dona cuy ric pretz fa valer. — B 207, D 95, V 106.
307. De la jensor c’om vei’al mieu semblan. — E lxxviij.
(f. 37)
308. S’ieu sabi’ aver gazardon. — B 209.
309. Am la fresca clartat. — E lxxvij.
(b)
310. Totz temoros e duptans. — B 207, D 94.
311. Dona, s’ieu vivia tostems. — B 207, D 95.
312. Dona la jenser c’om veya. — B 208, L (A. XXXIV, 413), N (A. XXXIV, 179), U 298.
(c)
313. Aital dona co yeu say. — B 208, D 96.
314. Tant m’abelis joys e amors e chans. — A 123, B 208, D 96.
(d)
GAUBERT DE PUEG SIBOT.
315. Per amor del bel tems suau. — B 192.
316. Huey mays de vos non aten. — Z 145.
317. Si ren valgues en amors. — B 191.
(f. 38)
318. S’ieu anc jorn dis clamans. — Z 146.
319. Car no m’abelis solatz. — A 81, B 192, D 160, H 112, L 17, N (A. XXXIII, 457), P 10, Q 82, T 77, U 162, W 105 (151).
(b)
320. Bes cujet onrar amors. — A 81, B 191, H 114, L 17, N 115, U 158, W 103.
ROZENAC.
321. Ja no vuelh do ni esmenda. — B 326.
(c)
322. Una sirventesca. — B 327.
MONTANHAGOL.
(d)
323. Jes per malvestat qu’er veya (G. 545). — B (G. 546).
324. Qui vol esser agradans e plazens. — A 124, B 262, D 146, O 55.
325. Non an tan dig li premier trobador. — B 260.
326. Leu chansoneta m’er a far. — B 261.
(f. 39)
327. No sap per ques va plus son joy tarzan. — B 261.
(b)
GR. LO ROS.
328. Aras sabray s’a yes de cortezia. — E lxxxxij. Aj. O 35.
329. Ves vos la derreyra chanso (G. 576). — B 268, D 137.
RAIMBAUDET.
330. Nom play chan de rossinhol. — A 22, B (G. 860), C 15, D (G. 859), G 10, N 16, S 67, T 91, U 37, Y (G. 861) (152).
(c)
UC DE MUREL.
331. Jes sitot bon pretz s’amorta. — B 373.
MONGE DE MONTAUDON.
332. Ara pot ma dona saber. — E cxxxviij bis.
(d)
333. Aisi con hom que senhor ochayzona. — E lxxiij.
334. Aisi com sel c’a estat ses senhor. — E lxxj.
(f. 40)
335. Aisi com selh quins en mal senhoratje. — E cxxxviij. Aj. O 33.
336. Mot m’enueya, so auzes dire. — A (G. 390), B 187.
(b)
337. Pus P. d’Alvernhe a chantat. — A 135, B 183, G 146, K 33, N 214.
(c)
ALBERTET.
338. En amors a aytan petit de fiansa. — A 134, B (G. 784), D 92, G (G. 785), M 19, N (A. XXXIII, 445), R 9, U 268, W 82.
339. A cossirier planh (G. 779). — Cf. n° 108.
(d)
340. Ab joy comens yeu ma chanso. — A 133, B (G. 183), D 91, G 124, M 19, N 54, O 41, U 272, W 80.
P. DEL VILAR.
(f. 41)
341. Sendatz vermelhs, endis e ros.
NOZILS DE CADARTZ.
342. Assatz es dretz, pus jois nom pot venir. — A 105 bis, B (G. 756), G (G. 757), U 295 (153).
GR. DE BORNELH.
343. Joi sial comessamens. — A 24, B 11, C 21, G 15, N 24, S 2, T 89.
(b)
344. Can la brun’ aura s’alucha. — A 15, B 20, C (G. 874), D (G. 873), G 17, H 237, N (A. XXXIII, 320), R 2, T 97, U 17, V 73.
G. DE SANT LEYDIER.
345. Ben chantera si m’estes ben d’amors. — E cxxx.
346. Pus tan mi fors’amors que mi fay entremetre. — E cxxxj.
(c)
347. Bel m’es uey may qu’ieu retraya. — A (G. 536), B 134, G 118, N 131, U 406, V 116.
348. Jamays nulh tems nom poiretz far, amors. — A (G. 117), B (G. 470), D 18, G (G. 471), K 31, N 71, O 15, S 136, T 59, U 100, V 31, Y (G. 472), W 28 (154).
(d)
349. Dona, yeu vos soy messatgiers. — A 79, B 132, C (G. 139), G 120, I fol. 145 vº, M 69, N 133, T 41, U 405, V 117, W 71.
350. Estat auray estas doas sazos (var. G. 364). — A (G. 364), B (G. 537), G (G. 538), H 193, M (G. 932), N 131, Q 119, U 402, V 59.
(f. 42)
FOLQUET.
351. Greu fera nulhs hom falhensa. — A 64, B 2, C (G. 62), D 3, G 26, H 226, M 33, N 62, Q 31, R 10, T 20, U 137, V 84, W 8, Y (G. 961).
352. Chantan volgra mon fin cor descobrir. — Z 21. Aj. R 12, T 23.
(b)
353. Ja nos cug hom qu’ieu camje mas chansos. — E lxv bis.
354. Amors merce, no mueyra tan soven. — E lxv.
(c)
355. Mot y fes gran peccat amors. — Z 22. Aj. R 10, T 18.
356. Tant m’abelis l’amoros pessamens. — E lxiij. Aj. R 8, T 18.
(d)
357. Tant mou de corteza razo. — Z 23. Aj. R 11.
358. S’al cor plagues, be fora huey may sazos. — E lxiiij. Aj. O 22, R 7, T 17.
(f. 43)
359. Us volers otracujatz. — A 65, B 4, C (G. 106), D 6, G 28, H 229, M 59, N 66, R 12, T 22, U 145, V 88, W 7, Y (G. 962).
360. En chantan m’ave a remenbrar. — A 63, B 5, C 44, D 7, G 33, H 230, K 25, M 76, N 65, P 8, Q 37, R 11, T 19, U 147, V 84, W 5.
(b)
361. Ay tan gen vens et ab tan pauc d’afan. — E xxxviij. Aj. R 6, T. 18.
362. Ben an mort mi e lor. — Z 20. Ajoutez R 7, T 19.
(c)
363. Chantar m’es tornatz a afan. — A 63, B 4, C (G. 48), H 231, N 62, P 9, Q 38, R 12, T 20, U 148, V 87, Y (G. 966).
GAUCELM FAIZIT.
364. De fayre chanso. — B (G. 459), D (G. 51), G (G. 460), N 78, S 144, U 112, V 28.
(d)
365. No m’alegra chan ni critz. — A 35, B 72, D 12, N (A. XXXIII, 451), P 38, Q 52, S 142, T 51, U 106, V 36, W 30.
366. Lo jent cors onratz. — Z 66. Aj. S 132, T 53, et ms. fr. 20050 f. 87.
(f. 44)
367. Anc nom parti de solatz ni de chant. — B 67, D (G. 30), G (G. 443), N 78, S 147, U 118.
(b)
368. Chant e deport, joi, domney e solatz. — E lvij. Aj. O 16, S 141, T 52.
369. Mon cor e mi e mas bonas chansos. — Z 64. Ajoutez S 154, T 51.
370. Fort cauza es tot lo majer dan. — Z 67. Aj. S 155, T 52, fr. 20050 f. 84, et Vatican Christ. 1659 (Romvart p. 425).
(c)
371. Can la fuelha sobre l’albre s’espan. — Z 50. Aj. S 153, T 31 (B. de Ventadour).
372. A semblan del rey Ties. — Z 63. Aj. S 149.
(d)
373. Sitot ai tardat mon chant. — A 37, B 62, D 10, G 74, N 71, P 15, S 146, U 108, ms. fr. 20050 f. 83.
374. Bem cugei de chantar sofrir. — E lxxxx. Aj. O 16, T 56.
(f. 45)
375. Bem platz e m’es jen (G. 452). — B (G. 450), G (G. 451), K 142, M 68, N 81, S 157, U 110, V 31.
376. Pel joi del temps qu’es floritz. — A (var. G. 121), B 66, D (G. 121), G (G. 489), N 72, S 134, U 104, Y (G. 490).
(b)
377. Aram coven quem conort en chantan. — A 38, D (G. 31), G (G. 448), N 73, O 15, U 101, Y (G. 449).
378. Jen fora contra l’afan. —A (G. 464), B 64, D (G. 60), G (G. 465), N 73, S 159, T 57, U 102 et 152, V 29, W 26, Y (G. 463).
(c)
379. S’anc nulhs homs per aver fin coratge. — E lxxxix. Aj. S 158, T 58.
380. Mantas sazos es hom pus volontos. — E cxxxiiij.
(d)
381. Mot m’enuget oguan la ... (155) del mes. — Z 70. Aj. S 135.
382. Totz sels que amon valor. — E xxj. Aj. S 138, T 56.
(f. 46)
383. Huey mais tanh que fassa parer. — B (G. 468), G (G. 469), H 143, N (A. XXXIII, 454), S 148, U 111.
384. Tant ai sufert longuamens greu afan. — E lxxxviij. Aj. O 16, S 137, T 21 (F. de Marseille) et 59.
(b)
385. Ab cossirier planh. — Premier couplet ; cf. n° 339.
386. Solatz e chantar (G. 497). — B (G. 498) (156).
(c)
P. VIDAL.
387. Anc no mori per amors ni per als. — Bartsch 35.
656. Cuenda chanso, plazen ses vilanatje (G. 771). — B (G. 770).
657. Tans afans pezans. — B 312.
658. Qui bon frug vol reculhir be semena (G. 778). — B 314.
(d)
659. A vos mi soy, bona dona, donatz (G. 767). — B (G. 766).
660. Pus semblet genier amors (G. 777). — B 314.
(f. 80)
661. Del mon volgra que son dreg nom seguis (G. 773). — B (G. 772).
662. Un vers faray del catre temps de l’an. — B 315.
(b)
663. En mal pong fo creada. — B 313.
664. Manhs ricx mi demando si am. — B (G. 775).
665. Sitot s’es braus l’aers el mes. — B 315.
(c)
666. Cavayers e sirvens (G. 769). — B (G. 768).
667. Si fos tan ricx. — B 316.
(d)
MONGE DE FOISSAN.
668. Be volgra fos mos cors tan regardans. — B 346.
669. Be m’a lonc tems menat ab fort aura. — B 345.
(f. 81)
670. Ben volria, car seria razos. — B 346.
AR. DE MARRUELH.
671. Bel m’es qu’ieu chant en aquel mes. — A 27, B 48, G 46, N 88, P (A. XXXIII, 304), S 86, T 25, U 59, V 52, W 11 (193).
(b)
672. Sim destrenhetz, dona, vos et Amors. — E liiij. Aj. O 13, R 30, T 65.
673. Aisi col peis a en l’aigua sa vida. — E lxxvj. Aj. R 28, T 64.
(c)
674. La franca captenensa. — Z 75. Aj. R 29, T 60.
675. Ses joy non es amors. — E lxxv. Aj. R 32, T 61.
676. Ja non er hom tant pros. — Ci-dessus nº 471.
(d)
677. Bel m’es cant lo ven m’alena. — B 115.
678. Mot era dous mon cossir. — Z 78. Aj. O 13, R 29, T 65.
(f. 82)
679. A gran honor vieu cui joy es cobitz. — A 46, B 110, D 64, G 32, K 113, N 104, R 31, T 61, U 123, W 31.
680. Pus en R. en Truc Malecx. — A (G. 420), B (G. 421), N 205, U 478 (194).
(b)
681. Tot cant ieu fas ni dic quem si’ honrat. — B 3, D 68.
682. Franquez’ e noirimens. — A 47, B 109, D 64, G 130, N 105, R 35, T 60, U 133.
(c)
683. Aisi com mos cors es. — A 47, B 110, D 64, N 105, S 118, T 64, U 134.
684. Bel m’es lo dos temps amoros. — B 115.
685. Anc vas Amors non puec res contradire. — A 47, B 110, G 133, H 135, M 52, N 103, O 14, Q 63, R 34, T 65, U 122, V 82 (195).
(d)
686. Tug miey cossir son d’amors e de chan. — Cf. n° 127.
687. L’ensenhamens el pretz e la valor. — A 46, B 109, D 66, G 131, M 51, N 105, O 14, Q 62, R 30, T 108, U 129 (196).
(f. 83)
688. Aisi com sel c’a pron de valedors. — Cf. n° 87.
GR. DE BORNELH.
689. S’eras non pueja mos chans. — A 17, B 13, C 13, D 54, G 21, N 15, S 51, T (A. XXXIII, 423), U 23, V 67.
(b)
690. Si sotils sens. — A 19, B 15, C 11, G 9, N (A. XXXIII, 317), S 70, T 94, U 38.
691. A ben chantar. — A 22, B 7, C 6, G 1, H 234, L 28, N 11, Q 7, R 1, T 98, U 16.
(c)
692. Tostemps mi sol pus joi plazer. — B 29, S 65.
693. Obs m’agra si m’o cossentis. — A 14, B (G. 870), C 9, H 111, N (G. 871), Q 11, S 50, T 94, U 21, Y (G. 872).
(d)
694. Ar ai gran joy quem remembra l’amors. — A 24, B 12, G 2, S 55, T 105.
695. Non puesc sofrir c’a la dolor. — A 19, B 22, C 6, G 5, N 21, S 9, T 95 (197), U 40, V 73, W 72.
(f. 84)
696. Lo dos chant d’un auzel. — A 15, B 17, C 14, G 8, N 16, S 35, T 104, U 26.
697. Car non ai joi que m’aon. — A 21, B 13, C 23, G (G. 948), N (A. XXXIII, 330), S 53, T 90, U 534, Y (G. 949).
(b)
698. Al pus leu que farai chansos (G. 690). — A (G. 689), B (G. 205), G 12, L 39, N 85, S 68, U 353, V 76.
699. Cant li freg el glas e las neus. — A 22, B 14, C (G. 124), D (var. G. 124), G 2, H 239, N 22, S 25, T 81 et 105, W 69, Y (G. 879).
(c)
700. Aquest termini cars e gens. — A 14, B 15, C 10, D 53, G 14, N 14, S 79, T 93, U 29, V 54, W 70 (198).
701. Sim plagues tant chans. — B 21, G 12, L (A. XXXIV, 398), S 71.
(d)
702. Ab semblan mi fai dechazer (G. 814). — B (G. 187), C 25, N 26, S 72.
703. Ailas ! Co muer ? Que as, amicx (G. 817). — B (G. 192), G (G. 818), S 64, V 114 (199).
704. S’es chantars ben entendutz. — B 30.
(f. 85)
705. De chantar ab deport.— A 20, B (G. 239), C 22, D 53, N 19, Q 16, S 58, T 99, U 28, Y (G. 885).
MIRAVALS.
706. S’ieu en chantan soven. — A 68, B 78, C (G. 150), D 38, N (A. XXXIII, 436), U 330.
(b)
707. Entre dos volers soi pessieus. — E cxv.
708. Bel m’es qu’ieu chant e condey. — E xxxix. Aj. O 25, T 62.
(c)
709. Ben aial messatgiers. — A 68, B 82, D 42, G 116, L 16, N 44, Q 95, U 345.
710. Aisi com es gensers pascors. — A 69, B 81, C (G. 12), D (var. G. 12), G (G. 1091), K 137, L 15, M 73, N 43, O 26, Q 93, T 55, U 338, V 45, W 68.
(d)
711. Sitot m’es ma don’ esquiva (G. 639). — A (G. 637), B (G. 638), D 116, N 50, U 350.
712. Be m’agradal bel temps d’estieu. — Z 84. Aj. O 25, T 55.
713. Sel que no vol auzir chansos. — Z 87. Aj. T 62.
(f. 86)
714. Tals vay mon chan enqueren. — A 71, B (G. 1089), D (G. 1088), L 16, N (G. 1090), T (A. XXXIII, 421), U 343, V 44.
715. Sel cuy joy tanh ni chantar sap. — E cxvi.
(b)
716. Qui bona chanso cossira (G. 1083 a (200)). — B (G. 1112).
717. A Dieu me coman, Baiona (G. 540). — B (G. 8).
(c)
718. Baiona, per sirventes (G. 541). — B 86.
719. Tot cant fas de be ni dic. — B 75, V 41.
720. Er agr’ obs que m’aizis.— A 72, B (G. 237), D 39 (G. 335) et 88, N 45, U 331 (201).
(d)
721. Res contr’ amors non es guirens (G. 1083). — B (G. 1113), V 46.
722. D’amors son tug miey cossiriers. — E cxiv.
(f. 87)
723. Contr’ amors vauc durs et embroncx. — Z 85. Aj. O 26.
724. S’a dreg fos chantars grazitz (G. 1114). — B (G. 1115).
(b)
725. Pus ongan nom plac l’estieus. — Z 149.
726. Dels .iiii. mestiers valens. — B 78, V 40.
727. Un sonet m’es bel qu’espanda (G. 1124). — B (G. 1125), D 43, V 41.
(c)
728. Chans cant non es qui l’entenda (G. 1105). — B (G. 1106), D 43, V 41.
729. Anc non atendey de chantar (G. 736). — B (G. 735), V 47.
(d)
730. Amors mi fai chantar et esbaudir. — A 71, B 77, D 39, N 49, U 340.
731. Loncx temps ai avut cossiriers. — A (G. 632), B 77, D (G. 66), K 145, N 49, U 348, V 43.
(f. 88)
732. A penas sai don m’aprenh. — Z 88. Aj. T 61.
733. Be sai que per aventura. — A 71, B (G. 1101), D (G. 1100), N (G. 1102), U 333, V 46.
(b)
734. Totz sels quem van demandan. — E cxiij.
735. Chansoneta farai vencut (G 1103). — B (G. 1104).
736. Er ab la forsa del freys. — A 70, B 85, D 37, K 144, N 45, U 337.
(c)
737. Ben aial cortes essiens (G. 1099). — B (G. 1098).
738. Sim fos de mos chantars parven (G. 1120). — B (G. 1121).
(d)
PEIROLS.
739. Coras que mi fes doler. — Z 45. Aj. O 31, R 88, S 173, T 78.
740. Car m’era de joi lunhatz (G. 1014). — B (G. 1013), V 108.
(f. 89)
741. Nulhs hom en res no falh. — E cxliij.
742. Ab joi quem demora. — Z 53. Aj. R 89.
743. Pus flum Jordan ai vist el monimen.— B 106.
(b)
744. Atressi col signes fai. — A 60, B 100, D 170, G 36, H 268, K 146, L 14, N 152, S 177, O 29, U 211 (202).
745. M’entensio ai tot’ en un vers meza. — A 56, B 100, G (G. 1008), H 161, K 146, N 152, R 87, O 31, S 170, T 76, U 215, V 93, Y (G. 287).
(c)
746. Be volgra mi dons saubes. — Z 138.
747. Si bem soi luenh entre gent estranha. — Z 43. Aj. T 79.
748. Dels sieus tortz farai esmenda. — Z 55. Aj. S 168, T 76, ms. 20050 f. 85.
(d)
749. Pus entremes me soi de far chanso. — E cxxviij. Aj. R 15 (F. de Romans), S 112 (F. de Marseille).
750. Ab gran gaug mou mantas vetz e comensa. — A 57, B 105, H 156, N 149, S 179 (203).
(f. 90)
751. Pus de mon joi vertadier. — Z 59. Aj. S 171.
752. Per dan que d’amors me venha. — Z 57. Aj. O 30, R 88, T 78.
(b)
753. Nulh hom no s’ausi tan gen. — A 58, B 99, G (G. 1009), H 163, L 13, N 151, O 29, S 167 bis, U 210, V 96, W 49.
754. D’un bo vers vauc pessan cossil fezes. — Z 49. Aj. O 31, R 87, T 76.
755. Bem cujava que non chantes ogan. — B 107.
(c)
756. Un sonet vau pessan. — Z 46. Aj. O 30, S 169, T 78.
GAUCELM FAIZIT.
757. Qui pogues partir son voler (G. 446). — A (G. 128), B (G. 445), D (var. G. 128), G 87, N 70, O 15, P 37, Q 50, T 51 et 53, U 103, V 32, W 22, Y (G. 447), ms. 20050 f. 86.
(d)
758. Aras nos sia guitz. — A 36, B 66, D 88, N 78, S 145 (204).
759. Cant vey reverdir les (sic) jardins (G. 494). — B (G. 493), V 29.
(f. 91)
760. Trop a ponhat amors en mi delir. — Z 62. Aj. S 152.
761. Lo rossinholet salvatje. — A 35, B 63, D 13, G 71, K 134, N 73, Q 58, S 157, T 57, U 98, V 34, W 26, Y (G. 503).
(b)
762. Com que mos chans sia bos (G. 456). — B (G. 455).
763. Coras quem des benanansa. — A (G. 125), B (G. 495), D (var. G. 125), G 78, K 30, N 72, T 58, U 107, W 27, Y (G. 496).
(c)
764. L’onraz jauzens sers. — A 35, B 65, C (G. 67), N 82, S 162, Y (G. 444).
GUI D’UYSSELH.
765. A vos cuy tenc per don’ e per senhor. — B 357 (205).
(d)
766. Ben fer’ ieu chanso pus soven. — Z 151. Aj. T 35.
767. Ades on pus vey mais apren (G. 403). — A (G. 402), B (G. 189), K 120, L 28, N 114, P 19 (206).
(f. 92)
768. Jes de chantar nom failh sen ni razos. — E cxxxv. Aj. O 15.
769. Ja nom cugey trobar. — A (G. 569), B 218, N 112.
(b)
770. En tal guiza me men’ amors. — E cxlv.
771. L’autrier de just’ una via. — B 218.
(c)
GR. DE SANT LEYDIER.
772. Pus fin’ amor me torn’ en alegrier. — Z 136.
773. Malvaiza m’es la moguda (var. G. 365). — A (G. 365), B 135, G (G. 539), H 191, N 132, U 404.
774. Ab .M. volers doblatz de fin’ amor. — B (G. 185).
(d)
GR. DE CALANSO.
775. Ab lieis qn’ieu am de cor e de saber. — B 251, D 132, M 68, N (A. XXXIII, 455), S 163 (207).
776. Los greus dezir quem solo far doler (G. 368).—A 80, B 251 (208).
(f. 93)
777. El mon non pot aver. — B 251.
778. Bel senher Dieus, com pot esser sofritz. — B 252.
(b)
779. Tug miey dezir e tug miey pensamen. — B 253, D 133, L 59.
780. Tan dossamen me ven al cor ferir. — A 142, B 269 (209).
(c)
781. Una dossa res ben estan. — B 252.
782. Mot era dos e plazens. — G (G. 824). — Cf. ci-après f. 144 c.
(d)
B. DE VENZAC.
783. Lo pair’ el filh el sant Esperital. — B 259.
PERDIGO.
(f. 94)
784. Ben aiol mal e l’afan el cossir. — E xxvj. — Aj. O 24.
785. Trop ai estat mon bel esper no vi. — E vj. Aj. O 25, T 46.
786. Ira e pezars e dona ses merce. — B 240.
(b)
787. D’amors nom puesc partir ni dessebrar. — B 241, G 190, H 214 (210).
788. Aisi com sel que tem c’amors l’ausia. — B 239, D 68, G 88, P 38 (211).
(c)
789. Tot l’an me te amors d’aital faiso. — E cvij. Aj. T. 47.
790. Ab chans d’auzels comensa ma chanso.—Z141. Aj. R 84 (P. Rogier).
(d)
791. Verges, en bona ora. — B 241.
G. GODI.
(f. 95)
792. Sil gen cors d’estieu es remas. — B 371.
HELIAS DE BARJOL.
793. Pus la bela quem fai doler (G. 1081). — B 223.
794. Car comprey vostras beutatz. — E cxj.
(b)
795. Ben deu hom son bo senhor. — E cxij.
796. Morir pogr’ ieu sim volgues (G. 1076). — B 223.
797. Bon’ aventura don Dieus. — B 222.
(c)
798. Pus vey que nulh pro nom te. — A (G. 945), B 224, L (A. XXXIV, 418).
799. Conoisens soi a mon dan. — B 222.
G. DE CABESTANH.
(d)
800. Chanso d’un sol mot pla e prim. — Z 119. Aj. R 38, T 39.
801. Mon cor e me e mas bonas chansos.— Cf. ci-dessus nº 369.
802. Er vey que vengutz es jorns loncx. — A 105 bis, B 213, D 143, H 261, L (A. XXXIV, 394), N 84, T (A. XXXIII, 424), U 358.
(f. 96)
803. Lo dos cossire quem don’ amors soven.— Z 147. Aj. O 33,T 6 et 110 (212).
U. DE SANT SIRC.
(b)
804. Messonjet, .i. sirventes. — B 227.
G. FIGUIEYRA.
805. Sirventes vuelh far. — B 249.
FRAIRE MENOR.
(c)
806. Cor ai e volontat. — B 371.
R. ESCRIVA.
(d)
807. Senhors, l’autrier vi ses falhida. — B 372.
BERTRAN DEL BORN.
808. Can vey pels vergiers despleyar. — B 138, H 170, N 195, U 425, V 81.
809. Ieu m’escondisc, dona, que mal non mier. — A 182, B 142, C 116, D 98, H 207, N 196, O 85, U 420 (213).
(f. 97)
810. Lo coms a mandat e volgut. — A 174, B 138, G 227, N 192, O 98, U 411.
W. MAGRET.
811. Mot mi play cant vey la dolenta. — B 140 (214).
812. Atrestan be soi ieu mortals. — B 349, D 138, G 283, H 216.
(b)
P. R. DE TOLOZA.
813. Non puesc sofrir d’una leu chanso faire. — A 85, B 241, C 105, G 186, M 57, N 171, O 34, Q 83, R 75, U 263.
814. Atressi com la candela. — E cviij. Aj. O 34, R 76, T 79 (215).
(c)
ESCUDIER DE LA YLHA.
815. Lonja sazo ay estat vas amors. — E xxxij.
ADZEMAR DE ROCAFICHA.
(d)
816. Jes per frech ni per calor. — B 269, G 99 (216).
G. DE SOLONHAN.
817. Per solatz e per deportz. — B 152 et 357, D 147 (217).
P. DEL VERN.
(f. 98)
818. Ab lial cor amoros.
FOLQUET DE LUNEL.
819. Can beutatz me fetz de premier. — B 323.
820. Per amor e per solatz. — B 324.
821. Non pot aver sen natural (G. 1074). — B 324.
(b)
IZARN MARQUES.
822. S’ieu fos tan savis en amar. — B 376.
BERTRAN DE LAMANON.
(c)
823. Lo segle m’es camjatz. — B 267, S 237.
P. IMBERT.
824. Aras pus vei que m’aonda mos sens (G. 751). — B (G. 750).
G. DE BIARTZ.
(d)
825. Si col maistre vai penre. — B 365, U 301.
NAT DE MONS.
826. La valors es grans e l’onors. — B 373.
GUAVAUDA.
(f. 99)
827. Un vers vuelh far chantador. — B 316.
828. L’autre dia per .i. mati. — B 318.
829. Crezens, fis e veray et entiers. — B 318.
830. Lo mes el temps e l’an deparc (G. 1067). — B (G. 1068).
(b)
831. Senhors, per los nostres peccatz. — B 318.
832. Patz passien ven del senhor (G. 1071). — B 317.
(c)
833. Desemparatz, ses companho. — B 319.
(d)
834. A la pus longua nuech de l’an. — B (G. 201).
835. Lo vers deg far en tal rima (G. 1069). — B (G. 1070).
836. Ieu no soi pars als autres trobadors. — B 320.
(f. 100)
P. ESPANHOL.
(b)
837. Or leves sus, franca cortoiza gen. — B 350 (218).
838. Cosselh (l. Com selh) que fon ricx per encantamen. — B 349.
866. Per espassar l’ira e la dolor (Parn. occ. p. 240).
(d)
867. Tans ricx clergues vey trasgitar (Parn. occ. p. 242).
868. Aisi com sel que trabuca e peza.
(f. 104)
869. Un sirventes de vil home vuelh far.
870. Joan Fabre, yeu ai fach un deman (Ch. IV, 286).
871. Un sirventes de vil razo fas.
(b)
872. Cor, digas me per cal razo.
Aiso es la primiera canso d’En GR. RIQUIER l’an Mccliiij.
(c)
Tant m’es plazens le mal d’amors.
[Suivent les chansons, vers et retroenchas de G. Riquier, formant les nos 1 à 56 de l’édition de Pfaff. Le vº du fol. 111 et le rº du fol. 112 sont blancs. (224)]
Aiso so coblas triadas esparsas de Bertran Carbonel de Marcelha (Bartsch, Denkmœler d. prov. Lit. p. 5).
(f. 112 c)
Aiso so coblas triadas esparsas de G. DE L’OLIVIER D’ARLES (Bartsch, Denkmœler, p. 26).
(f. 113 b)
[Suivent au fol. 115, le vº du fol. 114 étant laissé presque entièrement blanc, les pièces de G. Riquier formant les nos 69 à 84 de l’édition de Pfaff.]
Maistre P. DE CORBIAN.
(f. 121 vº)
E non de Jhesu Crist qu’es nostre salvamens (225).
1. Ce ms. est cité par pages dans la table qu’en a dressée M. Grüzmacher (Herrig, Archiv., XXXIII, 428 ss.), sauf pour les trois premiers feuillets qui n’ont pas été compris dans la pagination, et que M. Grüzmacher cite par folios. (↑)
2. La table d’I fera suite à celle-ci ; la table d’U a été publiée par M. Mussafia en 1867, dans les comptes-rendus de l’Académie de Vienne (Del codice Estense di rime provenzali, relazione di Adolfo Mussafia ; extrait paginé 339 à 450) ; la table de Z se trouve dans les Archives des Missions, 2e série, V, 251 ss. (tirage à part p. 247 ss.). (↑)
3. Je dis à peu près, parce qu’au moment où j’ai fait imprimer la table de Z, je n’avais pas encore dépouillé le ms. Giraud, le Chigi, ni les deux Ricardi (E O S T). Du reste, les trois derniers de ces quatre mss. ne sont pas importants, et la valeur du ms. Giraud consiste surtout dans les pièces que seul il nous a conservées. (↑)
4. Arch. des Missions, 2e série, V, 165-6 (tir. à part, p. 161-2). (↑)
5. Sur le premier feuillet de garde, une main du XVIe siècle, qui doit être celle de J. de Nostre Dame, a écrit une table informe des noms des troubadours, en suivant l’ordre où ils se présentent dans le ms. Les trois premiers sont « Bertrand Astorgat, Bertrand Carbonel de Marseilla, Folquet ». Nous avons la pièce de Folquet (au fol. 5 v°), et la fin des coblas de B. Carbonel, mais l’œuvre de B. Astorgat, troubadour sur lequel il n’existe à ma connaissance aucun autre témoignage, a été enlevée avec le commencement du volume. (↑)
6. Se retrouvent toutes, sauf trois, dans I, et ont été publiées par M. Bartsch, Denkmœler p. 5-26. J’indique pour chaque cobla du ms. Giraud le numéro correspondant de l’édition de M. Bartsch. (↑)
7. Entre ce couplet et le suivant β a écrit Bertran Carbonell de Marselha. (↑)
8. Folquet de Romans. Cette pièce est publiée dans le Lex. rom. I, 488, d’après B. (↑)
12. Cobla esparsa, rubrique intercalée par β. — La première de ces coblas est le commencement d’une pièce d’Aimeric de Belenoi ; la seconde reparaît au fol. 20 entre des coblas anonymes ; la troisième commence une pièce de G. de Poicibot. Je n’ai pas retrouvé les trois autres. À tout évènement, en voici le texte :
27. Quant hom es en autruy poder. Non pot tot sos talens complir. An l’aven soven a giquir. Per l’autruy grat lo sieu voler. Doncs pos en poder mi suy mes. D’amors segray los mals els bes. Els torts els dregz els dans els prous. C’aisi m’o comanda razos. — 2. Car qui vol el segle caber. Mantas ves l’aven a sofrir. So quel desplay am gent cobrir. Am semblansa de non chaler. E pueis can ves ques sos luocz es. Contra cels que l’auran mespres. Non sia flacs ni nisilhos (sic). Qu’e gran dreg nos pauc d’uchaizos. — 3. Tant ay de cen e de saber. Que tot ieu say lo miels cauzir. E gen conoisser e grazir. Quim vol amar e car tener. E tenc mal us de genoes. C’ap bel semblant gay e cortes. Soy als amicx amoros. Et als enemixs ergoilhos. — 4. Car qui pot e non vol valer. Car non s’esforsa de morir. Doncs pos la mort non vol auzir. Per far enuey e desplazer. Car mot es lay d’onrat pages. Can recuelh las rendas els ses. Cor poirit am cor vermenos. Estiers grat de Dieu e de nos. — 5. Bella donna Dieus cug vezer. Cant lo vostre gent cors remir. E car tan vos am eus dezir. Grans bens m’en deuria eschazir. C’aisi m’a vostr’amor conques, e vencut e liat e pres. C’ap tot lo segle que mieu fos. Me tenria paure ses vos. — 6. Donna cant vos vey remaner. Que m’aven de vos a partir. Aisi m’angoison li sospir. C’an pauc non m’aven a cazer. Ai bella dousa franca res. Vailham vos Dieus e merces. Retenes me e mas chansos. Sitot pezal cortes gilos. — 7. Honor e pres vuelh mantener. E bonas donnas hobezir. Et a cortezas gen servir. Et non ay gran cura d’aver. Empero s’ieu poder agues. Non es coms ni dux ni marques. A cui tan plagues messios. Ni mens s’azaut d’avols barons. (↑)
33. Rien ne prouve que les deux couplets placés ici sous le nom de P. Cardinal soient de ce troubadour ; le premier se rencontre anonyme dans H (f. 87 v°) entre beaucoup d’autres coblas esparsas, le second est publié ci-dessus, Davantal, note 3 (§ IX). (↑)
34. Le ms. répète pour cette pièce le nº xxix et donne à la suivante le nº xxx (au lieu de xxxj) ; mais il reprend ensuite avec raison au nº xxxij. (↑)
35. Les copies nombreuses que nous avons de cette pièce se laissent assez bien répartir en deux familles ; la plus nombreuse à laquelle appartient le texte fourni par le ms. Giraud, comprend A B D H I M P W Z, l’autre C N Q U. Toutefois, dans le ms. Giraud le premier couplet offre une leçon toute particulière : 1. Ai com dona ric corage. De prejar e d’ardimen. Mi dons quem don’espaven.Entre los fis aimadors. On plus ma domn’a valor. E beutat e cortezia. Ieu non l’aus mos talans dir. Pero ben pens e m’albir. Qu’ardiment fas e follia. Mai on plus vol hom conquerer. Major ardimen deu aver. — 2. En faire gran vassalage. S’eschay ben c’om aya cen. Pero plus ardidamen. Ho fay qui mescla follor. Car anc bon envazidor. Nom vim si non fes follia. E non tainh ges c’om s’albir. Tot so qu’en pot avenir. Car ya ren ben non faria. Car ieu n’ay vist mans dechaer. Tals qu’eron pros per trop temer. — 3. Temer deu hom vilanage. E far tot deschauzimen. E vas si dons failhimen. E vergoinha e desonor. E d’aiso don mi paor. Que s’ieu aiso non tenia. E vas ma donna mentir. Trop cujaria failhir. Pero s’ieu fas tota via. An mais e vuell son voler. E s’ieu faill non ay pron saber. — 4. Donna ieu ay un uzage. Segon lo mieu ensien, Per sobre amoramen. E semblaria d’error. Cant vostra fresca color. Avinens ses maystria. El vostre gent cors remir. Soy tant jauzent c’al partir. M’en creysira e feunia. C’atressi n’ay desplazer. Cant vos vey con yoi del vezer. — 5. Tant m’azaut de vostre stage. Donna tant me son plazen. Tutz vostre captenemen et an vos port fin’amor. C’assas plus fortz que non cor. Caval de pres correria. Can vai lai on vol venir. Segon so que ieu desir. Esser am vos cujaria. Annar de trop gran lezer. C’aras say ben mon voler. — 6. Tant ay en vos mon corage. Plus qu’en autra ren vivent. Per que par que chauzimen. Del vostre fin aymador. Vos pregue ab gran honor. E fares hi cortezia. Qu’en vos ai mes mon desir. E mon amar ses mentir. E farai ho tota via. Car me podes retener. Qu’en mais ren non ay esper. (↑)
36. P. de Maensac A ; Cadenet B G H ; « Rostanh de Mergas, escudier de la Ilha » table de B et I ; « Rostan de Melics » L ; « Jordan de l’Ila de Venaissin » (sans doute le même que le précédent) N U ; G. Faidit P ; Pons de Capd. S ; P. Raimon Y. (↑)
37. Il n’y a ici que les quatre premiers couplets après lesquels on lit de la même écriture : « Aici fai mudar en la deriera carta », et en effet, au fol. 69 vº, après le nº cxx, on lit la fin de la pièce, moins les quatre couplets d’envoi (Bartsch, v. 50-61). (↑)
38. Le copiste avait d’abord écrit Rostainh de Mergas, nom d’un troubadour connu par une seule pièce, qui même peut bien ne lui point appartenir ; voy. la note 36. (↑)
39. « Blancassetz » A C V, « Blancazim » Q, « Blacatz » B. — Il n’y a ici que les deux premiers couplets ; le reste, moins l’envoi, se trouve au f. 69 vº. (↑)
41. A Albertet par tous ces mss. — Il n’y a ici que les deux premiers couplets de cette pièce. La lacune a emporté le reste. (↑)
42. Le copiste s’est évidemment trompé d’un numéro, car il n’y a point de lacune à cet endroit. (↑)
43. Et de plus dans le chansonnier français 2050, f. 81. (↑)
44. Deux couplets de cette pièce sont publiés et traduits d’après le ms. Giraud par Raynouard, qui les attribue à tort à Richard Cœur-de-Lion, Ann. de la Soc. de l’Hist. de Fr., 1837, p. 151 ; voy. ci-dessus Introduction, III. (↑)
45. Autre erreur du copiste qui, cette fois, répète deux fois le même numéro. (↑)
46. B. de Palazol A, Guill. de Berg. B, au moine de Montaudon par la table de B et par I. (↑)
47. Le ms. Giraud est d’accord pour l’attribution de cette pièce avec la table de B, qui propose en outre Arn. de Mareuil, avec I et Z. (↑)
52. R. de Toulouse, A 86, B I, Guill. Ademar N et A 105, G. Faidit, table de B. (↑)
53. P. de Barjac AU, Ber. de Palasols B I, P. de Bocinhac table de B, Guill. de la Tour G, Hugues de Saint-Cyr H, Pons de Capdeuil S, anon. dans les autres. L’attribution à E. de Barjols est donc tout à fait isolée. (↑)
54. Après trois couplets qui complètent, comme le dit la rubrique, la pièce dont le début se trouve sous le n° xl, une partie de la page reste blanche. Il paraît donc que le ms. s’arrêtait primitivement à cet endroit, et qu’il a été plus tard continué par le même copiste, car l’écriture ne change pas. (↑)
55. Le début était sur le feuillet 71 qui manque. Restent quatre couplets : 1, Lueinh m’es...; 2, Ben fera sens... ; 3, Anc nullz amans... ; 4, Chansoneta... (↑)
61. Se référer, pour la correspondance des lettres avec les chansonniers, au tableau de concordance donné précédemment, p. 11. J’ai ajouté cette fois la concordance avec les mss. R S T. Cela était devenu surtout nécessaire pour le ms. S (Riccardi 2814) dont la valeur a été établie dans un récent travail de M. Bartsch dont il sera parlé ci-après aux Additions. (↑)
62. Les quatre premiers feuillets sont occupés par un certain nombre des vies des troubadours. (↑)
63. Je cite F et non A (ces deux mss. étant à peu près identiques) parce que le feuillet d’A qui contenait cette pièce et les deux suivantes a été arraché. (↑)
64. « Huc de la Bacallaria » B ; « Bertran de Sayshac, Marcebru » Table de B ; anon. W. (↑)
101. « Helias de Barjols » B D, G. Faidit G, « Pons de sa Gardia » I 252, P. Raimon de Toulouse S. (↑)
102. Manque ici et dans P le premier couplet Bel m’es qu’ieu chant en aiselh mes. — B. de Vent A B G N S T U V W. Arn. de Mar. I-657, « Falquet de Rothmas » el Arn. de Mareuil Table de B, G. de Borneil P. (↑)
142. G. de Cabestany H L U ; Bern. de Ventadour C, mais ce doit être une erreur du rubricateur, la pièce étant dans ce ms. immédiatement précédée d’autres pièces de G. de Cabestany. (↑)
160. Cadenet A B N U W, G. de Borneil D, F. de Marseille Table de B. Cette pièce commence par le couplet Eu sui tan corteza gaita dans A D N U W. (↑)
161. Pistoleta A B, « Helyas Cayrelh » Table de B, anon. ailleurs. Se trouve aussi sur les feuillets de garde des mss. Bibl. imp. fr. 795 et Marc. Suppl. gall. VIII. Imitations dans fr. 20050 f. 79, 846 f. 125, 12581 f. 88, dans le ms. Douce, balletes 182. (↑)
162. Dans W le premier couplet seulement ; voy. Bartsch, Jahrb. f. rom. Lit. XI, 2. (↑)
163. Albertet de Sisteron (ou de Gap) tous les mss., « Aim. de Belenuey, Raymbaut de Vaquieyras » Table de B, Naimerics de Sarlat O. (↑)
164. « Nuc Brunenc » A-104. — Cette pièce est publiée dans Mahn, Ged. 904, accompagnée, comme indication de source, des nos d’I A B G. Mais lequel de ces mss. l’éditeur a-t-il suivi ? (↑)
165. Également publié par Mahn, Ged. 905, sans indication précise de ms. (↑)
186. Pièce qui, partout ailleurs que dans H I, commence par le couplet L’afar del comte Guio. (↑)
187. De cette pièce il ne subsiste ici que les cinq premiers vers, par suite de l’arrachement des feuillets 73 et 74. Les nos 611 à 623 sont rétablis d’après la table contemporaine placée en tête du chansonnier. Dans cette table, le premier vers de chaque pièce n’est pas toujours donné en entier : je le complète autant que faire se peut entre [ ]. Je continue à reproduire l’ancienne pagination du ms., quoiqu’elle ait été souvent enlevée par le couteau du relieur, et non point la nouvelle (de la main de Raynouard, à ce qu’il semble), qui naturellement ne tient pas compte des deux feuillets arrachés. (↑)
188. Cette tenson et la suivante, dont il ne reste rien de plus que ce que donne la table du ms., sont dans doute de G. Riquier. (↑)
189. Pistoleta A, Bertran del Puget K, anonyme M. (↑)
224. Il n’a pas paru utile de reproduire les premiers vers des pièces de Guiraut Riquier qui occupent les feuillets 104 c à 111 du ms. : elles sont toutes imprimées dans l’édition de Pfaff (T. IV des Werke d. Troub. de Mahn.). (↑)
225. Publié par le Dr Sachs à Brandebourg en 1859. (↑)
226. Fragments dans Choix V, 228-34, et dans Bartsch, Chrest. col. 185-90. (↑)
235. Cette pièce est d’une écriture un peu plus récente que celle du reste du ms. Le côté intérieur (col. d) du fol. 145 vº et le rº du fol. 146 ont été laissés blancs. (↑)
236. Fragment dans la Chrest. prov. col. 319-24. (↑)
237. Le côté intérieur du vº du fol. 147 et le rº du fol. 148 ont été laissés blancs. (↑)
238. Dans cette table les noms de lieux sont autant que possible ramenés à leur forme actuelle. Ainsi Orange et non Aurenga, Chapdeuil et non Capdolou Capduelh. Les chiffres entre [ ] se rapportent à des pièces qui sont anonymes dans E ou dans I, mais dont l’auteur peut être restitué d’après d’autres chansonniers. Pour les tensons, j’ai rétabli, d’après le texte même, les noms des interlocuteurs qui dans I ne sont point relevés en rubrique. (↑)
239. Il y a dans E, par une erreur facile à comprendre chez un provençal du XIVe siècle, « Dalfin de Viena ». (↑)